Après ses débuts au cinéma à 11 ans, Natalie Portman a rapidement appris à se démarquer de son image publique. L’actrice oscarisée a récemment confié avoir vécu “une longue période Lolita”, marquée par une sexualisation intense en tant qu’enfant actrice, notamment après ses débuts Léon de Luc Besson.
“Je pense que le public me perçoit différemment de qui je suis”, a-t-elle confié à son interlocutrice Jenna Ortega, pour Interview Magazine. “J’en ai déjà parlé un peu, de la façon dont, enfant, j’étais très sexualisée, ce qui, je crois, arrive à beaucoup de jeunes filles à l’écran. J’étais très effrayée. Évidemment, la sexualité est une part importante de l’enfance, mais je voulais qu’elle reste en moi, et ne soit pas dirigée contre moi. Et je pense que pour me protéger, je me disais : ‘Je suis tellement sérieuse. Je suis tellement studieuse. Je suis intelligente, et ce n’est pas le genre de fille qu’on attaque.’”

La jeune actrice s’est donc construite une image de fille studieuse afin de se protéger : “Je me suis dit que si je créais cette image de moi, on me laisserait tranquille. Ça ne devrait pas arriver, mais ça a marché. Mais je pense que c’est le décalage entre le fait que je sois stupide et ridicule dans la vraie vie et le fait que les gens pensent que je suis une personne très sérieuse et studieuse. Je ne suis pas quelqu’un de particulièrement réservé dans la vraie vie – je raconte tout – mais en public, il était très clair, dès le début, que si vous dites aux gens à quel point vous êtes discret, votre vie privée est beaucoup plus respectée. J’ai mis en place une sorte de barrière pour dire : ‘Je ne ferai pas de séances photo avec mes enfants.’”
Adolescente, Natalie Portman a donc soigneusement sélectionné ses films. Elle a ainsi joué dans des longs métrages tels que Beautiful Girls (1996), Mars Attacks! (1996), Star Wars : Épisode I - La Menace fantôme (1999), Ma mère, moi et ma mère (1999) et Où le cœur nous mène (2000). Elle a ensuite pris du recul par rapport au cinéma de 1999 à 2003 pour étudier à Harvard, avant de définitivement se consacrer à sa carrière d’actrice.

Elle a dit non à ce rôle explicite
Mais avant cela, et après le rôle qui l’a révélée dans Léon, Natalie Portman a ainsi refusé le rôle-titre dans Lolita, l’adaptation du roman du même nom de Vladimir Nabokov par Adrian Lyne en 1997, une œuvre qui avait déjà été adaptée par Stanley Kubrick en 1962. Cependant, la version de Lyne était plus osée. C’est finalement Dominique Swain qui a hérité du rôle.
“J’ai rencontré le réalisateur, mais je lui ai immédiatement dit que je ne ferais pas ce film”, a déclaré Natalie Portman au Los Angeles Times en 1996. “L’adaptation cinématographique du livre par Kubrick est excellente, car rien n’est vraiment montré, mais celle-ci sera explicite. Il m’a dit qu’ils utiliseraient des doublures, mais je lui ai dit que les gens penseraient quand même que c’était moi, alors non merci.”

Pour rappel, le film, interdit aux moins de 12 ans en France, raconte l’histoire de Humbert (Jeremy Irons), un brillant professeur de lettres françaises dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre, qui loue une chambre chez une veuve esseulée, Charlotte (Melanie Griffith). Cette dernière tombe amoureuse de lui. Provinciale écervelée et bavarde, elle incarne tout ce qu’Humbert déteste le plus au monde, mais elle possède un atout inestimable : sa fille Dolores, dite Lolita (Dominique Swain), une espiègle et ensorcelante nymphette qui rappelle irrésistiblement au professeur le tragique amour de jeunesse dont il ne s’est jamais remis.
Lolita est à retrouver en VOD. Sinon, pour revoir Natalie Portman dans Léon, direction Prime Video.