Mon compte
    Une histoire italienne
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Une histoire italienne" et de son tournage !

    Un couple sulfureux

    Couple célèbre à la vie comme à l'écran, Osvaldo Valenti et Luisa Ferida avaient été deux stars de ce cinéma des "téléphones blancs" que le fascisme avait encouragé. "Dans ces films rassurants et bien-pensants, ils avaient toujours joué le rôle des méchants, troublant l'Italie petite-bourgeoise avec des personnages qui se reflétaient aussi dans la conduite très libre de leur vie privée, raconte Marco Tullio Giordana. Après l'armistice du 8 septembre 1943, ils avaient adhéré à la République de Salò et étaient montés au Nord de l'Italie. Dans des conditions mouvementées, ils avaient tourné quelques films à Venise, dans les établissements de la Giudecca où Mussolini se flattait de recréer les fastes de Cinecittà. Là commença un rapide déclin. Valenti s'enrôla dans la Xème MAS de Junio Valerio Borghese, où on le chargea de la contrebande dans un but, dirait-on aujourd'hui, d'autofinancement, puisque la Xème MAS était mal vue des fascistes de la République de Salò. On n'a pas de preuves qu'il ait participé, comme le disait la rumeur, à des actions de ratissage, mais il est vrai que, pour s'approvisionner en cocaïne, il fréquentait assidûment Pietro Koch, un homme sinistre qui sévissait à Milan à la tête d'une police parallèle responsable de toutes sortes d'atrocités. C'est précisément dans les souterrains de la villa Triste, siège de la bande de Koch, qu'est née la légende de la participation d'Osvaldo Valenti aux tortures et de Luisa Ferida qui dansait à demi nue pour exciter les désirs effrénés des tortionnaires. A vrai dire, aucun des biographes qui se sont penchés sur cette histoire n'a jamais trouvé de témoignages directs qui confirment cette rumeur."

    Genèse du projet

    Marco Tullio Giordana a commencé à écrire sur ce sujet aussitôt après Maudits, je vous aimerai, son premier film. C'était à la fin des années 70 et cette histoire, ténébreuse et sans catharsis, de deux acteurs fascistes exécutés au lendemain de la Libération ne lui semblait pas du tout d'actualité. "A l'époque, il n'existait, sur Osvaldo Valenti et Luisa Ferida, que le livre d'Aldo Lualdi "Morire a Salò", le premier qui ait essayé de reconstituer cette histoire, se souvient-il. Il y avait certes les témoignages d'Attilio Tamaro ("Due anni di Storia", Tosi, Roma 1950) ou d'Elsa de Giorgi ("I coetanei", Einaudi, Torino 1955). Puisque beaucoup des protagonistes de ces événements étaient encore vivants, j'ai cherché à les interviewer. Certains ont été élusifs et n'ont même pas voulu me rencontrer. D'autres m'ont submergé d'informations, avec une telle envie de raconter que j'ai pensé qu'ils voulaient se libérer d'un fardeau. C'était une lente immersion dans la mémoire d'hommes qui avaient pâti de la pire des catastrophes, la guerre où le vainqueur lui-même est perdant : la guerre civile."

    Un projet très difficile à monter

    Marco Tullio Giordana a dû attendre 25 ans avant de pouvoir porter cette histoire à l'écran, notamment à cause des coûts engendrés par une telle entreprise. "Au début de ma carrière, impossible de trouver quelqu'un disposé à investir tout cet argent sur moi, explique le cinéaste italien. Le projet a fait le tour des tables d'une demi-douzaine de producteurs ; deux ou trois fois, j'ai même commencé la préparation. Puis tout tombait à l'eau. Il faut dire qu'à l'époque, la télévision ne voulait absolument pas intervenir dans un projet jugé dangereux. Le fascisme, Salò, le sexe, la cocaïne, les partisans qui fusillent sans procès...mieux valait laisser tomber, ne pas s'attirer d'ennuis. On aurait pu réaliser le film en le proposant à deux vedettes américaines et en le tournant en anglais. Je n'étais pas opposé à ce principe, mais cette histoire me semblait trop nôtre, trop italienne, pour qu'on aille si loin. J'avais le sentiment que deux vedettes américaines l'auraient dénaturée. Pendant toutes ces années, je me suis souvent demandé si faire ce film avait toujours un sens. Une fois même, découragé par l'énième coup d'épée dans l'eau, j'ai jeté tous les scripts que j'avais à la maison. Heureusement, un ami en avait conservé une copie."

    Quelques libertés avec l'histoire

    Marco Tullio Giordana a pris quelques libertés par rapport à l'histoire réelle de ces deux protagonistes. "Je dois d'abord préciser que Une histoire italienne n'est pas un film d'enquête visant à reconstruire "la véritable histoire de Luisa Ferida et d'Osvaldo Valenti", mais, confie-t-il, une oeuvre de fantaisie inspirée par des événements et des personnages réels. C'est pour cela que je me suis permis d'interpréter, de synthétiser, de couper, de tourner, d'ajouter, d'inventer. Dans Une histoire italienne, leur rencontre a lieu alors qu'Osvaldo est déjà un acteur en vogue et Luisa encore une figurante. Dans la vie, les choses ont été très différentes. La vraie avait débuté au théâtre avec Ruggero Ruggeri en 1933 et elle était déjà célèbre lors de sa rencontre avec Osvaldo Valenti sur le plateau d'Alessandro Blasetti. Moi, j'ai préféré imaginer une fille qui vient de débarquer à Rome depuis sa province, sans autres atouts que sa beauté et sa désinvolture."

    Le choix de Monica Bellucci

    Marco Tullio Giordana connaissait Monica Bellucci depuis très longtemps. "Pour diverses raisons, nous avons, à plusieurs reprises, laissé passer l'occasion de travailler ensemble, explique le réalisateur italien. Monica Bellucci a une forte personnalité, volontaire. Elle incarne un type de femme à contre-courant des modèles imposés actuellement par la grande consommation. Même quand elle nous fait son regard ensorcelant, il y a en elle quelque chose de maternel, à la fois protecteur et exigeant. Il y a en elle un fort esprit d'indépendance et, en même temps, une grande capacité à écouter et faire confiance. En somme, c'est la compagne de travail idéale. Et comme si cela ne suffisait pas, nous sommes nés le même jour et nous nous comprenons immédiatement. J'ai toujours cru en ses qualités d'actrice, généralement moins exploitées que ses qualités physiques."

    Retrouvailles avec Alessio Boni

    Le réalisateur Marco Tullio Giordana retrouve ici Alessio Boni qu'il avait déjà dirigé dans Nos meilleures années (2003) et Une fois que tu es né (2005).

    Présenté en Séance spéciale à Cannes

    Une histoire italienne a été projeté en Séance spéciale au Festival de Cannes 2008. Grand habitué de la Croisette, Marco Tullio Giordana y avait déjà présenté en 1980 Maudits, je vous aimerai ainsi que Nos meilleures années, Prix Un Certain Regard 2003, et Une fois que tu es né en Compétition en 2005.

    Les secrets de tournage des films les plus populaires lors des 30 derniers jours
    • Il reste encore demain (2023)
    • Pas de vagues (2023)
    • Dune : Deuxième Partie (2024)
    • La Promesse verte (2024)
    • Nous, les Leroy (2024)
    • Une vie (2023)
    • Le Jeu de la reine (2023)
    • Hors-saison (2024)
    • Kung Fu Panda 4 (2024)
    • Et plus si affinités (2024)
    • Heureux gagnants (2024)
    • Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire (2024)
    • Civil War (2024)
    • Une famille (2023)
    • Immaculée (2024)
    • Black Flies (2023)
    • S.O.S. Fantômes : La Menace de glace (2024)
    • Bis Repetita (2023)
    • Quelques jours pas plus (2024)
    • Karaoké (2024)
    Back to Top