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    Léviathan
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Léviathan" et de son tournage !

    La Russie sur le tapis rouge

    Leviathan a été présenté en compétition au Festival de Cannes 2014 : Oleg Neguine et Andreï Zviaguintsev y remportèrent le Prix du scénario.

    Back in URSS

    Le film a bel et bien été tourné près de la mer de Barents dans une région perdue de Russie, à la limite du cercle polaire. Les principaux plans furent filmés dans l'oblast de Murmansk, libre des glaces même en hiver grâce un courant dérivé de l'Atlantique nord relativement chaud. Le tournage eut également lieu à Kirovsk, Apatity et à Monchegorsk pour les plans urbains. Toutes ses villes jouxtent à la fois lac et montagnes mais aucun d'eux n'est un port donnant sur les bords de la mer de Barents, contrairement au lieu de l'action du film.

    Tant de Leviathan

    Le film d'Andreï Zviaguintsev n'est pas le premier à porter le nom de Leviathan. En effet, en 1962 sort un film français qui se passe bien loin des mers tourmentées de la vieille Russie : "Léviathan", de Léonard Keigel, est un drame social prenant place dans un village au centre de la France. Un second film, également appelé Leviathan (1989), réalisé par George P. Cosmatos, se positionne par la suite dans le genre de l'horreur, proche de The Thing. Enfin, sort en 2012 un documentaire, Leviathan, dénonçant les dérives de la pêche intensive. Curieusement, aucun de ces films ne parlent du Leviathan originel.

    Personne n'échappe à Darwin

    A l'origine monstre de la mythologie phénicienne, le Leviathan est devenu, par la Bible, une créature marine diabolique souvent assimilée à un serpent de mer à la gueule géante et dont les ondulations seraient à l'origine des vagues. Le monstre fut diversement utilisé au cinéma : de créature hybride, mi-machine mi-animal dans Atlantide, l'empire perdu (2001), des studios Disney, il devient une bête extra-terrestre recouverte d'une armure de métal dans Avengers (2012). Or, dans la mythologie nordique, le Leviathan est souvent assimilé à Jörmungand, serpent de mer fils de Loki, justement adversaire des Avengers dans le film en question. En 2006 est également sorti un nanar américain, Razortooth, dont le titre fut traduit par Leviathan. L'animal aurait pourtant plutôt hérité de l'anguille et de la murène que de la mythique créature.

    L'homme et le diable

    Le réalisateur Andreï Zviaguintsev n'a pas l'intention de faire un drame social, une peinture réaliste d'une région spécifique de la Russie contemporaine. Leviathan cherche plus, selon lui, à métaphoriser un concept humain, de réaction et de réflexion face à l'adversité : "quand un homme est aux prises avec sa propre angoisse devant le besoin et l’incertitude, quand les images floues de l’avenir le submergent, qu’il a peur pour les siens, peur de la mort qui rôde, que peut-il faire si ce n’est renoncer à sa liberté et à sa volonté après avoir, de son propre chef, transmis ces trésors à une personne de confiance contre de trompeuses garanties de sécurité, de protection sociale, voire d’une illusoire communauté ?" précise-t-il, avant d'ajouter : "le regard que porte Thomas Hobbes sur l’État est celui d’un philosophe sur le contrat conclu par l’homme avec le diable : il le voit comme un monstre engendré par l’homme pour éviter la guerre de « tous contre tous » et par l’envie bien compréhensible d’acquérir la sécurité en échange de la liberté, son seul bien authentique".

    Dieu et l'Etat

    En tant que cinéaste, c'est son rapport à la Russie que met avant tout en scène Andreï Zviaguintsev dans son film. Il lie l'Homme à Dieu et à l'Etat, sans pour autant clairement définir les limites de ces derniers : ils semblent faire partie intégrantes de la nature humaine et y fusionner de façon à modeler l'Homme et à en faire un être conscient mais dépendant. "Nous sommes tous, depuis notre naissance, marqués par le péché originel, nous naissons tous dans un « État ». Son pouvoir spirituel sur l’homme ne connaît pas de limites. La laborieuse alliance de l’Homme et de l’État est, depuis longtemps, un thème de la vie en Russie. Mais, si mon film est ancré dans le terreau russe, c’est seulement dû au fait que je ne ressens aucune parenté, aucun lien génétique avec quoi que ce soit d’autre. Je suis, cependant, profondément convaincu que, quelle que soit la société dans laquelle chacun de nous vit, de la plus développée à la plus archaïque, nous serons forcément tous confrontés un jour ou l’autre à l’alternative suivante : vivre en esclave ou vivre en homme libre", explique-t-il. "Et si nous pensons naïvement qu’il doit bien y avoir un type de régime étatique qui nous libère de ce choix, nous nous fourvoyons totalement. Il y a, dans la vie de chaque homme, un moment clé où il se retrouve face au système, au « monde » et où il doit défendre son sens de la justice, son sens de Dieu sur Terre. Or c’est justement parce qu’il est encore possible de poser ces questions au spectateur et de trouver un héros tragique dans nos contrées, un « fils de Dieu », un personnage qui fût de tout temps tragique, que ma patrie n’est pas encore perdue pour moi, ni pour tous ceux qui ont fait ce film" achève-t-il.

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