Faire oublier la caméra
Pendant le tournage, Pierre Barnérias était seul ou accompagné par des personnes qui connaissaient bien Severino et son entourage. Comme dans tous ses documentaires, sa priorité était de faire oublier la caméra. "Et c’est plus facile quand vous êtes seul que lorsque vous avez un perchiste, un assistant et trois autres personnes qui regardent la scène. L’émotion vraie et non jouée devant une caméra nécessite un rapport de confiance et une proximité difficile voire impossible à avoir avec une équipe", confie le réalisateur.
Qui est Severino Diaz ?
Severino Diaz est un exilé cubain qui arrive à New York en 1969. Un soir de décembre 1981, il assiste à une bagarre dans un bar mal fréquenté. Un témoignage l’incrimine dans le meurtre d’un dealer. Severino a tout du coupable idéal. Son jugement devant la cour de New York le 11 mai 1983 ne sera qu’une parodie et le procès, un enchaînement de dysfonctionnements et de malchance. Malgré le rapport balistique qui met son client hors de cause, l’avocat commis d’office, ne parvient pas à élaborer une défense efficace. On incite Severino à plaider coupable, en lui promettant une courte peine. Il est condamné à 15 ans de prison et incarcéré à Rikers Island. Quinze ans plus tard, la justice américaine lui offre une remise en liberté contre un passage aux aveux... Severino refuse. Il ne veut pas avouer un crime qu’il n’a pas commis. Il restera en prison. Un homme va lui donner la force de rester debout : Pierre Raphaël, aumônier à Rikers Island.