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    Le Bon, la brute et le truand
    Note moyenne
    4,5
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    1 174 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 15 février 2019
    extraordinaire ! tout est bon , excellent , transposé , inventé , c'est un bijou de film
    Eli Wallach est émouvant et drôle
    La musique se passe de commentaires !!!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 février 2019
    En plein dans mon cycle western, j'ai profité que j'avais entamé le cycle du Dollar de Sergio Leone pour revoir "Le bon, la brute et le truand", film que j'aime énormément et que je n'avais pas revu depuis un moment maintenant.

    De toute la trilogie, c'est sans doute l'histoire qui me parle le plus. Pourtant, il faut s'accrocher avec ce récit qui dure presque trois heures mais je trouve que le scénario écrit par Luciano Vincenzoni, Sergio Leone, Agenore Incrocci et Furio Scarpelli joue habilement avec les codes du genre. Grande leçon de cinéma dans son registre, tout ce qui fait un grand western est ici réuni et on ne voit pas le temps passé. Sur un fond historique de guerre entre nordiste et sudiste, cette chasse au trésor entre ses trois protagonistes m'as vraiment captivé jusqu'au bout. Il faut dire que les dialogues sont parfaits avec une petite touche d'humour fort sympathique et même si il y a de long silence, toutes les dix minutes quasiment, on est sûr d'avoir notre quota d'action. J'aime beaucoup aussi le côté sombre de l'histoire qui n'hésite pas à jouer sur la violence physique mais aussi psychologique, les rôle de bon, brute et truand étant parfois assez flou.

    Devant la caméra, tout repose sur le trio mythique Clint Eastwood (Le bon Blondin), Lee Van Cleef (La brute Sentenza) et Eli Wallach (Le truand Tuco). Tel leurs face à face final, ses trois comédiens se complètent et trouve toute leurs places dans cette aventure. Clint Eastwood parait un peu monotone dans son jeu, très limité dans sa gestuelle et dans ses regards mais cela donne encore plus de force et de charisme à son personnage. Lee Van Cleef fait une brute impeccable dont je regrette presque la sous exploitation. Quant à Eli Wallach, sa prestation en tant que Tuco est si mémorable et folle qu'il faut bien avouer qu'il vole parfois un peu la vedette aux deux autres. Le reste de la distribution est plus anecdotique même si Aldo Giuffrè (Clinton) parvient à marquer les esprits.

    Si avec les deux premiers volets de sa trilogie Sergio Leone avait fait preuve de grand talent, il assoit encore un peu plus sa notoriété avec ce troisième opus. C'est bien simple, il n'y a rien à jeter dans sa mise en scène. Ses longs silences, ses gros plans, ses étendues désertiques, sa reconstitution de la guerre de Sécession, le choix de ses cadres, la variété des décors... Tout est magnifique. Aidé par une magistrale photographie, le western ne s'est rarement trouvé autant sur un piédestal. On est dans la très grosse superproduction efficace et sur trois heures de film, tout est très bien calibré. Certes, il y a des longueurs mais le montage fait que tout passe comme une lettre à la poste. Pour nous achever, la bande originale d'Ennio Morricone est également parfaite et s'installe elle aussi tout de suite dans la grande histoire du cinéma.

    Pour résumer, cela faisait un moment que je n'avais pas revu "Le bon, la brute et le truand" mais le long métrage s'avère toujours aussi efficace. Tout ce que l'on veut dans un western se retrouve ici dans ce chef d’œuvre, véritable référence dans son genre. Si je ne devais avoir qu'un regret, c'est de ne pas pouvoir le revoir sur grand écran car malgré sa durée et après de nombreux visionnages, ce long métrage de Sergio Leone reste une claque cinématographique qui conclut à merveille sa trilogie.

    Mr Vladdy - 7 février 2019.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 mai 2019
    Le meilleur plan à 3 de toute l'histoire du cinéma.
    Pas de trois sur une scène à la démesure du far-west. Symphonie pour gachette en dingue majeur.
    Tragédie antique dans des ruines modernes.
    S.D Plissken
    S.D Plissken

    34 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 décembre 2018
    "Il buono, il brutto, il cattivo", le premier des 3 chefs d'oeuvres (un mot trop souvent galvaudé) de Sergio Leone sur l'Amérique.
    Un casting parfait inoubliable, des répliques cultes, une OST de Morricone légendaire. Si ce n'est pas le meilleur film de tout les temps, en tout cas c'est le mien.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 27 novembre 2018
    Clint Eastwood est aussi bon en tant qu'acteur que réalisateur. (plutôt rare)
    Le Bon, la brute et le truand est juste Cultissime !
    Des répliques mythiques, tout comme les acteurs et j'en passe.
    Avec Impitoyable d'Eastwood et Django de Tarantino, mon top 3 western.
    Suivi par une poignée de dollars et il était une fois dans l'ouest. top 4 et 5.
    (sans oublier Appaloosa) Top 6.
    Question de choix mais pour revenir sur cette pépite, Merci Sergio Leone et 5/5.
    Pierre B
    Pierre B

    2 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 novembre 2018
    Sergio Leone au sommet et inventive. Du grand western, les acteurs sont formidables.
    Sans oublier, la musique culte de Ennio Morriconne.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 2 novembre 2018
    Cultissimo est le terme pour ce film de western, c’est pas le genre spécial mais une œuvre marquante, avec ce trio d’acteur mythique pour la composition du scénario, la musique est excellente, tel un tagada tambour battant entraînant, ce qu’on retient de mémoire en premier. Le bon collabore par opportunisme avec le truand, prêt au coup de poignard d’individualiste rien que pour l’argent mais rattrapé par des soucis techniques, face à eux, un adversaire d’intrigue, la brute, militaire au service de l’union, un sadique qui torture l’ennemi parce qu’il veut la même chose en commun avec ses poursuivants, l’or du capital. Tous à l’assaut pour retrouver ce butin aveuglément, la route s’annonce ardue, vers ce vaste étendu bien caché et enfoui au cimetière des soldats morts aux combats de la guerre civile, période où les hors-la-loi profitèrent de la situation. Eli Wallach et Lee Van Cleef sont à retenir comme légende du film, Clint Eastwood, le bel est élevé au haut du podium pour la classe au style cowboy Pancho, l’humour cynique du duo qui s’en tire.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 11 août 2018
    Film culte et emblématique du genre "Western spaghetti".
    On pourrait cependant lui reprocher quelques longueurs mais qui n enlèvent rien au génie de ce film !
    tyrionFL
    tyrionFL

    17 abonnés 381 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 août 2018
    Un pur chef d'oeuvre.
    Ayant moyennement apprécié Pour quelques dollars de plus excepté la musique, Le bon La Brute et Le Truand rattrape le coup.
    Le film est grandiose,épique,drôle,iconique.
    Mis à part sa lenteur, l'épopée de cette ruée vers l'or est incroyable et est à couper le souffle.
    Des acteurs au top formant un trio (finalement plus un duo et un fauteur de trouble) légendaire même si je trouve la brute un peu absent et sous-exploité.
    Malgré ça on est face à l'un des meilleurs westerns,l'un des meilleurs Sergio Léone, l'un des meilleurs Clint Eastwood et l'une des meilleures BO de Morricone.
    Film culte inoubliable.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 4 août 2018
    Bon western avec des moments drôle et du suspens. J'ai beaucoup aimé et l'acteur qui joue le bon est juste sublime ☺
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 29 juillet 2018
    Cependant, il y a quelques défauts comme la scène où le bon est en face des trois mexicains, d'abord l'un d'eux (chauve) lit la publication et ensuite on le voit avec un épi dans la bouche , d'où vient il ?? ..
    on constate également que l'une des personnes tuées par Koto au début du film revient pour essayer de se venger mais il s'est fait tuer à nouveau !!..
    RealPrime
    RealPrime

    66 abonnés 1 650 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 11 juillet 2018
    Décidément, le western, c’est pas mon truc, mais pourquoi sur cela ? Simplement, parce qu’ encore une fois les scènes sont trop longues pour ce qu’elles sont et ça fini encore une fois par me lasser. Mais par contre, décors, costumes sont eux toujours très bien. La bande son mythique elle est bien mieux que celle d’ « Il était une fois dans l’ouest », bonne vitesse et mieux dans le suspens. Et puis, clou du spectacle avec la scène finale et des heures d'attente et de regards à n’en plus finir pour seulement 2 tirs bien placer et tous l’monde rentre chez sois. Et dire, que les 2 ou 3 semaines après cette diffusion, France 3 en programmait un autre, « Mon nom est personne », je me suis donc dit, arrête d’enregistrer si c’est pour toujours avoir le même final.
    Barry.L
    Barry.L

    20 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 juin 2018
    Il est toujours très difficile d'aborder une œuvre et de développer un propos quand cette dernière a atteint un tel degré de perfection. Cette critique est donc une tentative pour parler d'un des films les plus parfaits au monde,''Le Bon, la Brute et le Truand'' d'un des plus grands réalisateurs au monde, Sergio Leone. Nous sommes dans les années 60. le western américain est soit mort soit crépusculaire (Peckinpah, Penn). Désormais, c'est l'Italie avec son fameux western spaghetti qui est sous le feu des projecteurs. Mais les critiques ne sont pas aussi tendres : là où le western américain était le genre le plus pur (car le plus ancré dans la culture américaine), le western spaghetti est considéré comme un sous-genre. Traité le plus souvent par des faiseurs, des artisans en recherche de succès publics, le western spaghetti a été peu de fois abordé par ce qu'on appelle des ''auteurs''. Pour tant, au milieu de ce marasme de nanars (style Trinita et ses innombrables suites qui n'ont d'égal que la série des Gendarmes en France), certains réalisateurs parviennent à réaliser des pépites en mettant en avant les bons côtés du genre. On retient notamment les trois Sergio : Sergio Sollima, Sergio Corbucci et surtout surtouuuut Sergio Leone. Le réalisateur est aussi le père de ce genre cinématographique. Il n'a d'ailleurs pas été tendre avec les autres réalisateurs de westerns spaghettis (''j'ai accouché d'enfants débiles'' dira t-il méchamment). Après avoir coréalisé ''Les derniers jours de Pompéi'' (Mario Bonnard, 1959) et réalisé ''Le colosse de Rhodes'' (1961), Sergio Leone remportera de manière inattendu un énorme succès public avec ''Pour une poignée de dollars'' en 1964. Le western spaghetti est né. Le mutisme, l'inexpressivité et l'ambiguité du personnage principal, les gueules incroyables filmées en gros plan, cette violence barbare et excessive, la musique d'Ennio Morricone, l'extravagant générique et le tournage en Espagne... tout contribue à ce que le western renaisse de façon méconnaissable (''et défiguré'' diront certains). Aux Etats-Unis, on s'étouffera face au film qui ne sortira sur leur territoire qu'en 1967. En Europe, le public lui réserve un vrai succès, satisfait de voir un peu, beaucoup de fraîcheur (malgré le climat aride du film où poussière et sueur sont légions à la différence du western américain). Ça y est, immédiatement après sa naissance, le western spaghetti devient une industrie (le giallo dans les années 70 connaîtra le même sort). Leone réitère sans problème l'exploit en 65 avec ''Et pour quelques dollars de plus''. Avec ces films, trois hommes devinrent d'immenses stars (chacune deviendra à sa manière un pilier et une référence dans son domaine) : l'acteur Clint Eastwood, le réalisateur Sergio Leone et le compositeur Ennio Morricone. Ces deux films mettent en scène le même protagoniste, l'homme sans nom et une trilogie voit le jour : la trilogie du dollar (ou de l'homme sans nom). Ici, plus de quête noble, le héros ne cherche plus qu'une seule chose : l'argent. Puis vient un an plus tard le dernier volet de cette trilogie : ''Le Bon, la Brute et le Truand'' (1966). Rétrospectivement, on ne peut s'empêcher de se demander si Leone en tournant ce film savait qu'il était en train d'accomplir quelque chose de grand. Après tout, Leone n'est plus dans la même position que lorsqu'il réalisa ''Pour une poignée de dollars''. Leone en faisant ''Le Bon, la Brute et le Truand'' savait au fond de lui-même qu'il avait déjà avec son premier western révolutionné le cinéma. Pourquoi le miracle ne se reproduirait-il pas avec ce film extrêmement ambitieux ?

    L'histoire renoue avec les bonnes vieilles chasses au trésor. Nous sommes vers la fin de la Guerre de Sécesssion. Deux hommes, Blondin (Clint Eastwood) et Tuco (Eli Wallach) sont tous les deux complices dans une magouille qui leur ramène un peu d'argent. Ils vont alors découvir l'existence d'un butin caché sous une tombe. Mais un troisième homme, Angel Eyes (Lee Van Cleef) convoite aussi le magot. Sur fond de guerre de Sécession, ces trois hommes vont tour-à-tour s'affronter, s'allier, se trahir pour empocher l'argent.

    Par où commencer quand on parle d'un film réussi sur tous les plans ? Le piège est de tomber dans une sorte de liste, plutôt que de faire une vraie critique. Mais tant pis. D'abord parlons de ce que Leone est capable de faire non pas sur la question de la réalisation, mais sur le ton et le rythme du film vraiment unique. Unique car ''total''. On peut ne pas le remarquer au premier visionnage mais ''Le Bon, la Brute et le Truand'' est un modèle de rythme et d'ambiance. On a l'impression que sur cette question, Leone sait absolument tout faire. Au contraire de son film suivant, ''Il était une fois dans l'Ouest'' (1968, volontairement lent), Leone ne cherche pas à imposer un ton, une émotion en particulier. Bien au contraire, le film passe par toutes les couleurs possibles. De vrais moments lents (les premières scènes avec les trois tueurs qui attaquent Tuco et l'apparition de Angel Eyes sont muettes!) sont associés à des séquences trépidantes. Idem concernant l'atmosphère que choisit Leone. Si le cahier des charges du western avec ces corps qui tombent est respecté, 1000 autres ingrédients sont ajoutés. Par exemple, la comédie a aussi grandement sa place dans le film. Les chamaillements entre Tuco et Blondin sont dignes des plus grands moments de la comédie américaine. Les dialogues coups de fouet (ou punchline) pullulent. ''Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un revolver chargé et ceux qui creusent : toi, tu creuses''. La phrase, probablement la plus célèbre du cinéma (avec celles de Star Wars) fut l'objet de maintes reprises. Mais la force du film, c'est que l'humour ne masque jamais et ne singe (presque) jamais le dramatique du contexte des USA. La guerre n'est pas le sujet du film, c'est l'un de ses sujets. Là encore, c'est bien la preuve que le film parvient à inventorier tous les territoires possibles du cinéma. En une heure de film (ce qu'occupe à peu près la question de la guerre), Sergio Leone parvient à faire ce que certains cinéastes ne réussisent pas à faire en deux heures : montrer l'horreur et l'absurdité de la guerre. Mais Leone le fait ''en passant'' à la manière de Volltaire dans ''Candide''. C'est dans une des inombrables scènes géniales du film que Blondin, contemplant les Nordistes et les Sudistes se livrant un inutile combat lâche cette phrase : ''je n'ai jamais vu un tel gâchis d'hommes''. Tout est résumé : les deux protagonistes qui jusqu'ici semblaient deux ordures cyniques qui ne pensent qu'à leur profit sont en fait les deux portes-paroles de Leone. On entend alors : mieux vaut deux individualistes qui s'affrontent que deux nations qui combattent. Blondin et Tuco traversent ces paysages désolés en refusant de livrer un combat qui n'est pas le leur. Et Angel Eyes ? Dans un premier temps, on pourrait croire -malgré les atrocités qu'il commet- qu'il est lui aussi un porte-parole de l'auteur. Il semble être un opportuniste égoïste bien éloigné de ces sanglants affrontements. Une scène superbe (en fait, comme toutes les scènes) montre Angel Eyes arriver dans un fort sudiste. Un panoramique autour d' Angel Eyes montre cet homme contempler avec une certaine morosité les dégâts de la guerre. Pourtant, on redécouvre le protagoniste... gradé chez les Yankees ! On se rend alors compte qu'il est le vrai monstre du film. Là où Tuco et Blondin ne font que passer, lui se sert de l'armée pour parvenir à ses fins. On pourrait en tirer un syllogisme. La guerre est horrible, or Angel Eyes est gradé dans l'armée, donc Angel Eyes est horrible. Quatre figures guerrières s'opposent dans le film. D'un côté, on peut trouver Angel Eyes et son second Wallace (Mario Brega, seul acteur avec Clint Eastwood à jouer dans les trois films de la trilogie du dollar). Ses deux protagonistes incarnent la facette monstrueuse de la guerre : l'un s'est enrôlé seulement pour trouver le magot, l'autre pour satisfaire ses pulsions sadiques (il torture les prisonniers sudistes). Les deux trouvent leur compte en s'enrôlant, ce qui pour Leone est la pire des horreurs. Face à eux, le supérieur d' Angel Eyes Harper et l'alcoolique Clinton (Aldo Giuffre, drôle et bouleversant à la fois) sont les deux figures humaines de la guerre. Mais l'humain en temps de guerre ne peut survivre. C'est pourquoi le premier est atteint d'une gangrène (et lutte vainement contre la cruauté d' Angel Eyes) et que le second dans son rêve de fin de guerre ne peut que se noyer dans l'alcool. La charge est d'autant plus violente que la guerre est vue à travers le regard de deux civils : Tuco et Blondin.

    Mais la guerre n'est qu'une des facettes du grand scénario concocté par pas moins de quatre scénaristes (dont Leone). Le film en presque 3 heures ne paraît jamais trop long ou trop surchargé. Le film est plein comme un œuf mais jamais son contenu ne déborde. Telle une épopée, nos trois anti-héros font un long voyage pour atteindre le trésor si convoité. Et dans ce voyage, il s'en passe des choses. Jamais on ne s'ennuie, toujours on est surpris. Et le voyage est très agréable pour le spectateur puisqu'il se fait en compagnie de trois protagonistes magnifiquement intérprétés. On retrouve bien sûr le meilleur machouilleur de cigares de l'histoire du cinéma : Clint Eastwood. Qui, surprise se fait (de manière consentante) voler la vedette par Eli Wallach. Tuco Benedicto Pacifico Juan Maria Ramirez (personnage préféré de Leone) est mine de rien le protagoniste le plus développé de tout l'univers léonien. Voyou borné à la fois ignoble et très touchant , il est des trois héros le plus humain des trois. Humain car doté d'un vrai passé (on découvre que son frère joué par Luigi Pistilli est prêtre). Tuco est celui qui agit à chaud. Clint Eastwood a un rôle plus en retrait par rapport aux précédents opus de Leone. Il a davantage un rôle d'observateur, amusé par ce bonhomme de Tuco et horrifié (quoique impassible) par les méfaits de la guerre. Face à eux, un psychopathe : Angel Eyes. Psychopathe dans tous ses actes. Et peut-être aussi (semble dire Leone) psychopathe parce qu'il cotoît la civilisation, qu'il communique avec elle : en plus de s'enrôler dans l'armée, on le voit à bord d'une diligence communiquer avec une femme très propre sur elle. Il est troublant de voir les nombreuses similarités entre le colonel Mortimer dans ''Et pour quelques dollars de plus'' et Angel Eyes dans ''Le Bon, la Brute et le Truand''. Outre qu'ils sont tous les deux interprétés par le félin Lee Van Cleef (3ème couteau du cinéma américain, au premier plan du western italien), les deux protagonistes partagent la même élégance vestimentaire, la même intelligence et aussi la même froide ironie. Sinon, entre les trois héros, heureusement, il n'y a pas de réel manichéisme. Ironiquement, Angel Eyes serait, au sein de la société américaine le vrai ''gentil'' du film. Il participe au conflit, se mêle à la société et est d'apparence élégante. A côté, Tuco et Blondin, sales et éloignés de tout rapport humain officiel seraient les deux coyotes qui gangrènent la société. Le titre du film est aussi trompeur. Le truand peut-être aussi sadique que la brute et le bon dézingue bien plus de gens que la brute. Ce qui fait que Tuco et Blondin sont sauvés (et non Angel Eyes), c'est leur part humaine. Le premier n'est bon que par un simple geste d'humanité : il donne des bouffés de son cigare à un soldat mourrant. Et Tuco est aussi sauvé par son côté touchant : il semble devenu ainsi à cause d'une sorte de déterminisme (''chez nous, on ne devient que deux choses : prêtre ou bandit'' dit-il à son frère).

    Toutes les inombrables scènes cultes doivent beaucoup à la mise en scène de Sergio Leone (même si le scénario et les dialogues, comme on l'a vu y sont pour beaucoup). Les réalisateurs identifiables en un plan, il y en a peu : Leone en fait partie (ajoutons aussi un petit Kubrick des familles) Mais Leone ne sacrifie jamais le fond à la forme, ou la forme au fond. L'intrigue du '' Bon, la Brute et le Truand'' est suréfficace et la réalisation de Leone est baroque et constamment imaginative. On retrouve tous les gimmicks qu'affectionne Leone (et que nous affectionnons encore plus) : gros plans et très gros plans sur des visages cabossés, étirement temporel de certaines scènes, explosion de violences... le tout sur la sublimo cultissimo géniale BO d'Ennio Morricone, lequel enchaîne au sein d'un seul et même film de nombreux morceaux passés à la postérité. Ce qui fait qu'un plan de cinéma ou qu'une séquence restent immortels, c'est un ensemble d'ingrédients : le cadre, l'acteur, la musique, le décor... tout cela participe à l'intensité dramatique. Disons pour faire simple que Leone rend inoubliable tous ces éléments, ce qui rend logiquement le plan ou la scène inoubliable. Ici, n'importe quel critique aborderait comme exemple le duel (ou triel) final, le plus fameux du cinéma. Mais on peut faire l'original en parlant d'une autre scène célèbre, se situant juste avant ce triel. C'est la scène où Tuco cherche avec avidité la tombe sous laquelle se trouve le magot. En une scène, très anecdotique scénaristiquement parlant, Leone soulève le cœur du spectateur en captant parfaitement toute l'avidité, l'ivresse de l'argent pour Tuco. La caméra réalise d'étourdissants panoramiques qui s'accélèrent jusqu'à s'arrêter subitement sur ladite tombe. Dernier ingrédient qui rend la scène parfaite : The Ectasy of Gold, le morceau culte d'Ennio (que reprendront de nombreux artistes, dont le groupe Metallica durant l'ouverture de ses concerts).

    Les détracteurs de Leone le critiqueront en disant qu'il a eu une très mauvaise influence sur le cinéma italien de ces années-là. En fait, Leone a inspiré beaucoup trop d'artistes pour qu'on puisse juger de l'influence du metteur-en-scène. Le travail de Leone a inspiré de nombreux réalisateurs et le mutisme de Clint Eastwood fut reproduit par beaucoup d'acteurs. Alors certes, Leone a laissé la porte ouverte pour que s'engouffrent des nanars en tout genre. Certes, à l'inverse, Leone a vu son style pillé par de prétendus auteurs (Pasolini pour servir son fond souvent abscons pompe allègrement le style de Leone). Mais Leone fut aussi le maître de réalisateurs très populaires tout en étant des auteurs. Si aux Etats-Unis, Tarantino n'hésite pas à se pâmer devant le maestro (''Kill Bill volume 2'' et ''Django Unchained'' en sont directement des hommages), l'ombre de Leone plâne aussi en Asie (Johnnie To et John Woo en sont deux descendants). Et si il est regrettable qu'en France, Leone n'ait aucun descendant (les jeunes réalisateurs préfèrent citer des cinéastes plus ''sérieux'' style Godard ou Rohmer), l'importance du bonhomme n'est plus à prouver. Il reste avec ''Le Bon, la Brute et le Truand'' une des références en la matière. Meilleur film au monde ? En tout cas, l'un des plus marquants et accomplis.
    rachid B.
    rachid B.

    1 abonné 18 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 mai 2018
    Le plus grand western de tout les temps : "Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi tu creuse. "
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 055 abonnés 4 104 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mai 2018
    Si Sergio Leone n'était pas forcément enclin à réaliser un troisième western de suite malgré le succès de "Et pour quelques dollars de plus...", l'insistance de la United Artists et de son scénariste Luciano Vincenzoni ont fini par le convaincre de se lancer dans cette nouvelle aventure. Surtout le budget cette fois-ci nettement plus important allait lui permettre d'ajouter une dimension historique à son récit avec l'épisode ayant trait à la guerre de Sécession. Clint Eastwood et Lee van Cleef sont présents mais Gian Maria Volonté est remplacé par Eli Wallach, comédien catalogué Actor's Studio, remarqué chez Elia Kazan dans "Baby doll" (1956) dont Leone avait détecté le potentiel comique dans une courte scène de "La conquête de l'Ouest" (1962). Pour accentuer encore la férocité comique de ses personnages, Leone et Vincenzoni font appel à Age et Scarpelli (Agenore Incrocci et Furio Scarpelli), le célèbre duo de scénaristes ayant œuvré pour tous les réalisateurs de la comédie italienne. Il n'en sort rien de concluant, les deux hommes ayant visiblement utilisé l'Ouest américain comme une simple toile de fond pour y insérer leurs gags. Le réalisateur dépité réécrit tout les dialogues lui-même. Il s'agira cette fois d'une course au trésor où trois malfrats aux tempéraments opposés : le bon (Clint Eastwood), la brute (Lee Van Cleef) et le truand (Eli Wallach) vont tour à tour s'allier et se trahir pour mettre la main sur une malle pleine d'or volée par trois soldats nordistes. Les ingrédients nihilistes des deux premiers opus sont toujours largement présents et habilement déclinés par la mise en scène de Leone et la musique de Morricone. De ce point de vue, le film répond parfaitement aux attentes des spectateurs qui désormais sont gourmands des facéties du père du western spaghetti. Eli Wallach qui s'entendit parfaitement avec Leone s'intègre contre toute attente à l'univers du réalisateur qui démontre ainsi son flair pour le choix des comédiens. C'est en effet le personnage truculent du truand qui établit le lien que Leone avait tenté de tisser plus profondément avec la comédie italienne en faisant appel à Age et Scarpelli. Sergio Leone conscient de l'apport de cette bouffée d'air frais, développe le personnage du truand au grand dam de Clint Eastwood qui rechigne à se voir voler la vedette. Les trouvailles scénaristiques et les réparties sont toujours aussi savoureuses même si l'effet de surprise s'est un peu dissipé. Mais l'emphase que l'on avait déjà senti poindre dans "Et, pour quelques dollars de plus..." fait ici quelques dommages dont le film se serait bien passé même s'il est considère par beaucoup comme le sommet du genre. Peut-être grisé par un budget conséquent, Sergio Leone comme le soulignera Clint Eastwood s'est un moment pris pour David Lean tournant "Lawrence d'Arabie". Le film long de trois heures souffre donc d'un léger manque de rythme et d'un relatif déséquilibre du fait de l'introduction de scènes de batailles superfétatoires qui finissent par diluer quelque peu l'intrigue initiale. Ces quelques réticences seront sans doute jugées sacrilèges par les nombreux inconditionnels du film mais l'attitude de Leone sur les films suivants qui s'appuiera sur des scénarios davantage capables de supporter sa fièvre lyrique semble démontrer que lui-même avait compris qu'il s'engagerait dans une impasse s'il ne structurait pas davantage son propos. Ainsi "Il était une fois en Amérique" pourtant long de près de quatre heures constitue l'apothéose d'un réalisateur de génie qui pour livrer son ultime chef d'œuvre, avait parfaitement réussi à canaliser sa fougue, ses émotions et sa verve créative.
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