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    Au nom de la terre : jusqu'où Guillaume Canet est-il allé pour se préparer au rôle ?
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

    Après le succès de Nous finirons ensemble, Guillaume Canet revenait au cinéma dans la peau d'un paysan endetté qui sombre peu à peu dans la dépression. Le comédien s'est impliqué corps et âme dans ce rôle, mentalement et physiquement.

    GUILLAUME CANET BOULEVERSÉ

    Quand Guillaume Canet découvre le documentaire d'Edouard Bergeon, Les Fils de la terre, il est immédiatement bouleversé. Il conctacte le producteur Christophe Rossignon et lui fait part de son envie de réaliser un film autour l'histoire de cet agriculteur pris à la gorge par la crise.

    Mauvaise nouvelle pour Canet, Rossignon a déjà mis en route le long-métrage adapté du documentaire, Au nom de la terre. Edouard Bergeon lui-même va s'en charger. L'acteur désire absolument s'impliquer sur ce projet et le cinéaste lui laisse carte blanche pour incarner le premier rôle du film, Pierre Jarjeau, inspiré du propre père du metteur en scène, Christian Bergeon.

    Guillaume Canet connaît les hommes qui travaillent la terre car il a grandi près d’eux (son père élevait des chevaux dans les Yvelines). Guillaume connait les paysans, leurs attitudes, la manière dont ils se tiennent, leur raideur, leur dureté face à la rigueur du travail. Fort de toutes ses connaissances et des informations complémentaires que je lui ai données sur mon père, Guillaume s’est construit un personnage de paysan plus vrai que nature, avec la démarche d’un homme de la terre, abîmé par des années de travail", confie Edouard Bergeon.

    Au nom de la terre
    Au nom de la terre
    Sortie : 25 septembre 2019 | 1h 44min
    De Edouard Bergeon
    Avec Guillaume Canet, Veerle Baetens, Anthony Bajon
    Presse
    3,6
    Spectateurs
    3,9
    louer ou acheter

    Pour refaire une scène et se remettre en place, Guillaume Canet était capable d’effectuer des marches arrière avec une remorque pleine de grain aussi vite que l’aurait fait un paysan. "Lors de l’après-midi moisson, il n’est même pas descendu de la cabine de sa machine tellement il était à fond", se souvient le réalisateur. Mais l'acteur ne s'est pas contenté de conduire un tracteur, il a également voulu se fondre dans la peau de ce personnage de paysan pour faire honneur à l'homme dont il est inspiré, le père du cinéaste.

    UNE MÉTAMORPHOSE STUPÉFIANTE

    Physiquement, cela passait par une perte de poids, une vraie moustache... et surtout, une vraie calvitie ! Pas question pour le comédien de porter une prothèse ! Il préfère se raser le crâne pour rester au plus près de la réalité et célébrer au mieux la mémoire de Christian Bergeon. "La première fois que je l’ai vu en sortant du maquillage, j’ai cru revoir mon père ! Vraiment ! Ils ont une ressemblance physique troublante", indique Edouard Bergeon.

    Nord Ouest Films

    Guillaume Canet a également dû s'assécher et perdre 6 kilos pour la deuxième partie du tournage qui se déroulait en hiver. Pour le comédien, il ne s’agissait pas seulement de perdre du poids mais aussi de perdre des muscles pour arriver au corps sans forme de Pierre à la fin du film. "J’avais envie de lui ressembler le plus possible, de parler comme lui, par exemple. Edouard m’a confié des vidéos où l’on voit son père s’exprimer, je les ai beaucoup regardées, j’ai essayé d’attraper ses intonations."

    UN CRI D'ALARME VENANT DE LA CAMPAGNE

    Au nom de la terre est un cri du coeur, un index pointé vers les conditions des agriculteurs qui subissent la crise de plein fouet. Il dénonce aussi un fléau, les nombreux suicides de paysans à bout. C’est un milieu que Guillaume Canet connaît bien et auquel il est très attaché. "J’ai cet amour de la terre qu’ont les agriculteurs ; un amour indéfectible qui explique les difficultés dans lesquelles ils se retrouvent aujourd’hui. La terre, c’est toute leur vie. 

    On leur a dit qu’il fallait faire du rendement, fabriquer à moins cher avec des pesticides et ils l’ont cru de bonne foi. Aujourd’hui, beaucoup sont malades à cause de toutes les substances qu’ils ont respirées et peinent à se sortir de l’impasse. Ils se retrouvent à la fois malades, insultés et pauvres. Ils sont complètement démunis", dénonce l'artiste.

    Notre interview de Guillaume Canet pour Au nom de la terre :

     

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