Avis : Election 2 - Page 3

Brillant. Ce film surpasse le premier Election (qui était déja excellent). Johnnie To réalise un vrai petit bijou qui dépeint en profondeur l'univers des Triades et même de la situation générale du Hong Kong d'aujourd'hui.

Election 2 commence avec une séquence cordiale entre les membres de la Triade tous chaleureux entre eux.
Eh bien, Johnnie To désamorce tout ça très vite dans un film qui oppose très violemment d'un côté Lok et de l'autre Jimmy.
Le film va loin dans ses intentions de meurtre (enfermé dans un cerceuil, égorgement, Lynché à mort,...) pourtant il me semble qu'il y a plusieurs scènes auto-censurés.
D'autre part les bruitages des armes ne sont pas très impressionnants.
Mais finalement, le plus important c'est le scénario et la réalisation.
Cette guerre pour se faire élire parrain n'est pas binaire, elle suscite différents enjeux, alliances, trahisons assez imprévisibles rendant le tout prenant.
Johnnie To parvient durant une majeure partie du film à maintenir une ambiance ultra-tendue qui fait froid dans le dos surtout en sachant de quoi sont capable les personnages.
Tout est bien cadré et astucieusement monté pour donner un côté fluide au récit ce qui me fait pardonner au film ces quelques choix douteux de mise en scènes lors de certaines exécutions.
Du lourd !

A priori, je n'ai pas dû bien saisir l'intérêt de ce polar mollasson, pourtant je l'ai regardé deux fois mais à chaque fois le même ennuie s'est emparé de moi, je n'ai absolument pas accroché malgré les très bons acteurs et le propos dénonciateur, peut être la mise en scène qui m'a laissé de marbre. Au final je suis même déçu d' être déçu ! Tant pis pour moi, à vous de vous faire votre propre opinion.

Supérieur à "Election 1", ce polar brutal et épuré est l'un des meilleurs films de Hong Kong. La limpidité du scénario, la beauté de la photographie et la maîtrise de la mise en scène sont admirables.

Jimmy veut laisser tomber la triade. Absolument. Pourtant, les circonstances vont faire qu'il va se retrouver à sa tête, et qu'il va aller jusqu'au bout (Cf. la scène avec les chiens) pour se retrouver chef de ce qu'il fuit. Il y a là l'idée d'un destin auquel on n'échappe pas, et que Johnny To parvient à illustrer de manière bien convaincante. Le beau Jimmy, celui qui tue et qui découpe, reste attendrissant, attachant. Et nous voilà, nous spectateurs, témoins de sa bestialité et de son désespoir. Compréhensifs. Prêts à l'excuser, après l'avoir gentiment grondé, le doigt en l'air... Les personnages d'Election 1 et 2, ne sont ni des gentils ni des méchants, parce que précisément, ils sont à la fois gentils ET méchants. Tout comme nous... toute proportion gardée ;-)

Une suite prenante à Election,qui permet de former un diptyque criminel d'une puissance assez rare.Si le premier opus était cynique,celui-ci est crépusculaire.Plus accessible aussi avec une narration assez fluide.Jimmy un entrepreneur ayant réussi,se voit contraint de briguer la tete de la Triade,pour pouvoir continuer ses affaires illégales...Il va etre confronté à Lok,l'ancien parrain,qui s'accroche désespérement au pouvoir.Luttes d'influence,pouvoir,corruption,ambivalence des personnages...Johnny To ne laisse rien au hasard,et multiplie les scènes marquantes(le hachis pour les chiens,le fils qui s'éloigne,la partie de pèche).L'ensemble est tout de meme moins homogène,et on se demande si un film plus long n'aurait pas allégé le propos.To pose aussi la question de l'avenir politique de Hong-Kong.Intelligent.

Johnny To organise de nouvelles elections dans cette suite qui, à mon avis, surpasse le premier film et donc les premières elections. Réinventant le polar mafieux chinois, To est devenu un maitre du genre dans cette saga criminelle qui décrit parfaitement l'univers d'Hong-Kong depuis sa rerocession à la Chine, thème recurrent durant tout le film.

Plus noir, moins innocent que le premier opus, Election 2 nous plonge véritablement, cette fois-ci, dans les triades avec une course au pouvoir sans merci.

Je suis sorti un moment car j'en pouvais plus. En fait, j'ai failli carrément dégueuler! A un moment, ça vire vraiment trop sordide... Quel intérêt? Le concours du film le plus froidement dégueulasse dans le genre? Le 1er volet était réellement à chier (générique de début horrible, terne, mal filmé, peu réaliste) mais comme on disait du bien sur Johnny To, j'y suis allé, et j'ai voulu quand même voir le second pour me constituer une vision d'ensemble. C'est plus maîtrisé, plus dynamique mais encore plus abject. Le comportement de ces gens est complètement dingue, il leur manque clairement une case! Le pire, c'est qu'en matière de politique, effectivement, les assoiffés de pouvoir sont bien tentés de recourrir aux coups les plus bas! Pas forcément à leur avantage, pour finir... Bref, Election 2 relève le niveau zéro du 1er mais attention, c'est glauque.

Dans le deuxième volet de ce dyptique, l'ascension d'un nouveau membre est très bien suivie, on suit sa soif de pouvoir et il usera de tous les moyens possibles pour atteindre la place de chef et ainsi être élu. On y voit aussi la critique d'une Chine impérieuse à l'intérieur même de la mafia, il est question de l'annexion de Hong Kong qui a obligé les triades à s'adapter à un nouveau marché. Un film obscur et passionnant qui montre à quel point la cupidité peut engendrer les pires atrocités. Magistral

Cette deuxieme partie du projet de Johnnie To est bien plus agréable que la premiére.Toujours aucune vraie scéne d'action chose etonnante pour les fans du réalisateur mais pas condamnable.Le montage est d'exellente facture,les acteurs sont vraiment très bons jouant souvent sur l'ambiguité comme le fait merveilleusement bien Simon Yam.Le scénario est beaucoup plus alléchant que le premier et offre une exellente critique de la politique sur un ton très ironique empruntant l'humour noir et la violence débordante d'humanisme.

Johnnie To donne une suite magistrale à Election, suite qui n'a jamais été aussi essentielle depuis Le Parrain - 2ème Partie. Versant plus dans la poésie, Johnnie To s'intéresse plus à l'individu en particulier, celui qui doit faire le mal pour arriver au bien. Dans le rôle de ce bon samaritain, Louis Koo s'impose largement comme l'un des meilleurs acteurs de sa génération.

Encor plus noir que le précédent, ce film est tout bonnement réussit à la perfection. Les personnages sont tous très rechercher, et la ralisation ce veut efficace à souhait. La scène que je dis "la scène des chiens" est incroyablement efficace. Perso je vote "OUI" !!!

Le cinéma asiatique, plus encore que le cinéma américain, est incontestablement le maître du polar contemporain. Pour raconter le passage de pouvoir du chef d'une triade de Hong Kong, Johnny To sait admirablement dérouler une intrigue palpitante, caractériser des personnages, et assure une mise en scène brillante. Son mode opératoire est souvent le suivant. Scène un : une discussion entre plusieurs personnes, qui explicite les rapports de force, les enjeux, en un mot ceux qui vont rester et ceux qui vont mourir. Scène deux : le décor change complètement, et le spectateur doit vite faire le lien avec ce qui vient d'être dit pour comprendre ce qui se passe. L'attention soutenue est recommendée, mais le film n'est pas du tout confus, car les scènes sont en réalité très liées. Un autre point fort est cette musique plutôt légère, en contrepoint des images, parfois choquantes par leur violence sèche. Et enfin, cerise sur le gâteau, le film n'est pas fasciné par les truands, par la triade mafieuse. Tous ses représentants, même s'il apparaissent à un certain moment comme sympathiques, sages, voir respectables, tombent le masque quand il s'agit de prise de pouvoir et se révèlent des personnes limite psychopathes pour arriver à leur fin. Le discours sous jacent est aussi que de nos jours la tradition se perd, fini le temps de la règle d'or de la triade "les frères avant tout, avant le pouvoir, avant l'argent". Le vieil oncle obèse, sorte de César de ce clan, semble encore croire qu'il a de l'influence sur les jeunes, et que ceux ci écouteront ses discours de sagesse. Les deux films, Election 1 et 2, tous les deux remarquables, tendront à nous prouver le contraire. Bien mieux que "Les infiltrés", le film nous décrit la fin d'un monde (d'ailleurs le titre "The departed" aurait aussi pu convenir ici).

L'histoire d'un mec qui voulait garder sa place si chèrement acquise.
Comme on pouvait s'y attendre, le deuxième opus est un peu en dessous du précédent. L'effet de surprise n'y est plus, et il y a un relent d'(excellent) humour noir à la coréenne trop familier pour se sentir vraiment dépaysé.
L'autre souci, c'est que le scénario ne bouge pas d'un iota, on prend les mêmes (enfin ceux qui restent !) et on recommence l'élection deux ans plus tard.
Comme il fallait faire un peu plus fort, on a droit à une scène particulièrement épicée. Tout pour vous dégoûter du steak tartare pendant quelques heures. Le film est lent et même dans les scènes d'action, on est loin de la précipitation et de la surenchère américaine. Tout reste à taille humaine, il y a un peu plus d'armes à feu qu'avant, mais peu s'en servent. La machette est tellement plus amusante finalement, et presque plus silencieuse. Si l'on excepte les hurlements des suppliciés ! Il y a un peu moins de ripailles, plus de voitures, et moins de discours.
Le plus gros reproche est la qualité de la caméra, à part une dizaine de plans sympas, on sent moins de préparation dans les cadrages, moins de volonté de lécher l'esthétique ou la construction du script pour aller à l'essentiel, un peu trop plat.
La première conclusion est que la Chine prépare des jours heureux à l'humanité, tant le pouvoir ne fait pas de distinction entre le bien et le mal, du moment que les affaires tournent. C'est à la fois fort, mais aussi un peu dérisoire puisque l'on s'en est aperçu depuis 4000 ans. Hong Kong signe là son manifeste du mafieux sur le déclin face à plus fort que lui, à défaut d'un documentaire sur la fin des affaires plus propres face au rouleau compresseur communiste jaune. Ce sont eux qui en parlent le mieux en tout cas.
Signe que le premier épisode avait accroché un large public, cette fois çi la sélection s'est faite plus sévère dans la salle, 90% de mecs, tous trentenaires avec un maxi à 40. En dehors d'un coeur bien accroché nécessaire, propre aux femmes plus jeunes habituées à la distanciation, le romantisme était encore plus vaporeux. Et vient alors la deuxième conclusion. Il ne nous reste qu'un "héros" à se mettre sous la dent. Un fier, homme d'honneur, qui ne prend pas par surprise, et qui sait se souvenir. Mais qui ne mange pas à tous les râteliers, surtout quand le prix à payer est trop lourd dans son échelle de valeurs si humbles. C'est le plus laid et le plus frustre, et ça donne une idée de la valeur humaine du pouvoir. Et des gens qui le recherchent, quelque soient la noblesse de leurs activités.
Il manque aussi ce grand moment de cinéma avec le quiproquo des deux tueurs dans la forêt qui faisait en grande partie la signature de la qualité d'"Election 1" avec le repas aux assiettes. Même si l'impression d'ensemble est maussade, il reste un grand moment de cinéma, ce désenchantement sourd, moite, qui étreint tout et tous, dans un maëlstrom de violence larvée, de désordre permanent, où l'on se sent finalement chez soi, loin des certitudes, loin de la retraite, en plein dans la vie et sa fragilité rappelée à chaque plans.
On pense toujours à un documentaire animalier, mais il n'y a pas d'antilopes, juste des tigres, des lions et des hyènes contre des loups.
Un film nécessaire donc.