Le Samouraï du crépuscule : les secrets du tournage

Le Samurai du crépuscule est l'adaptation d'une nouvelle de l'écrivain japonais Shuhei Fujisawa. Le film s'inscrit dans une "trilogie d'époque", née d'un double désir du cinéaste Yoji Yamada : celui d'adapter les oeuvres historiques de l'écrivain, et celui de rectifier une vision globale des films de samouraïs courants, souvent perçus aujourd'hui comme des sortes de "mangas" animés, ultra-violents, et sans contexte socio-historique crédible. Le Samurai du crépuscule est suivi par La Servante et le samouraï (présenté à Berlin en 2005) et par L'Ame du Samourai, en cours de production.

La costumière, Kazuko Kurosawa, n'est autre que la fille d'Akira Kurosawa, l'un des grand maitres du cinéma japonais, auteur notamment des Les Sept samouraïs.

Véritable succès populaire lors de sa sortie au Japon en 2003, le film a établit un record lors de la cérémonie des Japan Academy awards (les Césars Japonais) en remportant pas moins de 12 récompenses dont celui du meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur et meilleure actrice. Fort de ce succès, Le Samurai du crépuscule fut nommé aux Oscars 2003 dans la catégorie meilleur film étranger. Il a aussi été sélectionné en compétition au Festival de Berlin en 2003.

Spécialistes des comédies et des drames, Yoji Yamada explique pourquoi il a décidé de tourner un film de samouraï : "J'avais déjà vu de nombreux films d'époque durant les dernières années mais je gardais un sentiment d'insatisfaction, explique le réalisateur. Ils comportaient des erreurs et ne montraient pas comment vivaient vraiment les samouraïs. Akira Kurosawa m'a dit un jour que cela le gênait aussi, depuis très longtemps. Il avait toujours voulu faire un film réaliste sur la vie des samouraïs. Comme il avait beaucoup de mal à trouver les informations nécessaires, il a fini par tourner Les Sept samouraïs en 1954, un film de genre complètement différent! Bref, je voulais moi aussi tourner un film qui montrerait comment les samouraïs vivaient, mangeaient, parlaient, et ressentaient des émotions. Je pensais que je pouvais comprendre cela, car, après tout, ce sont mes ancêtres!"