Mon compte
    Décès du cinéaste et monteur Henri Colpi

    Le réalisateur Henri Colpi, qui décrocha la Palme d'or en 1961 pour "Une aussi longue absence", et qui fut également un monteur reconnu, est décédé ce samedi à 84 ans.

    Absent pour toujours. Auteur d'Une aussi longue absence, film qui remporta le Prix Louis-Delluc en 1960 et la Palme d'or l'année suivante, et monteur réputé (pour Varda, Clouzot et surtout Alain Resnais), Henri Colpi s'est éteint samedi 14 janvier à Menton. Il avait 84 ans.

    Adorable Monteur

    Né en Suisse en 1921, Henri Colpi suit des études de lettres à Montpellier avant de bifurquer vers le cinéma. Diplômé de l'IDHEC en 1946, il anime à la même époque la revue Cinescript, en compagnie du jeune Jean-Charles Tacchella, et signe deux ouvrages de référence sur le Septième Art : l'anthologie Le Cinéma et ses hommes et, plus tard, Défense et illustration de la musique de film. Après avoir débuté comme assistant réalisateur, il devient dans les années 50 un monteur très demandé, aussi bien dans le documentaire (Le Mystère Picasso de Clouzot, Du côté de la côte de Varda) que dans la fiction (La Premiere Nuit, un court métrage de Georges Franju). Alain Resnais l'engage dès Nuit et brouillard (pour la sonorisation) puis sur ses deux premiers longs métrages, Hiroshima mon amour en 1959 et L'Année dernière à Marienbad en 1961. Ce grand monteur fut même sollicité par Chaplin (Un roi a New York).

    "Trois petites notes de musique..."

    Henri Colpi passe à la réalisation en 1961 avec Une aussi longue absence, à partir d'un scénario de Marguerite Duras. Deux ans après Hiroshima mon amour, celle-ci signe une nouvelle fois une oeuvre sur le souvenir de l'être aimé et les fantômes de la Deuxième Guerre mondiale. Portrait d'une femme seule (Alida Valli) qui croit reconnaître dans un clochard amnésique (Georges Wilson) son mari porté disparu en Allemagne, ce drame décroche le Prix Louis-Delluc en 1960, et la Palme d'Or au Festival de Cannes l'année suivante (ex aequo avec Viridiana de Buñuel). S'il n'a pas rencontré les faveurs du public, le film est resté dans la mémoire des cinéphiles, notamment grâce à la chanson de Cora Vaucaire Trois petites notes de musique.

    "Heureux qui comme Ulysse..."

    Le deuxième opus de Henri Colpi, Codine, tourné en Roumanie, lui vaut une nouvelle récompense à Cannes (le Prix du scénario), mais passe inaperçu. En 1965, Mona, l'étoile sans nom, connaît un sort identique, malgré un scénario de François Billetdoux et la présence de Marina Vlady. Le cinéaste obtiendra plus de succès avec Heureux qui comme Ulysse, une comédie chaleureuse sur la complicité qui unit Fernandel (dans son dernier rôle) à un cheval. On y entend une autre fameuse chanson, portant le même titre que le film, et interprétée par Georges Brassens. Par la suite, Colpi réalisera des longs métrages pour la télévision, et continuera de travailler comme monteur jusqu'à la fin des années 80. En 1996, il publie un ouvrage à la fois théorique et personnel intitulé Lettres à un jeune monteur.

    Julien Dokhan

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top