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    Deauville 2018 : Pierre Salvadori a été "choqué" par L’Épouvantail de Jerry Schatzberg
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Le réalisateur Pierre Salvadori ("Hors de prix", "Comme elle respire", "Dans la cour"), membre du jury long métrage de la 44ème édition du festival de Deauville, a évoqué pour nous ses films américains favoris.

    Denis Guignebourg / Bestimage

    A l'occasion du 44ème festival du cinéma américain de Deauville, AlloCiné a rencontré les membres du jury pour leur faire évoquer leurs souvenirs de spectateurs de cinéma outre-Atlantique. Aujourd'hui, c'est au tour du réalisateur Pierre Salvadori.

    AlloCiné : Quel est votre premier souvenir d'un film américain ? [Cette réponse contient des SPOILERS sur le film "L'Epouvantail"]

    Pierre Salvadori : Mon premier souvenir conscient c'était hormis les films pour enfants et les westerns à la télé, L'épouvantail de Jerry Schatzberg à la Boîte à films. C'était une époque où j'allais au cinéma avec beaucoup d'innocence, j'allais voir toujours les mêmes conneries en général c'était les films de Belmondo (...). On s'est assis au premier rang et je n'oublierais jamais que je ne pouvais pas me relever à la fin. Je ne pensais pas qu'on pouvait ressentir ça au cinéma. J'étais choqué comme devant un accident grave. Donc à la fin, lorsqu'Al Pacino tombe en catatonie dans cette fontaine, c'était comme si un de mes meilleurs amis explosait.

    Votre film de chevet, que vous pouvez voir et revoir ?

    Haute pègre. J'ai souvent radoté sur Lubitsch mais c'est vraiment le film que j'ai dû voir le plus. Avec le Rocky Horror Picture Show 20 ou 30 fois de façon monomaniaque et rigolote car c'était un truc de début de fête. On y allait puis la nuit on allait ailleurs. Mais vraiment Haute pègre (Trouble in Paradise) me ramène à une idée du cinéma qui mêle formalisme, légèreté, beauté des personnages et style. Donc il me recadre.

    Il y a aussi Ange de Lubitsch. Un film presque buñuelien, très bizarre, sur le mystère de quelqu'un, qui elle a pu être, à quoi elle s'est adonnée. C'est avec Marlène Dietrich et il y a des idées merveilleuses comme cette scène où une femme et un homme qui se sont connus à un autre endroit se retrouvent par hasard lors d'un dîner. (...) Lubitsch coupe et on passe à la cuisine où l'on voit les plats revenir, ils ont servi du veau. L'homme n'a pas touché à sa viande, dans l'assiette de Marlène la viande est déchiquetée et celle du mari qui ne sait rien est impeccablement propre, saucée.

    D.R.

    L'idée est géniale, certaines idées de cinéma ne vieillissent pas. Un film qui comme ça a traversé les époques ?

    Sérénade à trois ou Seuls les anges ont des ailes, L'impossible monsieur Bébé, même si je ne sais pas si l'humour de L'Impossible monsieur Bébé marche encore aujourd'hui comme il a marché à l'époque.

    Quel est le film qui vous fait le plus rire ?

    Je dirais un des ceux des frères Farrelli, et ça serait Deux en un ou Les Femmes de mes rêves. Deux en un c'est quand même l'histoire de deux frères siamois qui vivent sur une petite île et dont l'un décide de devenir acteur et de partir !

    Le film qui vous a fait le plus peur ?

    Massacre à la tronçonneuse parce que j'étais jeune.

    Le film qui vous a fait le plus pleurer ?

    Comme un torrent. spoiler: La mort de Shirley McLane m'a bouleversée. Le moment où il comprend qu'il a aimé cette femme, qu'elle était un ange et qu'elle l'a sauvé c'est très beau.

    La bande-annonce de "L'Epouvantail" :

     

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