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    Xavier Dolan, Monia Chokri, Denys Arcand... : belle année pour le cinéma québécois en France
    Thomas Desroches
    Thomas Desroches
    -Journaliste
    Les yeux rivés sur l’écran et la tête dans les magazines, Thomas Desroches se nourrit de films en tout genre dès son plus jeune âge. Il aime le cinéma engagé, extrême, horrifique, les documentaires et partage sa passion sur le podcast d'AlloCiné.

    Avec "Une Colonie" de Geneviève Dulude-De Celles, en salles le 6 novembre, le cinéma québécois continue de rayonner dans les salles françaises. Retour sur une année couronnée de succès.

    Shayne Laverdiere/ Memento Films Distribution/ Funfilm Distribution

    En France, quand on parle de cinéma québécois, on pense principalement à Xavier Dolan. Et pour cause, à seulement 30 ans, ce dernier s'est imposé comme l'un des cinéastes phares de la décennie. Pourtant, en 2019, nombreux sont les réalisateurs de la province canadienne à s'être frayé un chemin dans les salles françaises. Du thriller satyrique aux drames sur l'adolescence, les films, distribués sur une poignée d'écrans, séduisent malgré tout de plus en plus de spectateurs. C'est le cas de La Chute de l'Empire américain, comédie policière de Denys Arcand, chaleureusement accueillie par la critique et le public, seize ans après le succès des Invasions barbares.

    Shayne Laverdiere

    Avant d'atterrir dans les cinémas de l'Hexagone, la plupart de ces longs-métrages font la tournée des festivals. À Cannes, il y a eu Matthias & Maxime, huitième film de Xavier Dolan - un habitué de l'exercice -, présenté en Compétition Officielle ou encore La femme de mon frère de Monia Chokri, auréolé du Coup de Cœur du Jury dans la section Un Certain Regard. Avec Une Colonie, en salles ce 6 novembre, Geneviève Dulude-De Celles a reçu l'Ours d'Argent du Meilleur film - Génération Kplus au dernier Festival de Berlin. Ce premier long-métrage, porté par la jeune Émilie Bierre, raconte l'histoire de Mylia, une adolescente solitaire, qui quitte sa campagne natale pour rejoindre les bancs du collège. Un récit initiatique donc (appelé coming-of-age en anglais), comme on en retrouve beaucoup dans le cinéma indépendant québécois.

    Lumières sur la jeunesse

    Les réalisateurs s'entourent de jeunes talents pour filmer, avec finesse et une grande sensibilité, la jeunesse locale, son quotidien, ses tribulations et sa quête de repères. Dans Genèse, Philippe Lesage dresse le portrait d'un jeune homme (Théodore Pellerin) et de sa demi-sœur (Noée Abita) à travers la découverte des premiers sentiments et de leurs conséquences, entre rejet et dérive sentimentale. Grâce à Matthias & Maxime, Xavier Dolan illustre, lui-aussi, la nouvelle génération québécoise en la personne d'Erika, protagoniste secondaire mais mémorable, qui s'exprime dans une langue truffée d'anglicisme. Un personnage caricatural, certes, mais qui représente "un réel échantillon de jeunes de 15 ou 16 ans", expliquait le cinéaste à l'antenne de France Culture.

    Les valseurs

    Dans Charlotte a 17 ans de Sophie Lorain, c'est un autre langage, plus fleuri cette fois-ci, qui est utilisé par les jeunes pour parler de la sexualité sans tabou. Le film, présenté au Festival du Film Francophone d'Angoulême en 2018, raconte comment Charlotte (Marguerite Bouchard) va se confronter aux regards des autres pour mieux se débarrasser des clichés. Un récit féministe et empreint de liberté qui, loin de l'innoncence d'Une Colonie, n'est pas sans rappeler le Lady Bird de Greta Gerwig.

    Place aux femmes

    Grâce à leurs films, les réalisatrices redonnent de la visibilité aux tourments intimes des femmes. À l'instar de Charlotte a 17 ans, Monia Chokri dépoussière les personnages féminins pour les montrer sans fioritures. Avec La Femme de mon frère, la cinéaste (qui signe ici son premier film) s'immisce dans la vie de Sonia (Anne-Elisabeth Bossé), une ingénieure au chômage, dont la quotidien va basculer lorsque son frère va rencontrer sa gynécologue. Une héroïne qui rejoint la liste des nombreux personnages féminins complexes et attachants mis à l'honneur dans le cinéma québécois.

    Après le tendre et émouvant Une Colonie, il faudra attendre le 11 décembre prochain pour découvrir un nouveau teen-movie made in Québec : Jeune Juliette, réalisé par Anne Emond. Projeté au Festival du Film International de la Roche-sur-Yon, le film dépeint le destin d'une adolescente de 14 ans, complexée par ses rondeurs et désireuse de quitter sa ville natale pour nourrir ses désirs d'évasion.

    Découvrez la bande-annonce du film "Une Colonie" :

     

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