Tout simplement vomitif, voici un film qui ne rend absolument pas justice au vrai Docteur Patch Adams. Pour vous situer les choses, Patch Adams est un médecin mettant la joie de vivre au coeur du processus de soin d'un malade. Il encourage à plus d'empathie et de chaleur envers les patients. C'est aussi un homme exerçant en tant que Clown et n'hésitant pas à aller en Bosnie en 1998 quand cette dernière était déchirée par la guerre pour tenter d'y faire rire les enfants, premières victimes du conflit. Il dirige aussi un Institut prodiguant soin aux malades dont la plupart sont dépourvus de couverture maladie. C'est pour vous dire la personnalité du bonhomme. Et avec un sujet pareil, Hollywood se devait de signer un biopic.
Le soucis c'est qu'il est ultra romancé. Mais à un point où il en devient mensonger. Et encore pire, il porte atteinte au personnage dont il est sensé rendre hommage. En effet, sous les traits de Robin Williams, Patch Adams passe pour un vulgaire clown, cherchant davantage la provocation que la réelle avancé des moeurs et pire le film le fait passer pour un glandeur. Hors, si le véritable docteur Patch ne cache pas le fait qu'il considère qu'il est bon de se rebeller de temps en temps contre un système manquant terriblement d'humanité, c'est aussi un médecin respecté, aux thèses solides et surtout un bosseur fini qui fut un étudiant consciencieux. Là on a juste l'impression que faire le clown semble être le remède à tout alors que le vrai Patch use aussi de la médecine conventionnelle qu'il met sur un pied d'égalité avec ses autres méthodes. En vulgarisant ainsi l'enseignement de cet homme, le film en vient à lui nuire involontairement et c'est bien connu que parfois les maladroits sont pires que les salauds. On passera aussi sur les personnages inventés, les faits "réels" n'ayant jamais eu lieu.
Mais ce qui démonte vraiment tout enthousiasme à l'encontre de ce film c'est son excès de guimauve à en rendre diabétique un somalien... Alors certes les enseignements de Patch Adams sont empreint d'un certain bon sentimentalisme assumé. Mais il y a une différence à retranscrire les thèses de cet homme et les vulgariser tout en usant de poncifs lourdingues. Tout dans ce film en fait trop. Trop de clichés lourdingues, trop de rebondissements lourds et prévisibles, trop de caricature chez les méchants médecins voyant d'un mauvais oeil cet original étudiant... trop c'est trop. Le film en devient complètement imbuvable. Et si vous êtes au bord de l'indigestion devant cet affligeant spectacle, la musique vous donnera l'envie de manger les doigts du compositeur de la BO de ce film tant vous ne voudrez plus qu'il puisse composer quoique ce soit. Car en plus d'être sur sur sur sur sur sur sur sur sur sur appuyée, elle est mauvais tout simplement. Au point que cela vire au viol auditif.
Quant aux acteurs c'est mauvais, Williams compris. En effet la mauvaise écriture de son rôle nuit tellement au personnage que sa prestation ne suffit pas à le sauver en virant vers le caricatural. On passera sur le fait qu'ils sont tous des clichés ambulants tel Philipp Seymour Hoffman incarnant le colocataire tête à claque de Adams, qui au début cherchera à lui nuire avant de changer émotionnellement. Le professeur de médecine, incarné par un acteur dont je ne me souviens plus du nom, est lui aussi dans la plus pure caricature. Il est méchant, met des bâtons dans les roues du héros et surtout on n'y croit pas.
Enfin bref je ne vais pas m'attarder davantage sur cette horreur et vous laisser en vous déconseillant simplement ce film avec cette affirmation : même le vrai Patch Adams a détesté ce film. Voilà qui donne le ton.