Mon compte
    Zoom sur... Leïla Bekhti

    Rencontre avec la piquante Leïla Bekhti, Meilleur Espoir Féminin 2011 pour "Tout ce qui brille" et tête d’affiche de "La Source des Femmes" de Radu Mihaileanu, en salles le 2 novembre.

    Curieuse et agréable sensation : le sourire aux lèvres et l’œil rieur derrière ses boucles brunes, Leïla Bekhti nous accueille comme le ferait une amie de longue date. Avec une fraicheur et une modestie que le succès n’a pas pu lui enlever, la jeune actrice revient pas à pas sur sa carrière, qui ne fait que commencer.

    Des bancs du lycée au premier casting

    L’histoire commence il n’y a pas si longtemps, dans la commune d’Issy-les-Moulineaux, aux portes de Paris. Le Bac en poche, la jeune Leïla Bekhti décide de mettre sa vocation artistique au service de l’art-thérapie, participant à des animations chantées et dansées auprès de personnes handicapées. Mais ne se sentant pas encore prête pour continuer dans cette voie, elle choisit finalement de reprendre ses études. «J’ai toujours voulu être éducatrice, et j’étais aussi attirée par l’art en général. Mais je me sentais coupable d’être en bonne santé par rapport à tous ces gens. Je ne leur rendais donc pas vraiment service », raconte-t-elle. Se retrouvant finalement à travailler dans le magasin de vêtements familial, la jeune Leïla rêve encore d’exploiter ses talents artistiques et tente finalement le tout pour le tout. « Un jour, à ma pause-déjeuner, j’ai acheté le magazine Casting, et je suis tombée sur l’annonce de Sheitan. Je suis arrivée avec quatre photos d’identité prises avec un Photomaton, en noir et blanc pour faire un peu plus professionnel. Et ça a commencé comme ça ! », se souvient la jeune actrice, tout en évoquant à ce propos l’histoire de Tout ce qui brille, qui n’est en effet pas sans rappeler la sienne !

    C’est ainsi que Leïla se retrouve du jour au lendemain à donner la réplique à Vincent Cassel dans le thriller d’épouvante Sheitan, devant la caméra de Kim Chapiron. Un saut à pieds joints dans le monde du cinéma, une première prestation remarquée et une carrière lancée pour la jeune actrice…

    Petits rôles, grands films

    Les rôles se succèdent pour la comédienne en herbe, qui multiplie les téléfilms et les apparitions dans diverses séries. Outre sa participation à Paris, je t'aime (dans le court métrage de Gurinder Chadha), Leïla s’illustre également aux côtés de Roschdy Zem et de Cécile de France dans la comédie Mauvaise foi, avant d’incarner Morgiane dans une version télévisée des aventures d’Ali Baba, qui prend pour l’occasion les traits de Gérard Jugnot.

    C’est avec le personnage de Lya, et dans le drame Des poupées et des anges (2008), que la jeune actrice trouve son premier rôle principal sur grand écran. En jeune fille des banlieues, elle tient tête à un père violent (Samy Naceri).

    L’année 2008 regorge de surprises pour Leïla Bekhti, qui se retrouve sans trop y croire attachée à deux grands projets : Mesrine : L'Instinct de mort de Jean-Francois Richet (dans lequel elle retrouve Vincent Cassel), et surtout Un prophète de Jacques Audiard, plus tard récompensé par le César du Meilleur Film. Certes, son rôle est minime (« J’étais une poussière dans le film, » confie modestement Leïla), mais il permettra à la jeune comédienne de passer à l’étape supérieure, de monter les marches du Festival de Cannes et surtout de travailler aux côtés de pointures du cinéma français. « J’ai eu la chance de côtoyer de grands comédiens et un grand réalisateur, même si ce n’était que pour 5 minutes, » déclare-t-elle, consciente de sa bonne fortune.

    Comédies en tous genres

    « Je dis souvent que la rencontre avec le réalisateur, c’est 60% du scénario, » confie Leïla Bekhti. Et en matière de rencontres, justement, l’année 2009 réserve également son lot de belles choses à la jeune actrice, qui croise ainsi la route de Géraldine Nakache. Cette dernière, qui deviendra rapidement sa grande amie, lui propose de partager avec elle l’affiche de son premier film en tant que réalisatrice : la comédie Tout ce qui brille. Ce conte social suit les péripéties de deux jeunes filles de la banlieue parisienne qui tentent de s’immiscer dans les soirées chics de la capitale. Le film connait un succès inespéré à sa sortie en 2010, et propulse véritablement Leïla sur le devant de la scène, lui offrant même le César 2011 du Meilleur Espoir Féminin. Les propositions s’enchainent pour la jeune comédienne, qui multiplie les comédies tout en variant les plaisirs. Elle donne ainsi la réplique à Ramzy Bedia, dont elle joue la petite sœur dans Il reste du jambon ?, avant de s’essayer au chant et à la danse au côté de la « nouvelle star » Benjamin Siksou, grâce à la comédie musicale Toi, moi, les autres. « Cela peut paraître très paradoxal, mais cette peur de ne savoir ni chanter ni danser m’a poussée à vouloir faire ce film. Je crois qu’il n’y a rien de plus jouissif que d’interpréter des rôles différents, » confie Leïla, également à l’affiche de Itinéraire bis, une nouvelle comédie réalisée par Jean-Luc Perreard.

    Et après...

    Les projets continuent de se succéder et Leïla Bekhti en profite pour s’affranchir quelque peu du monde de la comédie.  Elle passe ainsi quatre mois au Maroc et retrouve le pays de ses ancêtres devant la caméra de Radu Mihaileanu pour un drame centré sur la situation des femmes dans un village du Maghreb, La Source des femmes. "Quelquefois, quand on aime les gens, on a du mal à trouver les mots pour expliquer ce qu’on a vécu, et c’est ce qui m’est arrivé avec La Source des femmes", raconte la jeune actrice, que plus rien ne semble arrêter, puisqu’on pourra bientôt la voir face à Guillaume Canet dans la nouvelle réalisation de Cédric Kahn, Une vie meilleure. « Cédric est vraiment quelqu’un avec qui j’avais envie de travailler. J’adore sa manière d’aborder les choses, de nous diriger » s’enthousiasme-t-elle. Elle retrouvera par la suite Géraldine Nakache et Hervé Mimran dans leur nouvel opus intitulé Nous York, avant de donner de nouveau la réplique à Roschdy Zem dans Mains armées de Pierre Jolivet.

    S'il n’est pas question pour la jeune comédienne de lever le pied sur la route du succès, elle ne tient cependant rien pour acquis et se contente d’espérer que le rêve se prolonge. « J’ai envie de ne m’attendre à rien pour ne pas être déçue, mais cela ne m’empêche pas d’avoir la tête dans les nuages et de rêver de pleins de choses. Encore des rôles différents, c’est tout le mal que je me souhaite. Je suis très contente des rencontres que je fais : des rencontres humaines avec un grand H. Je croise mes doigts, mon corps même, pour que ça continue ! » confie Leïla Bekhti, bien loin, en tout cas, de se croiser les bras. Et si la jeune actrice ne veut pas crier victoire trop vite, tout porte à croire que son joli visage illuminera encore longtemps les salles obscures.

    Portrait réalisé par Thomas Imbert

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top