Après les succès d'adaptations d'Alexandre Dumas (Le Comte de Monte-Cristo, Les Trois Mousquetaires), c'est au tour du romancier Victor Hugo d'être à nouveau prisé par le cinéma français.
Deux projets d'envergure autour des Misérables ont été lancé. Celui sous la houlette de Fred Cavayé se dévoile un peu plus, dans les colonnes de Deadline.
Le réalisateur s'explique pour la première fois sur son envie de porter ce roman à l'écran : "Depuis longtemps, je rêvais de m’attaquer à une grande fresque littéraire, et en particulier à ce chef-d’œuvre de Victor Hugo."
J'avais envie de revenir au thriller, mais sans refaire ce que j’avais déjà fait
"J’ai débuté ma carrière avec des thrillers d’action avant de me tourner vers la comédie. Aujourd’hui, j’avais envie de revenir au thriller, mais sans refaire ce que j’avais déjà fait – ces récits d’hommes ordinaires plongés dans des situations extraordinaires.
Pendant le confinement, j’ai relu Les Misérables – une entreprise en soi, puisque le roman fait plus de 2 000 pages – et j’y ai vu une opportunité : celle de renouer avec le cinéma que j’aime, mais à travers une œuvre patrimoniale. J’ai imaginé une adaptation qui reprendrait la structure d’un thriller, un peu à la manière du Fugitif de 1993, avec Harrison Ford."
Fred Cavayé promet "un procédé narratif très moderne" pour en proposer "une lecture inédite". La structure se rapprochera de celle d'une série.
Les codes du thriller appliqués à ce grand récit d'aventures
"Il y aura bien sûr toute la dimension littéraire, dramatique, la profondeur des personnages et les enjeux sociaux du roman, qui restent tristement actuels. Mais je veux aussi mettre en valeur un aspect souvent négligé du texte : c’est un grand récit d’aventures. Je compte accentuer cette veine, rarement explorée dans les autres adaptations. Il y aura des codes et des dynamiques du thriller (...) tout en restant fidèle à l’esprit du roman."
On sait que le casting sera XXL, composé de Vincent Lindon, Benjamin Lavernhe dans le rôle de Thénardier, Camille Cottin incarnera sa femme, Tahar Rahim tient le rôle de l'Inspecteur Javert , Noémie Merlant est Fantine, Megan Northam prête ses traits à Cosette tandis que Vassili Schneider incarne Marius. Marie Colomb et Sayyid El Alami font également parti de la distribution. Le tournage du film débutera le 21 juillet 2025 pour 17 semaines à Paris et Bordeaux. Le budget s'élèvera à 37 millions d’euros, soit une somme dans la lignée du Comte de Monte-Cristo ou Les 3 Mousquetaires.
Fred Cavayé a déjà tourné à deux reprises avec Vincent Lindon, dans Mea Culpa (2014) et Pour elle (2008).
Un autre projet, mis en scène par Eric Besnard
Le second projet qui s'annonce est mis en scène par Eric Besnard. Son film nommé Jean Valjean aura la particularité d'être une adaptation des 100 premières pages des Misérables, racontant "le basculement de l’ombre à la lumière de Jean Valjean".
Jean Valjean sera campé par Grégory Gadebois, entouré de Bernard Campan, Isabelle Carré et Alexandra Lamy. Le film est produit par Radar Films (Clément Miserez et Matthieu Warter) et sera distribué par Warner Bros France, qui coproduit le projet. Eric Besnard a déjà dirigé Grégory Gadebois à plusieurs reprises (Délicieux et Les Choses simples).
Le retour des grandes licences littéraires
L'annonce de ces deux projets s'inscrit dans une vraie tendance consistant à puiser dans le patrimoine littéraire, en adaptant des classiques très connus du grand public. Après les succès des Trois Mousquetaires et du Comte de Monte-Cristo tout récemment, le cinéma français continue à s'emparer de récits populaires.
Paru en 1862, Les Misérables a déjà adapté de nombreuses fois au cinéma. Une des plus célèbres transpositions reste celle avec Jean Gabin en 1958. La dernière date de 2013 avec l'adaptation en comédie musicale par Tom Hooper, avec Hugh Jackman et Anne Hathaway. La version télévisée réalisée en 2000 avec Gérard Depardieu a également marqué les esprits.
Pour rappel, l'histoire des Misérables suit le personnage de Jean Valjean, un paysan condamné à cinq ans de travaux forcés pour avoir volé un pain. Il sort du bagne de Toulon en 1815 après y avoir passé 19 ans, sa peine initiale ayant été prolongée à cause de ses multiples tentatives d'évasion.
Son destin bascule lorsque l'évêque de Digne, Monseigneur Myriel, se dévoue pour lui éviter d'être de nouveau incarcéré à la suite du vol qu'il a perpétré dans sa maison. Dès lors, Jean Valjean va s'évertuer à ne faire que le bien autour de lui au détriment de son propre bonheur.
