Mon compte
    Nox sur Canal + : "On a tourné deux mois et demi en sous-sol"

    Demain soir, lundi 12 mars, à 21h, Canal+ diffuse les deux premiers épisodes de "Nox", une mini-série en six épisodes jusqu'au-boutiste et addictive, portée par un casting cinq étoiles, à mi-chemin entre le polar et le thriller. L'équipe raconte.

    Gaumont Télévision / Canal+

    Demain soir, lundi 12 mars, Canal+ diffuse les deux premiers épisodes de Nox, une mini-série en six épisodes de 52 minutes jusqu'au-boutiste et addictive, portée par un casting cinq étoiles.

    Dans cette série noire créée par Fred Cavayé, Quoc Dang Tran et Jérôme Fansten, à mi-chemin entre le polar et le thriller, qui lorgne même parfois du côté de l'horreur, Catherine Suzini, ancienne flic (Nathalie Baye) par à la recherche de sa fille, Julie (Maïwenn), flic elle aussi, disparue dans les souterrains de Paris. Elle est accompagnée dans sa quête par Raphaël (Malik Zidi), le coéquipier de Julie. 

    "Il y a une double thématique, c’est la violence non contenue de la société et l’amour filial, presque mythologique, qui s'accompagne de la descente aux enfers, raconte Quoc Dang Tran, coscénariste et co-créateur de Nox. Les personnages sont tous dans des zones de gris. On suit vraiment la trajectoire de deux personnages qui son mus par leur culpabilité. C’est une spirale et ça ne marche - c'est le principe du polar - que si on a des personnages gonflés d’humanité, et donc d’imperfections."

    L'attrait du scénario et des personnages

    "On voulait faire une série qui était une tragédie, poursuit-il. C’est un conte fantastique noir, cruel, avec des personnages qu’on espère vraiment attachants, et des personnages féminins très forts. Pour le personnage de Catherine Suzini, on avait envie de faire une Clint Eastwood au féminin." 

    En recevant le scénario, ni Nathalie Baye, ni Maïwenn ne pensaient accepter. "J'étais persuadée que j'allais refuser, confie la première, et je n'ai pas lâché, car c'est vraiment bien écrit et bien construit. En plus, je suis très sensible aux dialogues et j'ai trouvé que c'était très bien dialogué. Catherine Suzini, c'est un personnage âpre, mais en même temps on s'aperçoit qu'elle est très attachante. Ce ne sont pas des personnages lisses et c'est ce qui est intéressant."

    Mika Cotellon / Gaumont Télévision / Canal+

    Le réalisateur des six épisodes, Mabrouk el Mechri, explique qu'aux Etats-Unis, "on appelle ça un 'page turner', car c'est très efficace, et puis ensuite il y a les personnages, l'épaisseur et le jusqu'au-boutisme de la série. Le fait que ce soit une mini-série m'a intéressé : c'est plus qu'un film et moins qu'une série."

    Malik Zidi, de son côté, a été séduit par la trajectoire "passionnante" de son personnage et par le mélange des genres : "C'est un vrai thriller, et il y a aussi des scènes de jeu incroyable, où on frise souvent la comédie."

    Un tournage intense

    L'arène dans laquelle se déroule cette descente aux enfers, au sens propre comme au figuré, ce sont les souterrains de Paris. "C’est un vrai gruyère. Parkings abandonnés, carrières, stations de métro… Mais n’y a rien de Nox, sous Paris, assure Quoc Dang Tran. C’est du divertissement, on a créé un Paris sous-terrain fantasmé."

    Le tournage s'est déroulé dans les carrières d'Auvers-sur-Oise, puis dans les souterrains de Pontoise et à l'école des égouts. Enfin, les séquences qu'il était impossible de tourner en sous-sol ont été filmées en studio. "Il a fallu trouver des décors qui correspondaient à nos fantasmes et en même temps qui étaient accessibles", explique Isabelle Degeorges, productrice et directrice de Gaumont Télévision France. 

    "Pendant les mois de juin, juillet et août, on n'a pas beaucoup vu la lumière", s'amuse Mabrouk el Mechri. Pour Nathalie Baye, ce n'était pas nécessairement une partie de plaisir : "Mon premier jour de tournage, j'ai passé 6 heures dans les égouts. Je suis claustrophobe et comme c'était sous terre, je me suis demandé si j'allais être en mesure d'affronter cette peur. J'ai fait trois ou quatre séances d'hypnose avant et ça m'a beaucoup aidée."

    Mika Cotellon / Gaumont Télévision / Canal+

    Un univers foisonnant

    Sous Paris, il y a trois fois la surface de Paris. Lors de la préparation, au cours de ses recherches sur les sous-sols, Mabrouk el Mechri a découvert que beaucoup de gens descendent dans les souterrains. Il se souvient : "Il y a un type qui bosse pour la mairie de Paris, c'est le pro en catacombes, c'est pour ça qu'il y travaille, d'ailleurs. C'est la référence, à tel point que Sting va le voir pour organiser des petits showcases dans les sous-sols. Il a des amis qui vont à la bibliothèque nationale, vont dans les archives pour voir les plans et qui parfois, descendent pour creuser et relier les galeries."

    La mini-série aborde également la question du dark net, où se trouvent, si l'on en croit Quoc Dang Tran, "les tréfonds de l’âme humaine". D'ailleurs, nox, c'est la nuit en la latin, ce sont les ténèbres. Nox, au-delà de sa trame narrative complexe et efficace, porte un regard critique sur la société. "Ca montre un visage de la violence assez contemporain", souligne Mabrouk el Mechri.  

    Mika Cotellon / Gaumont Télévision / Canal+

    Ecriture et mise en scène sous influences

    Quoc Dang Tran, le co-scénariste, avoue être un grand fan de Dennis Lehane, Richard Price et George Pelecanos, auteurs de romans noirs ayant écrit sur la série The Wire. Egalement fan de films d'horreur, il s'est permis quelques fulgurances lorgnant du côté de l'horreur. "Pendant l'écriture, on avait Seven en tête, de loin, et la saison 1 de True Detective", indique-t-il. 

    En matière de mise en scène, Mabrouk el Mechri reconnaît se sentir assez proche de L'Anglais, avec Terence Stamp, pour le côté "poisson hors de l'eau qu'il n'y a pas chez Eastwood", mentionné auparavant. Il évoque également le thriller sud-coréen Mother, de Bong Joon-ho.

    Une série de genre ambitieuse

    Pour Fabrice de la Patellière, directeur de la fiction de Canal+, produire une mini-série n'est pas anodin : "La mini-série, c’est un énorme investissement pour des comédiens mais c’est plus court qu’une série récurrente. Ca permet d’avoir des gens comme Nathalie Baye, Maïwenn ou Malik Zidi, qui ne s’engageraient pas forcément sur une série." 

    Le format permet également l'investissement d'un budget conséquent, qui s'élève pour Nox à plus de dix millions d'euros, afin de répondre aux exigences de la chaîne en matière de qualité de production et de mise en scène, mais aussi d'essayer de s'aligner avec la concurrence que représentent les plateformes de streaming, qui ont, comme le souligne Fabrice de la Patellière, "des moyens gigantesques, bien plus importants que les nôtres"

    Nox a également des ambitions à l'international et les équipes de Canal+ et de Gaumont comptent sur la valeur ajoutée du genre et de Paris comme personnage à part entière pour susciter l'intérêt des chaînes étrangères, qui pourraient bien avoir déjà manifesté leur intérêt pour le programme. 

    (Re)découvrez la bande-annonce de Nox, demain à 21h sur Canal+ : 

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top