N'y allons pas par quatre chemins : Conan le barbare est LE film qui a fait connaître l'Heroic Fantasy au grand public (et même, si on veut être encore plus pointue, le sous genre du Sword & Sorcery). Et quel film ! 43 ans après sa sortie, le constat est toujours le même : Arnold Schwarzenegger était vraiment né pour incarner celui qui, un jour, "deviendra roi de ses propres mains".
Nul autre que John Milius a su capter avec autant d'acuité l'essence et l'âme de l'univers du personnage créé par Robert E. Howard, même si le cinéaste a projeté sur notre Arnie préféré une vision toute personnelle du mythe du surhomme.
En passant sous silence par charité l'insipide version de 2011, tout est là dans le chef-d'oeuvre de Milius : la violence et la cruauté de l'univers; la qualité de l'interprétation, à commencer par un James Earl Jones absolument génial sous les traits du méchant Thulsa Doom. Une BO mythique de Basil Poledouris, qui donne notamment une des plus fabuleuses ouvertures de films. Un fantastique sens du rythme et de l'épique... Bref, une merveille.
Ce chef-d'oeuvre du genre entraînera logiquement dans son sillage une quantité industrielle de nanards plus ou moins sympathiques, tentant de surfer sur l'aura de ce glorieux aîné, qui n'est pas prêt d'être déboulonné de son piédestal, et ne le sera de toute façon jamais.
"La vie et la mort... peu lui importait"
On avait déjà le sens du spectacle dans l'univers de Conan, dont les aventures se déroulent au temps de l'âge Hyborien. Soit, dans la chronologie créée par l'auteur Robert E. Howard, une période comprise entre - 20 000 et - 9500 ans avant JC.
Vendu comme esclave après avoir vu ses parents massacrés, le jeune Conan est enchaîné des années durant à la roue de douleur. Devenu une véritable force de la nature, il est acheté par un maître de gladiateurs, pour devenir son gagne-pain. Là, dans une arène qui tient davantage lieu de fosse, il affronte ses adversaires dans des matchs à mort. La règle est simple : tuer ou être tué...
"Il ne craignait plus rien. La vie et la mort... peu lui importait. Tout ce qui comptait, c'était que la foule soit là pour le saluer de ses cris de joie et de fureur..." commente en voix off le narrateur, accompagnant un montage des combats enchaînés par Conan...
Il fait logiquement le bonheur et surtout la fortune de son propriétaire. "Nous avons encore gagné, j’en suis heureux. Mais qu’y a-t-il de mieux dans la vie ?" lance ce dernier à l'assistance. "L’immense steppe, un rapide coursier, des faucons à ton poing et le vent dans tes cheveux" répond un invité. "Faux ! Conan, qu’y a-t-il de mieux dans la vie ?" Et Conan de balancer cette réplique absolument culte, dont on ne se lassera jamais : "Ecraser ses ennemis, les voir mourir devant soi, et entendre les lamentations de leurs femmes".
C'est encore mieux en images !
Envie de revoir cette pépite ? Le film est disponible en VOD, ainsi qu'en DVD / Blu-ray. A ce titre d'ailleurs, on aimerait tellement voir débouler dans nos contrées l'équivalent de la fabuleuse édition 4K parue chez l'éditeur britannique Arrow Films, et bardée de bonus...