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    45 ans
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    3,4
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    95 critiques spectateurs

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    benoitG80
    benoitG80

    3 312 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 février 2016
    "45 ans", tout un parcours de vie, puis une simple lettre qui le remettra en question !
    Une entreprise pleine de délicatesse à laquelle s'est attelé Andrew Haigh, un film lent, tranquille en apparence comme l'est où pourrait l'être la vieillesse...
    Placer ces septuagénaires derrière la caméra et les observer à un tournant de leur vie, implique une patience, une sensibilité, ce que Charlotte Rampling réussit à transmettre merveilleusement à elle seule, car rien qu'à voir ses regards soucieux, sa façon d'étudier son mari qu'elle semble découvrir, on ressent toute cette émotion et cette fragilité de l'existence.
    Cet homme pourtant fatigué, moins en forme que son épouse, était-il celui que Kate pensait vraiment connaître ?
    Plus en retrait, plus absent, Geoffrey sous les traits de Tom Courtenay, semble plus lointain, reparti dans un passé, dans son passé bien à lui qui faisait toujours partie de son présent.
    Ce film a ainsi le talent, la qualité de se poser, de prendre le temps pour peindre et connaître ce vieux couple, puis pour sentir et palper la naissance d'un malaise, d'une remise en question de toutes ces années suite à une interrogation, dont Kate redoutera de formuler, puis d'apprendre la réponse !
    C'est ainsi que le basculement insoupçonné arrive, que Kate prend conscience de sa vraie place, celle de substitution et qu'alors l'effritement de l'édifice semble se lézarder de toutes parts...
    Ce qu'un simple moment, une simple photo choc va de plus précipiter !
    Andrew Haigh a mis l'accent sur d'infinis détails, il a scruté ces visages, a montré leur douleur, leur peur, a façonné des paroles, des mots, des phrases qui laissent en même temps une grande part aux non-dits...
    Car ces deux êtres se sont-ils vraiment parlés ? Se sont-ils ouverts sincèrement leur cœur ?
    On peut en douter.
    Drame de la communication où l'essentiel reste enfoui dans l'incommunicabilité !
    Un très beau film empreint de moments à fleur de peau, d'une fausse douceur, sur le cheminement d'un homme et d'une femme pas si certains de se connaître !
    Une belle réussite...
    alain-92
    alain-92

    305 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 janvier 2016
    Un film très pudique sur la vie d'un couple, à la veille de leur anniversaire de mariage, après quarante cinq années de vie commune. Un élément inattendu viendra perturber cette relation bien installée dans un certain confort. Une vie routinière de retraités modestes dans laquelle se devine un certain ennui. Une lassitude, aussi. Les sentiments ne s'expriment pas vraiment. Il n'en reste pas moins qu'une pointe de jalousie, seul élément perturbateur, viendra s'installer entre ces deux êtres sans que rien n'éclate véritablement. La photographie très monochrome n'embellit en rien la campagne anglaise. Le scénario est sans surprise. La réalisation sans être dénuée d'élégance manque d'une certaine assurance. Les promenades avec Max, ne font en rien penser au film d'Oshima. C'est ici un superbe chien. Charlotte Rampling, récompensée lors de la dernière Berlinale, est superbe. Son talent, sa voix et son allure, donnent le coup de fouet nécessaire au film pour ne pas sombrer dans un certain ennui.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    220 abonnés 1 596 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 février 2016
    Il suffit d'un adjectif possessif, lorsque Geoff (Tom Courtenay) dit "ma Katya" en parlant de sa défunte compagne, pour jeter un trouble puissant et rompre l'équilibre de 45 ans de mariage avec Kate (Charlotte Rampling). Ce film est d'une minutie terrible. Passé l'introduction avec la réception de la lettre et les premiers commentaires de Geoff, chaque détail - parole ou geste - vient participer, avec une grande justesse, d'un dérèglement progressif du quotidien, d'un effritement douloureux des certitudes, de la confiance, en l'autre, en soi. Kate ne reconnaît plus son mari ou s'aperçoit qu'elle ne le connaît pas. Pire, elle ne connaît pas ce qu'elle représente réellement à ses yeux. La petite blessure initiale, à l'évocation d'un autre amour, devient, à force de doute sur le fait de n'avoir été qu'un substitut amoureux (jusque dans les prénoms, Kate remplaçant Katya), une déchirure béante, dans laquelle s'engouffre un mélange de jalousie et d'accablement. Souffrance sourde jusqu'à l'étouffement. Écartèlement entre un moi intime qui vacille et un moi social qui cherche à préserver les apparences. Le scénario pourrait se résumer à la relecture d'une vie à la lumière d'un événement passé, longtemps enfoui, qui, en rejaillissant, modifie toute perception, toute compréhension. Illusions et désillusions face au château de cartes d'une vie qui s'écroule. Et à la clé, une nouvelle donne, une nouvelle interaction de couple, fondée sur un insupportable jeu de faux-semblants, capté avec une lucidité cruelle dans les dernières scènes du film. À l'image de ce dénouement magnifique, qui laisse une trace infiniment amère, toute l'écriture du film et sa mise en scène témoignent d'une belle maturité, intelligente et sensible, dans l'approche d'un couple et de ses mystères. Peu connu, Andrew Haigh signe un film subtil et fort, dense et complexe sous des dehors simples et épurés, qui doit évidemment beaucoup aux deux interprètes principaux : Tom Courtenay, dans un registre opaque, fragile, imprévisible ; Charlotte Rampling, d'une finesse et d'une expressivité bouleversantes en termes de dévastation intérieure.
    Dom Domi
    Dom Domi

    34 abonnés 303 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 février 2016
    Un couple vit paisiblement sa retraite lorsqu'une lettre en provenance de la Suisse apporte une information très particulière. Une femme disparue depuis plus de 40 ans est retrouvée à la suite de la fonte d'un glacier. Son corps a été conservé et a été reconnu comme étant l'amie du retraité et qui a disparu lors d'une marche en montagne.
    Cette femme retrouvée va remettre en cause la tranquillité et la routine de ce couple " modèle ". On comprend qu'il en a été amoureux, qu'il voulait l'épouser, et qu'un enfant était en projet. Bref pour la femme jouée magistralement par Charlotte Rampling, cette nouvelle va provoquer, en quelques images et quelques mots, une crise de jalousie, d'angoisse en apportant dans leur vie, un éclairage qui rendra leur relation probablement impossible, ou en tout cas parasitée par la réalité d'un amour passé, caché, et dont la place va devenir omniprésente.

    Un très bon film

    dom
    islander29
    islander29

    755 abonnés 2 270 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 février 2016
    Ce film aurait pu s'appeler : une leçon d'amour....Avec une mise en scène subtile, le réalisateur réussi l'exploit de parler d'une passion, et au fond c'est parfois ce qui est dur, rester ensemble quand on se connait et que l'on vieillit...
    C'est un petit bijou qui mêle une photographie délicate, une bonne idée du film est d'oser les paysages, et d'avoir évité un huit clos lugubre dont se fait une spécialité le réalisateur autrichien Haneke....
    L'idée du film est la résistance au temps, sur un script très simple (on apprend qu'une ancienne amoureuse disparue a été identifiée, du moins le corps)....
    Les dialogues sont simples et vrais, l'émotion est sans excès, parfois une musique sert de fond sonore subtilement, bref on y croit, mais on ne se fait pas d'illusions inutiles.....
    Le film n'en fait pas trop, il est simple et ne donne aucune leçon, les acteurs Charlotte Rampling et Tom Courtenay, pose avec art et crédibilité les scènes du quotidien.....
    Comme l'a dit un internaute c''est un film qui regarde le passé du haut de ses 70 ans , il s'adresse donc à un public d'expérience qui saura se reconnaitre dans ce couple, mais aussi à tous les cinéphiles amateur d'une émotion sans chichi......J'ai aimé
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 27 janvier 2016
    Un film à l'élégance discrète. On le regarde avant tout pour Charlotte Rampling et de fait, c'est bien elle qui porte tout le film. Il est fascinant de la voir vieillir sans que sa beauté ne s'éteigne. Face à elle, son partenaire (Tom Courtenay) est inexistant. Le scénario est intéressant, le thème en filigrane est passionnant. C'est une vision de ce que peut être l'amour chez un "vieux" couple, de ce que peut devenir l'amour, qui est proposée. Très loin de celle de Haneke dans "Amour", qui abordait cette thématique avec un parti pris beaucoup plus radical. Toutefois,"45 years" doit, en quelque sorte, être un peu intellectualisé pour voir son intérêt réellement dégagé. Sans cela, l'ennui n'est pas très loin, et menace d'autant plus qu'à force de viser la sobriété et la simplicité à tous les instants, le film ne suscite guère d'émotions ( spoiler: à une exception près, sans doute, il s'agit de la dernière scène où le couple danse, Rampling est bouleversante dans cette scène
    ). Ainsi, en dépit de certaines qualités dont l'oeuvre est indéniablement dotée, on peut rester à peu près insensible à "45 years". Reste que le charisme et la grâce de Charlotte Rampling éblouissent.
    vincenzobino
    vincenzobino

    94 abonnés 390 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 janvier 2016
    Belle illustration d'une vie de couple avec ses joies et ses peines.
    Kate et Geoff sont mariés depuis un très grand nombre d'années: on peut croire sans les connaître qu'aucun événement particulier ne pourrait mettre a mal cette liaison. C'était sans compter une lettre reçue par Geoff lui apprenant qu'une femme portée disparue depuis 50 ans... dans un glacier alpin en Suisse venait d'être retrouvée. Et cette information va mettre au grand jour les véritables sentiments de chaque conjoint l'un pour l'autre.
    Crises de couples après des décennies d'union: l'évoquer était prendre un gros risque car pouvant être perçu comme banal. Mais notre duo parvient a nous transmettre les véritables ressentis par des regards contagieux et au fur et a mesure que de nouveaux éléments sont révélés, l'on se dit que cette célébration ne se déroulera jamais et que surtout toutes ces années n'avaient jamais existes.
    Charlotte Rampling est fabuleuse: déjà dans la saison 2 de Broadchurch, elle nous transmettait par le regard le feeling de son personnage de la série apprenant qu'elle était atteint d'un mal incurable. Et ici, il en est de même (le mal n'étant pas aussi mortel mais tout autant destructeur) et une séquence avec piano en est la parfaite illustration. Tom Courtney est d'une crédibilité irréprochable et le prix conjoint a Venise (mérité ou pas) est assez logique.
    Ce voyage a Norfolk est en plus magnifique visuellement parlant par des instants ou la nature tente d'apaiser l'atmosphère. Mais le dernier plan fait office de verdict implacable.
    A recommander...
    vidalger
    vidalger

    289 abonnés 1 226 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 janvier 2016
    C'est un encore jeune réalisateur qui réussit ce prodige de filmer la vieillesse avec intelligence et émotion. La conjonction de deux événements simultanés - un vieux couple célèbre ses 45 ans de mariage tandis que le mari reçoit des nouvelles (!) de celle qu'il a aimée un demi-siècle plus tôt - va bouleverser les existences de ces retraités un peu confits dans leurs bougonnements et leurs vieilles habitudes. Le film montre avec une économie de moyens, la complicité, l'intimité, puis le doute ou la déception, la tristesse ou les derniers petits bonheurs, l'hypocrisie et la résignation, toutes attitudes que le couple Rampling- Courtenay joue avec la justesse et le grand naturel des comédiens classiques britanniques. Bande-originale très "nostalgie"...On peut regretter toutefois une mise en scène parfois lymphatique et une photo tristounette.
    Jonathan M
    Jonathan M

    111 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 janvier 2016
    Ce film a dispositif n'a pas la puissance émotionnelle d'un Michael Haneke. La photographie y est superbe, Charlotte Rampling y est troublante. Son visage reflète 1000 pensées différentes. Elle est le miroir du désespoir, d'un abandon, du chagrin. Le film ouvre un livre dont j'ai du mal à croire qu'il n'a pas été sujet pendant 45ans. La confiance, puis le doute, le couple et sa remise en question perpétuelle. C'est effectivement très beau, mais légèrement flippant pour de jeunes tourtereaux. Le film a un double sujet sous-jacent lié à la photo et le souvenir. C'est assurément la meilleure idée du cinéaste, en plus d'une bande son volupté, qui colle parfaitement au cottage anglais.
    Cinemaniakmontreal
    Cinemaniakmontreal

    16 abonnés 103 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 février 2016
    Plus imparfait que Weekend, Andrew Haigh nous offre tout de même un film honnête avec 45 ans. ♥♥♥

    L’amour ; sujet inépuisable d’inspiration pour les cinéastes, les écrivains, les peintres ou les sculpteurs depuis des millénaires. Pourtant, nombreux sont ceux qui réussissent encore à l’approcher, que ce soit via la comédie ou le drame, avec un angle très personnel et une touche bien originale. Andrew Haigh est définitivement l’un de ceux là. Avec Weekend en 2011, il nous avait offert un film remarquable présentant simplement la fin de semaine d’un couple gay . Cette année, il revient à la charge avec 45 ans, déjà auréolé d’une belle réputation, dans lequel Charlotte Rampling et Tom Courtenay se donnent la réplique.

    On y suit ainsi la vie de Kate et Geoff, un couple marié depuis 45 ans, à la veille de célébrer leur anniversaire de mariage. Alors que les préparatifs vont bon train, Geoff reçoit une lettre étonnante venant du gouvernement suisse; le corps de son ancienne copine a été retrouvé parfaitement conservé dans la glace 50 ans après qu’elle eut glissé dans une crevasse lors d’un séjour dans la région. Cette nouvelle étonnante viendra bouleverser les fondements même de leur mariage et de leur amour.

    45years

    La prémisse amenée est définitivement intéressante; les questions posées par Haigh et ses personnages sont universelles et font mouches. Tous se sont déjà demandés ce qui serait arrivé si une relation amoureuse passée ne s’était pas terminée. Dans le cas d’un décès, ces questionnements sont décuplés chez Geoff étant donné le caractère inéluctable de la situation et Haigh nous l’étale très bien dans 45 Ans. Il nous fait ainsi pénétrer doucement et intelligemment dans les tiraillements intérieurs du couple en nous montrant l’impact de cette découverte. Alternant entre un couple uni et heureux (parfois en forçant un peu trop l’attendrissement) et des situations plus malaisantes qui évoquent les souvenirs d’un amour passé (situations auxquels tous peuvent se rattacher), Haigh dose bien son propos et sa mise en scène.

    L’Angleterre grise, froide, pluvieuse, est le décor idéal pour les amours perdus et fait réfléchir sur les sacrifices constants du couple et sa fragilité éternelle, même après 45 ans. Le film n’amène pas de réponse toute faite, et reste même un peu trop en suspend dans son dernier segment en mettant fin un peu abruptement à nos propres questionnements. Même si les dialogues et les réflexions que le film amène sont indubitablement pertinents, la mise en situation de la complicité du couple manque de naturelle et parait souvent trop forcée. Malgré cela, sans atteindre le niveau de Weekend, Andrew Haigh parvient à poursuivre sa recherche thématique honnêtement avec un film somme toute juste, très bien joué et photographié.
    Emma Schell
    Emma Schell

    9 abonnés 107 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 février 2016
    Petit message au spectateur pressé, impatient, avide d’action : Passez votre chemin !

    Dans ce film, on prend le temps ! On prend le temps de découvrir l’univers de Kate et de Geoff, de vivre leur quotidien rythmés par les ballades avec Max, les « cup of tea », leurs lectures au coin du feu...
    Le TEMPS ! Parlons-en du temps, le crachin britannique est omniprésent, le vent ne cesse de souffler et de s’infiltrer dans le joli cottage du couple situé dans la campagne grisonnante de l’Angleterre.
    Le décor est planté pour 1h35 d’interrogations et de non-dits avec une seule question en trame de fond : si le premier amour de Geoff n’était pas mort accidentellement, se seraient-ils, seulement aimés ?

    Tom Courtenay (78 ans au compteur, s’il vous plait) tient la baraque face à une Charlotte Rampling (70 ans) extraordinaire de vérité, de sensibilité, d’émotion. Sans cri, sans gesticulation, on « vit » avec elle tous ses doutes, sa douleur, la trahison par l’être tant aimé ! Le plan final, sur le visage de Charlotte, nous laisse sans voix, abasourdi dans nos fauteuils…et l’on se dit que l’on prendrait bien, nous aussi, a « cup of tea » pour nous remettre de nos émotions...

    En deux mots, JE RECOMMANDE !
    Yves G.
    Yves G.

    1 273 abonnés 3 283 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 février 2016
    70 ans, c’est l’âge où la grande vieillesse approche et où la jeunesse lance ses derniers feux. C’est l’âge où l’on fête, comme Kate et Geoff ses 45 ans de mariage parce qu’un méchant pontage vous a empêchés de fêter vos 40 ans de mariage et que vous n’êtes plus très sûr d’atteindre les 50. 70 ans, c’est un âge que je sens approcher à une vitesse fulgurante (j'ai toujours été très précoce !), ce qui me rend le sujet du film très personnel. D'autant que j'adore Charlotte Rampling que je trouve d'une classe folle et dont les prestations suffisent, à elles seules, à sauver les films les moins réussis (Vers le sud, Sous le sable, Swimming Pool...

    Avec (Sir) Tom Courtenay – un géant du théâtre britannique totalement méconnu de ce côté-ci de la Manche – Charlotte Rampling réussit à la perfection à restituer la routine de jeunes retraités, encore suffisamment ingambes pour maintenir une vie "normale", mais déjà trop vieux pour ne pas l'installer dans un ronron vaguement neurasthénique. Leur couple est parfaitement crédible. Leur complicité n'est guère visible mais bien palpable, produit de près d'un demi-siècle de vie commune.

    Ce couple sans histoire en a une. Avant de connaître Kate, Geoff était fiancé à Katya. Durant un voyage en Suisse, celle-ci a disparu dans un accident en montagne. Un demi-siècle plus tard, alors que Kate et Geoff préparent la réception organisée pour leurs 45 ans de mariage, Geoff reçoit de Suisse l’annonce de la découverte du corps de sa fiancée.
    Cette découverte suscite chez Geoff une mélancolie poignante et chez Kate une jalousie inextinguible. Cette Katya, au prénom si proche du sien, était-elle la "femme de la vie" de Geoff ? L'aurait-il épousée ? Aurait-il eu des enfants avec elle ? Et si oui, combien vaines et futiles sont les proclamations d'amour que les deux vieux mariés s'apprêtent à se faire l'un à l'autre !

    Sans verser dans la psychologie de comptoir ou l’introspection impudique, ces questions se posent à chacun de nous. Sommes-nous heureux en ménage parce que nous avons rencontré notre moitié d’orange ? Ou, comme Tereza dans L’insoutenable légèreté de l’être, avons-nous raté l’homme/la femme de notre vie qui nous attend peut-être quelque part… ou qui, lassé(e) de nous avoir attendu(e) trop longtemps, ne nous attend plus nulle part ?
    ninilechat
    ninilechat

    68 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 février 2016
    Voila un film anglais (d'Andrew Haigh) charmant, un peu désuet, et vraiment insolite qui nous montre des gens âgés -mais des vraisgens, pas des petits vieux polissons et farceurs comme dans les (mauvaises) comédies américaines, pas d'augustes sages tout occupés à transmettre leur sagesse ancestrale à leurs petits enfants.... non, des gens qui vivent leur vie, tout simplement.

    Kate et Geoff (Tom Courtenay) ont du passer à peu près toute leur existence dans cet agreste petit coin d'Angleterre; ils ont une jolie maison dans un hameau, un beau chien; elle était professeur; il travaillait dans l'usine; ils y ont toujours leurs couples d'amis, des amis de très longue date. Ils n'ont pas eu d'enfants: on n'en sait pas plus, mais on imagine mal que cela soit par choix.... Et maintenant, puisqu'ils n'ont pas pu fêter leurs quarante ans de mariage, Geoff ayant eu des problèmes cardiaques, eh bien, la grande fiesta sera pour les quarante cinq: repas pour un grand nombre d'invités, discours, danse.....

    Et puis, juste une semaine avant ce jour de fête, arrive une nouvelle: on vient de retrouver un corps de femme pris dans un glacier suisse, et sans doute est ce Katya, qui était alors la petite amie de Geoff. Celui ci semble totalement bouleversé par la nouvelle: il en parle sans cesse; il va fouiller au grenier pour tenter de retrouver des photos; il s'enfonce dans la mauvaise humeur et la morosité. Il parle même de partir en Suisse (alors qu'il ne se déplace plus qu'avec difficulté)! Kate comprend alors que Katya a été beaucoup plus qu'une "petite amie" pour son mari; qu'ils étaient follement amoureux; qu'ils allaient se marier et qu'ils cherchaient à passer en Italie quand, au cours d'une randonnée, la jeune fille est tombée dans une crevasse. Alors, c'est elle qui se trouve totalement déstabilisée par tout ce non-dit qu'elle ignorait.... par une absurde montée de jalousie....Il faut dire que Charlotte Rampling porte le film. Elle donne tant de vie, tant de justesse à cette femme qu'elle la rend crédible, que l'on rentre dans sa peau! elle me rappelle un peu ce qu'elle était dans un autre de ses très grands rôles, Sous le sable. Une vie blessée et frémissante sous une apparence si sage...

    Est ce plausible? Oui, sûrement. Lorsqu'on approche de la fin de sa vie, et que la jeunesse vous revient en plein visage.... Geoff se dit que la glace a du la conserver, intacte -et lui est devenu vieux, et laid..... Quant à Kate, on ne sait pas si cette blessure, si inattendue, pourra jamais complètement se refermer. Oui, un film juste et intimement touchant.
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    46 abonnés 732 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 février 2016
    Andrew Haigh n’a que quarante-trois ans, mais il a su saisir avec subtilité les équilibres - solides parce éprouvés dans la durée et pourtant pas dénués de failles- qui sont l’essence de la relation d’un couple après 40 ans de fréquentation quotidienne.
    L’ambiance du film est so british, la campagne apaisante, le chien fidèle, les relations sociales auxquelles on s’adonne par tradition, mais pesantes à supporter à cause des caractères qui se ramollissent ou s’aigrissent au fil des années.
    Charlotte Rampling (Kate) inonde l’écran d’émotions à peine verbalisées mais que cela bouillonne à l’intérieur ! Lui aussi, Tom Courtenay nous propose un mari vieillissant, mal fagoté et sans attrait. Et pourtant un tsunami va s’abattre sur lui, plus puissant que l’attaque cardiaque il a réchappé quelques années auparavant. Ils n’ont pas d’enfant. Pourquoi, on ne le saura pas, décision commune ou impossibilité. Kate jeune a été séduite par la passion dégagée par cet homme. Aujourd’hui, ils cohabitent sereinement.
    De nombreux spectateurs n’y verront aucune action ni rebondissement, après le coup de massue initial de la découverte de cette ancienne petite amie de Geoff, sortie à l’impromptu de 50 ans de congélation sous un glacier alpin. Une passion précédente éteinte brutalement se réveille. Elle n’a pas vieillie et ne s’est pas usée au fil des années.
    La délicatesse de la mise en scène Haigh séduira en majorité les spectateurs plus âgés que lui, et pas blasés sur l’impossibilité de communiquer après plusieurs décennies. Bref, un film à recommander au plus de 45 ans !
    Ah ! C’est toujours surprenant comment les anglais sont capables de produire des innovations artistiques décoiffantes dans une société assise sur des traditions séculaires. Ou de refuser le jeunisme à tout prix pour parler avec tact de la vieillesse, ou de la maladie comme dans Song for Marion de Paul Williams. Merci Madame Rampling.
    février 2016
    fresh-BUZZ
    fresh-BUZZ

    34 abonnés 712 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 janvier 2016
    Il y a de ses films qui savent qui ne resteront pas dans l’Histoire, mais qui existent pour ce qu’ils sont. 45 Ans est de ceux-là, sans prétention aucune il se livre, se regarde et se déguste sans pour autant vouloir être plus. Andrew Haigh à qui l’on doit le méconnu Week-End livre un très joli film sur le couple, mais surtout sur le temps qui passe par le prisme de l’amour. 45 Ans se montre parfois très plat dû à une certaine distance par rapport à son sujet et ses personnages, aussi à cause d’une réalisation trop fixe qui rend le tout loin d’être ennuyeux, mais un peu froid. Qu’importe, à la fois plein de pudeur et sans fard, Haigh explore le couple dans un portrait d’une grande justesse et d’une élégance rare.
    -la suite de cette critique dans le lien ci-dessous- *FreshBuzzCinéma*
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