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    Vice : de Fahrenheit 9/11 à Fair Game, 6 films pour aller plus loin
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Vous avez vu "Vice" et désirez en savoir plus sur le sujet, le réalisateur ou son influence majeure ? De "Fahrenheit 9/11" à "Fair Game", en passant par "Le Monde selon Bush", voici six films pour aller plus loin.

    Sorti le mercredi 13 février sur nos écrans, Vice est un film foisonnant, qui retrace quatre décennies de l'Histoire politique des États-Unis en suivant Dick Cheney et sa lente ascension vers le poste de vice-président de George W. Bush. Tellement foisonnant que certains sujets ne sont que brièvement évoqués. Voici donc six longs métrages pour aller plus loin, qu'il s'agisse de ce qui est raconté, du style du réalisateur Adam McKay ou de son influence majeure.

    FAHRENHEIT 9/11 (2004)

    Pour l'élection de George W. Bush - Donald Rumsfeld, Colin Powell, Dick Cheney... Ils sont tous présents, et dans leur propre rôle, devant la caméra de Michael Moore. Mais le vice-président occupe moins le devant de la scène que George W. Bush, cible privilégiée du réalisateur américain palmé à Cannes par le jury de Quentin Tarantino en 2004 et qui revient notamment sur son accession controversée à la Maison Blanche. Un moment-clé de l'Histoire américaine sur lequel Adam McKay passe rapidement dans Vice, presque de manière anecdotique, là où son homologue lui accordait une plus grande place. Quitte à lancer des pistes qu'il ne poursuivait pas ensuite, comme le lien entre Bush et le président de Fox News, premier média à avoir annoncé la victoire du successeur de Bill Clinton.

    Sorti dans les salles françaises pendant l'été 2004, Fahrenheit 9/11 s'intéresse davantage aux faits, comme les liens entre les familles Bush et Ben Laden (déjà évoqués dans Bowling for Columbine), ou les ravages de la seconde Guerre en Irak sur la société américaine, là où Vice reste collé à Dick Cheney, avec une forme plus recherchée, pour nous montrer sa lente accession au pouvoir. Les deux longs métrages se rejoignent toutefois dans leur façon de démontrer les conséquences des actes de l'administration Bush sur le monde, Adam McKay ayant bien évidemment beaucoup plus d'éléments à charge en sa possession.

    LE MONDE SELON BUSH (2004)

    Pour l'entourage de George W. Bush - 2004, ou la belle année cinéma de George W. Bush, star de la Palme d'Or du Festival de Cannes, puis de ce documentaire signé William Karel, auteur de CIA, Guerres Secrètes deux ans auparavant. Moins médiatisé que celui de Michael Moore, le long métrage n'en reste pas moins solide et bien documenté, et mériterait d'être davantage reconnu. Comme Vice, il se focalise aussi bien sur le Président des États-Unis de l'époque que sur son entourage : le casting est donc globalement le même que dans Fahrenheit 9/11, à ceci près que les rôles de Dick Cheney et consorts y paraissent plus clairs.

    W. L'IMPROBABLE PRÉSIDENT (2008)

    Pour les précédents Bush et Cheney de cinéma - L'Histoire retiendra surtout Christian Bale (surtout si ce dernier remporte un Oscar). Mais le premier acteur à incarner Dick Cheney au cinéma, c'était Richard Dreyfuss. Devant la caméra d'Oliver Stone et pour un temps de présence beaucoup moins important que dans Vice. Et pour cause : comme son titre le laisse entendre, W. s'intéresse avant tout au parcours du 43ème Président des États-Unis, que personne n'aurait imaginé siégeant dans le Bureau Ovale lorsque tout le monde ne voyait en lui qu'un alcoolique notoire.

    C'est d'ailleurs ainsi qu'il nous apparaît dans Vice, film qui fonctionne comme un miroir de celui d'Oliver Stone, dans sa façon de nous montrer l'ascension de Dick Cheney. Lequel s'illustre également le temps d'une beuverie avant de gravir, peu à peu, les marches du pouvoir et de devenir le vice-président de George W. Bush.

    IL DIVO (2008)

    Pour l'inspiration d'Adam McKay - Dans le dernier numéro de "Première", le réalisateur de Vice cite Le Parrain 2 parmi ses modèles, que ce soit pour les allers-retours dans le temps ou la façon dont un homme devient un sociopathe alors qu'il cherchait initialement à protéger sa famille (lorsque Cheney renonce à la course à l'investiture de peur que le coming out de sa fille ne serve d'arme contre lui). Mais c'est moins flagrant que son autre source d'inspiration revendiquée : Il Divo, biopic de Paolo Sorrentino récompensé par un Prix du Jury au Festival de Cannes 2008.

    Comme dans Vice, il est question d'un homme politique qui a gravi les échelons au fil des ans et des gouvernements. Une figure de l'ombre beaucoup plus imposante qu'elle ne paraît l'être, et dont les décisions pèsent sur son pays comme sur le reste du monde. En outre, Paolo Sorrentino et Adam McKay ont en commun ce style vif, pop, énergique et tout sauf classique, quitte à parfois en faire trop.

    FAIR GAME (2010)

    Pour l'affaire Valerie Plame - Son nom vous rappellera vaguement quelque chose. Dans l'une des scènes de Vice, il est en effet question d'un agent de la CIA dont l'identité avait été révélée par Dick Cheney et l'administration Bush, suite à la parution dans le New York Times, d'une tribune écrite par son mari Robert Wilson. Le 6 juillet 2003, cet ambassadeur américain dément en effet l'information selon laquelle le Niger aurait vendu de l'uranium à l'Irak, l'une des soi-disant preuves du gouvernement américain pour justifier une intervention militaire dans le pays alors dirigé par Saddam Hussein.

    Comme Vice le montre, la réplique ne se fait pas attendre, et dès le 14 juillet de la même année, le nom de Valerie Plame sort dans les médias. Sauf que le long métrage d'Adam McKay passe alors à autre chose. Pour en savoir plus, et rester dans le rayon cinéma, dirigez-vous vers Fair Game : thriller politique un poil classique de Doug Liman, qui revient sur tous les détails de l'affaire et offre l'un de ses meilleurs rôles à Naomi Watts... que l'on aperçoit dans Vice, sous les traits d'une présentatrice de Fox News. Coïncidence ?

    THE BIG SHORT (2015)

    Pour le style d'Adam McKay - Vous avez aimé la vie et l'oeuvre de Dick Cheney vus par Adam McKay ? Vous aimerez sans doute sa façon de nous raconter la crise des subprimes survenue en 2008, et à laquelle il faisait allusion dans le générique de fin de Very Bad Cops, l'une de ses dernières vraies comédies. Si l'humour est toujours un peu présent (et très souvent grinçant), le metteur en scène est depuis devenu un peu plus sérieux et cherche désormais à vulgariser des sujets compliqués pour le grand public, à grand renfort de pastilles décalées ou d'images fonctionnant comme un contrepoint à ce qui est évoqué à l'écran.

    Plus abouti que The Big Short (peut-être parce que le sujet est plus "facile" à expliquer), qui comptait déjà Christian Bale et Steve Carell dans son casting, Vice nous montre un réalisateur plus à l'aise avec ce style. Mais n'allez pas croire qu'il s'est découvert une conscience politique du jour au lendemain, car ses comédies avec Will Ferrell nées pendant les années 2000 (Anchorman et Frangins malgré eux en tête) avaient été faites en réaction à la présence de George W. Bush à la Maison Blanche, et l'image de benêt qu'il renvoyait en même temps que les États-Unis. Qu'il dirige Sam Rockwell dans la peau du 43ème Président des États-Unis s'apparente alors à une belle façon de boucler la boucle.

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