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    Lumière 2016 : Catherine Deneuve revient sur l’ensemble de sa carrière

    L’événement de la 8ème édition du Grand Lyon Film Festival, c’est bien entendu la venue de Catherine Deneuve qui, malgré son tempérament réservé, s’est prêtée au jeu de la masterclass et de la conférence de presse.

    Festival Lumière / Olivier Chassignole

    Vendredi 14 octobre 2016, l’orchestre et les deux balcons du Théâtre des Célestins à Lyon étaient pleins à craquer d’admirateurs venus écouter Catherine Deneuve parler de l’ensemble de sa carrière. Elle le fait si rarement! Une standing ovation a naturellement salué l’entrée de la vedette, accueillie sur scène par Thierry Frémaux et Bertrand Tavernier.

    Truffaut, Buñuel, Téchiné, Desplechin… Catherine Deneuve a l’embarras du choix pour épater l’assistance d’anecdotes étourdissantes sur son parcours. Mais la comédienne, femme de peu de mots, préfère saisir l’essence des cinéastes auxquels elle s’est associée en quelques formules choisies avec soin.

    "On parlait beaucoup de cinéma avec François Truffaut, qui aimait beaucoup les actrices et les acteurs. C’était sa passion, sa vie. Il trouvait que le cinéma était plus intéressant que la vie. On n’était pas d’accord là-dessus parce que j’ai toujours trouvé que la vie était plus intéressante que le cinéma."

    ==> Prix Lumière 2016 : Catherine Deneuve acclamée par la planète cinéma

    La comédienne légendaire a su faire preuve d’autodérision pour détendre l’atmosphère. En parlant des différents scandales qui ont lieu si souvent au Festival de Cannes et qui sont désormais amplifiés via les réseaux sociaux, Catherine Deneuve a rappelé qu’elle n’était pas friande de sensationnel ni de buzz. Et quand Bertrand Tavernier lui lance : "Vous n’êtes pas Donald Trump", elle répond avec répartie : "Sauf peut-être pour la mèche !". Le trait d’esprit a fait mouche.

    Gauthier Jurgensen

    Le lendemain, dans les locaux du Marché du Film Classique, face à l’Institut Lumière, Catherine Deneuve a reçu quelques journalistes pour une conférence de presse d’environ trois quarts d’heure, le temps de répondre aux questions qui n’avaient pas été posées la veille. C’est dans ce cadre que nous avons pu lui poser les nôtres…

    Trois questions à Catherine Deneuve

    AlloCiné : Un cinéaste n’a pas été mentionné hier dans votre masterclass, mais il vous a tout de même offert un de vos premiers rôles mythiques. Il vous a même remis votre prix hier. Quels souvenirs gardez-vous de votre travail avec Roman Polanski sur Répulsion ?

    Catherine Deneuve : Vous trouvez que je ne parle pas beaucoup de Roman Polanski ? (Rires) A chaque fois qu’on me demande qui sont les cinéastes les plus importants de ma carrière, je réponds Jacques Demy et lui. Je n’ai pas de souvenir particulier car je n’ai pas tenu de carnet pour ce film-là. J’étais très jeune et très frappée par sa force de caractère et sa personnalité, surtout. On a tourné en Angleterre. Il parlait un peu anglais, mais pas beaucoup. Moi, encore moins. Il y avait aussi le scénariste Gérard Brach, qui lui n’en parlait pas un mot. On formait un petit trio français au sein d’une production totalement anglaise. Un lien particulier s’est forcément tissé entre nous. Roman nous parlait en français la plupart du temps. Ce qui est le plus étonnant, c’est son goût pour les acteurs et la direction d’acteurs. Et, en même temps, il avait la même exigence pour le son, la lumière… Il était exigeant et difficile mais il savait exactement ce qu’il voulait. C’est vraiment quelqu’un de très brillant qui m’a beaucoup impressionnée.

    Pouvez-vous nous parler d’un des grands disparus de l’année, David Bowie,  votre partenaire à l’écran dans Les Prédateurs de Tony Scott ?

    David Bowie, c’est un souvenir assez lointain et assez vague. Dans Les Prédateurs, nous formons un couple dans lequel moi je ne prends pas d’âge et lui vieillit prématurément. J’étais surtout en contact avec lui sur ce tournage incroyable où il avait quatre heures de maquillage le matin. J’ai toujours eu une approche décalée avec lui. Il était très secret. Pas très communicatif. Il était avec ses amis et son entourage habituel sur le tournage. On ne peut pas dire que je l’aie vraiment connu. Il y avait toujours cette carapace entre lui et moi. Une vraie carapace.

    Quelles sont vos intentions de mise en scène pour le remake de La Sortie de l'usine Lumière à Lyon, que vous allez réaliser dans quelques minutes?  Ce sera votre tout premier film !

    Houla, j’ai peur. (Rires) Mais vous avez raison de poser la question parce qu'effectivement je vais devoir me la poser aussi, et dans quelques instants... Je vais approcher ça de la façon la plus simple, quand je serai physiquement devant l’endroit. Ce n’est pas non plus un long métrage qu’on va faire. (Rires) Mais j’y pense quand même… Je ne vais pas vous en dire plus, je n’ai pas encore le découpage en tête.

    La bande annonce des Prédateurs avec Catherine Deneuve et David Bowie

     

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