22 ans après avoir réalisé 28 jours plus tard et 17 ans après avoir produit 28 semaines plus tard de Juan Carlos Fresnadillo, le réalisateur britannique Danny Boyle signe son grand retour derrière la caméra avec 28 ans plus tard, premier volet d’une nouvelle trilogie.
L’an dernier, Danny Boyle a en effet annoncé que l’histoire de 28 ans plus tard s’étendrait non pas sur un film, mais sur trois. Le cinéaste met en scène ce nouveau chapitre, tandis que la réalisatrice Nia DaCosta prendra le relais pour 28 Years Later: The Bone Temple, attendu en salles le 14 janvier 2026. Le troisième opus, que Boyle devrait également réaliser, ne sera tourné qu’après la sortie du premier film — et uniquement si ce dernier rencontre le succès escompté.
De quoi parle 28 ans plus tard ?
Toujours écrit par Alex Garland, ce premier volet se déroule vingt-huit ans après l’apparition du virus de la fureur qui a ravagé le Royaume-Uni. La société a dû se reconstruire entièrement, donnant naissance à de nouvelles communautés. L’action se situe en partie sur Holy Island, une île d’environ 400 hectares au nord-est de l’Angleterre, isolée du continent grâce aux marées et protégée par une chaussée submersible et des murs surveillés jour et nuit.
Mais pour survivre, certains habitants sont contraints de retourner sur le continent afin de récupérer des vivres. Jamie — incarné par Aaron Taylor-Johnson — y emmène pour la première fois son fils de 12 ans, Spike (Alfie Williams). Très vite, ils découvrent que le virus a muté, donnant naissance à des infectés encore plus redoutables…

Le film introduit une nouvelle galerie de personnages appelés à devenir centraux dans cette trilogie : aux côtés d’Aaron Taylor-Johnson et Alfie Williams, on retrouve Jodie Comer (qui joue la mère de Spike), Ralph Fiennes (dans le rôle du docteur Kelson), Edvin Ryding (un soldat suédois) et Jack O’Connell dans le rôle de Jimmy Crystal.
Comme dans 28 jours plus tard, Danny Boyle imprime à ce nouveau chapitre sa patte visuelle : une mise en scène nerveuse, portée par des plans parfois granuleux, une lumière naturelle et un montage et une BO rythmés qui renforcent la tension.
Un drame familial
28 ans plus tard explore la manière dont les survivants ont réorganisé la société et appris à subsister dans un pays toujours contaminé. Mais au-delà du film d’horreur, c’est aussi un drame familial fort, porté par le trio Aaron Taylor-Johnson, Jodie Comer et le jeune Alfie Williams.

Alex Garland, le scénariste de la franchise explique dans le dossier de presse : "28 ans plus tard est avant tout une histoire familiale. Que se passe-t-il lorsqu’un membre de votre famille tombe malade et que, sans être infecté, il est vraiment souffrant ? Comment les autres membres de la famille réagissent-ils ?"
Comment continuer à vivre dans une société en repli qui tente de survivre face à des infectés de plus en plus nombreux ? C'est l'un des sujets de ce long métrage.
A notre micro, Aaron Taylor-Johnson ajoute : "Jodie et moi partageons la plupart de nos scènes avec le jeune Alfie Williams. Mon personnage part avec son fils sur le continent pour lui apprendre à survivre, à affronter les infectés et à développer ses réflexes de survie. Ce sont des scènes très concrètes, très physiques, mais aussi chargées d’émotion. Jouer cette relation père-fils face au danger, voir le monde à travers les yeux d’un enfant, c’était à la fois bouleversant et exigeant.
Et je trouve que ce qui rend 28 ans plus tard particulièrement captivant, c’est que l’humanité a survécu, mais le virus aussi. Il a évolué, muté. Et on se demande : à quoi cela ressemble-t-il maintenant ? C’est cette transformation, cette nouvelle menace, qui intrigue. Les infectés ont pris des formes inattendues."

L'effet Covid
28 ans plus tard aborde également d'autres thématiques. On pense forcément à la pandémie de Covid, aux confinements ainsi qu'à la mutation du virus qui affecte les patients différemment.
Et si l'image de Cillian Murphy, seul dans Londres, issue de 28 jours plus tard, a été de nombreuses fois utilisées lors de la pandémie, le réalisateur ne voulait pas reprendre l'image d'une ville désertique. Au micro de Vanity Fair, Danny Boyle explique : "La COVID nous a obligés à changer d'horizon. Après tant d'années, les survivants ne se contentent pas de se cacher, ils cherchent à prendre des risques."
Alex Garland explique dans le dossier de presse que ce modèle de société autosuffisante est né des réactions du monde face à l’infection qui a dévasté la Grande-Bretagne tout en épargnant le reste de la planète. "On s’est demandé à quoi ressemblerait une telle épidémie. Que devient un pays mis en quarantaine et plus ou moins abandonné par le reste du monde ?"
"Pour avoir la réponse, il suffit d’observer le monde réel", poursuit-il. "Il y a une forme de pragmatisme impitoyable, une logique du chacun pour soi qui émerge quand un pays s’effondre. D’une manière générale, ceux qui ne sont pas touchés ferment les yeux et continuent leur vie comme si de rien n’était."

Le virus au centre des films 28... fait enrager ses victimes ou les rends obsédés par une seule et même chose, ce qui, selon le cinéaste, fait écho à l'effet que la technologie peut avoir sur les utilisateurs dans le monde réel.
Un film sur le Brexit ?
Mais la thématique la plus symbolique est bien celle du Brexit. Au micro du Sunday Times, Danny Boyle explique ainsi que 28 ans plus tard est une réponse au Brexit et à un "repli sur des valeurs plus anciennes".
Il n’y avait que deux choses que nous voulions absolument inclure : le Brexit et les Teletubbies.
"Ce n'est pas un film politique, mais lorsque nous avons commencé à travailler dessus, c'était après le Brexit et le repli sur des valeurs plus anciennes, et on ne peut s'empêcher de penser que ce film est une réponse à cela. Le film est rempli d'acteurs britanniques, et parle de nos obsessions".
Dans les colonnes de Vanity Fair, il ajoute : " Il m’a fallu du temps pour revenir dans l’univers de 28 ans plus tard . Le premier est un film toujours très regardé et aimé, mais Alex et moi avons décidé que nous ne le referions que si nous avions une idée forte. Finalement, il n’y avait que deux choses que nous voulions absolument inclure : le Brexit et les Teletubbies.”
Avant de se plonger dans ce nouvel opus, une question se pose : faut-il avoir vu les premiers films pour en saisir toutes les subtilités ?
Faut-il avoir vu les premiers films ?
Si 28 ans plus tard s’inscrit bien dans la continuité de 28 jours et 28 semaines plus tard, il peut parfaitement être vu indépendamment des précédents. Aucun personnage des deux premiers films ne figure dans ce nouvel opus. Cillian Murphy, oscarisé pour Oppenheimer, est ici producteur exécutif, mais n’apparaît pas à l’écran. Il devrait en revanche apparaître à la fin du second opus et être au centre du troisième film.
Si vous n’avez pas vu 28 jours plus tard, vous pourrez donc tout de même apprécier et comprendre 28 ans plus tard. Mais on vous recommande vivement de découvrir ce chef-d’œuvre du genre, qui a influencé de nombreuses séries et films.
28 ans plus tard est à voir actuellement au cinéma.