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    Proxima
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    CinÉmotion
    CinÉmotion

    151 abonnés 220 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 décembre 2019
    Très beau film. Il ne faut pas s'attendre à un film sur l'espace avec pléthore d'effets spéciaux. Non, les seuls effets spéciaux sont les effets dégagés par ce magnifique scénario, cette histoire forte sur la relation mère-fille. La jeune actrice Zélie Boulant-Lemesle y est incroyable de justesse et Eva Green bouleversante. On vit littéralement cette comparaison de l'éloignement de la terre avec l'éloignement de sa famille et sa fille. Quitter ce que l'on connait pour un univers si vaste et imprévisible. Quitter ce qu'il y a de plus cher pour soi avec ce risque de le perdre à jamais. Le jeu est toujours juste et le rythme lent du film ne fait qu'appuyer l'émotion qui se dégage. Sentir cette peur maternelle à mesure que le départ se rapproche. Puis cette scène de spoiler: la quarantaine où une vitre sépare littéralement l'amour et l'affection mère-fille rendue abstraite.
    Il y a juste la scène qui suit qui me parait peu crédible, le fait que spoiler: la mère puisse s'échapper du centre de préparation et quarantaine de cette façon pour rejoindre sa fille à l'hôtel et tenir la promesse à laquelle elle s'était engagée,
    sans qu'elle se fasse voir, sans caméras de surveillance, en brisant clairement le protocole de sécurité et sanitaire. Le film présente aussi le combat des femmes pour intégrer ce milieu qui se veut très masculin, les femmes ne représentant que 10% des astronautes aujourd'hui. A ce titre, j'aurai apprécié que le personnage de Mike Shanon, l'un des autres astronautes partant en mission avec elle, et qui a quelques répliques sexistes, puisse finalement lui aussi être montré comme ému et touché de l'éloignement de ses enfants à la fin, simplement pour ne pas signifier que l'amour maternelle serait la faiblesse des femmes, et difficile uniquement pour les femmes ce qui tend à renforcer la discrimination envers elle dans ce milieu. Malgré tout le film est sublime et fort. Le courage et la force maternelle/féminine une fois de plus prouvé et démontré et joué admirablement bien par Eva green. Sympas aussi de voir la participation de l'excellent Thomas Pesquet au projet.
    ffred
    ffred

    1 499 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 novembre 2019
    Après Augustine et le formidable Maryland, j'attendais Alice Winocour au tournant. La bande-annonce ne m'avait pas emballé plus que cela. Mais le thème + Eva Green + Matt Dillon étaient on ne peut plus alléchant. Le résultat est au delà de mes espérances. Sur un sujet spectaculaire, voilà un film intimiste, sans esbroufe, sans effets spéciaux, sans pathos. Mais chargé d'une magnifique émotion. Très vite, on se fiche un peu du voyage vers Mars, pour se focaliser sur la relation entre la mère (formidable Eva Green, un de ses meilleurs rôles bien loin de chez Tim Burton) et sa petite fille (très convaincante Zélie Boulant-Lemesle pour sa première apparition l'écran). Le tout est fait avec un tact et une douceur qui contraste avec l'ambiance virile et machiste du projet (bien pire dans la réalité selon la réalisatrice). Une mise en scène et une écriture des plus simples et des plus délicates, où les caractères et les états d'âme des personnages sont parfaitement soulignés. Le tout sur un rythme assez lent mais jamais ennuyeux, accentué par le fait que tout a été tourné sur les lieux même et dans les installations (l'agence ESA, la Star City de Moscou et Baikonour) où se dérouleraient les faits décrits ici, aucun décor n'a été construit pour l'occasion. Il ne faut pas chercher de scènes spectaculaires ou dans l'espace ici, il n'y en a pas. L'essentiel de l'intrigue se passe pendant les préparatifs du vol mais le suspens reste entier, partira, partira pas ? Le tout dépourvu de ce qui aurait alourdit un film américain, une intrigue amoureuse et/ou un père absent. Au final, un magnifique portrait de femme, bouleversant, féministe, puissant, intimiste, tout autant qu'un formidable hommage (on en voit défiler quelques unes sur le générique de fin) à toutes ces héroïnes de l'espace qui doivent se battre deux fois plus pour atteindre leur rêve. Un côté très documentaire pour un drame familial déchirant mais simple. Et une réalisatrice, après un formidable deuxième film, une fois n'est pas coutume, qui confirme. Une belle surprise et une belle réussite pour l'un des meilleurs films français de l'année.
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    676 abonnés 1 416 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 novembre 2019
    Elever seule une fillette de 7 ans quand on est une femme astronaute n'est pas simple, surtout quand on vient d'être choisie pour effectuer un voyage d'un an vers la planète Mars.
    Tout l'intérêt de ce film réside dans cette relation mère-fille et dans le combat que va mener cette maman pour garder une forte complicité avec son enfant malgré l'éloignement lié à un entraînement pré-mission exigeant.
    L'ambiance est très intimiste et l'histoire totalement centrée sur ce lien maternel mis à mal par les événements, la préparation pour cette expédition spatiale n'est qu'une toile de fond bien fade.
    Certes, Eva Green est excellente, mais on peut tout de même être déçu par un scénario sans grand relief et sans vraie émotion.
    Finalement, comme dans l'espace, cette oeuvre possède quelques belles étoiles perdues dans une immensité froide et vide...
    Site www.cinemadourg.free.fr
    traversay1
    traversay1

    3 096 abonnés 4 624 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 novembre 2019
    Proxima est un film sur une spationaute qui s'apprête à s'envoler pour la plus grande expérience de son existence mais qui nous touche d'abord par l'attraction terrestre pour sa petite fille qu'elle va quitter pour une très longue période. Alice Winocour, dont le cinéma ne laisse jamais indifférent par le choix de ses sujets et leur traitement original (Augustine, Maryland), réussit dans Proxima la très difficile conjonction entre le réalisme documentaire (l'entraînement des spationautes avant leur mission) et l'émotion pure, symbolisée par la relation fusionnelle entre une fillette et sa mère. Un équilibre qui passe par une scène assez peu crédible vers la fin mais qui touche au plus profond. Fascinée depuis son enfance par la conquête de l'espace, la réalisatrice a choisi de rester les pieds sur terre pour rappeler que l'intensité des sentiments humains valent toujours largement plus que n'importe quels effets spéciaux. Et sa sensibilité la pousse très loin sans pour autant verser dans l'impudeur ou les débordements lacrymaux. C'est peu de dire qu'on n'a jamais vu Eva Green jusqu'alors aussi touchante et mise à nu devant une fillette prodigieuse, Zélie Boulant-Lemesle, qui joue avec un naturel stupéfiant sur toutes les palettes sans jamais s'apparenter à un singe savant. Il serait tentant de parler de Proxima comme d'un film de "femme" mais il serait dommage que les hommes le dédaignent. Ils risquent fort, eux aussi, d'être bouleversés par ce lien, aussi rarement montré de cette façon, qui existe entre une mère et son enfant.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 146 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 décembre 2019
    Comme dirait l’autre : « Je ne m’attendais à rien, mais je suis quand même déçu. »
    Ce film, je suis pourtant allé le voir sans rien en savoir. Du moins très peu de choses.
    Quelques bons échos. Un titre. Une affiche. Un casting.
    Une promesse très vague en somme, mais une promesse pourtant non tenue.

    Parce que bon : oh ! On ne va pas me la faire à l’envers non plus : quand tu appelles ton film « Proxima » et que tu mets sur ton affiche une mère et sa fille avec, en arrière-plan, une fusée, il me semble que ce n’est pas tout à fait un acte anodin.
    Moi, quand je vois ça, je me dis qu’AU MINIMUM il va être question d’un rapport à l’espace et au temps, d’un rapport au charnel et à l’infini, d’une relativité aux choses du quotidien et de l’absolu.
    « Proxima » c’est à la fois l’étoile, c’est à la fois l’idée de rester auprès des êtres aimés. On est bien tous d’accord hein ? Ce n’est pas moi qui extrapole là !

    Mais bon. Il faut croire que j'étais trop exigeant. Car, de tout ça, il n’y aura finalement presque rien.
    En fait virez l’espace. Virez la relativité. Virez le questionnement.
    « Proxima » ne raconte qu’une seule chose : l’histoire d’une femme qui se retrouve à cheval entre son rôle de mère et son boulot. Et that’s it.

    Voyez le film et posez-vous juste une question.
    « Pourquoi l’espace ? »
    Si on vire l’espace de cette intrigue et qu’on le remplace par un hôpital, une banque ou un banal service compta, c’est juste LE MÊME film.
    Alors vous allez peut-être me rétorquer : « oui mais dans un service compta ça aurait sûrement été plus chiant, plus banal… »
    Bah oui ! C’est vrai.
    Mais franchement, en quoi voir l'héroïne attacher des mousquetons sous l’eau et courir sur des tapis roulants ça rend tout de suite le film plus excitant ?

    Parce qu’il est là le problème avec ce « Proxima. »
    Au fond ce film ne dit rien si ce n’est que du très banal.
    En gros, toute la démarche ne repose que sur un seul axe : celui qui consiste à démontrer qu’être une mère qui bosse, bah c’est pas cool.
    Une heure et quarante-six minutes de : « Attendez je suis en retard car il faut que je téléphone à ma fille ! » ou de « ça vous dérange si je ramène ma fille à la réunion ? » quand ce n’est pas du « Mais dis donc ! On dirait bien que ma carrière m’empêche de profiter de moments forts avec ma fille ! Snif ! »
    Voilà.
    Une heure et quarante-six minutes de ça.
    Le problème c’est que – ô surprise ! – au bout de dix minutes de visionnage on a à peu près compris le message.
    Et au moment où moi je me suis dit « OK, j’ai l’idée. Et sinon à part ça qu’est-ce que t’as à dire ?, le film m’a grosso modo répondu : « Ah… Mais… Mais y’a que ça ce que j’ai à dire en fait… »

    Bon…
    On ne va pas se mentir. Moi, ce « Proxima », c’est clairement le cinéma qui m’agace.
    Pire, c’est le cinéma qui m’exaspère.
    Voilà où on en est arrivés.
    Aujourd’hui quand un mec ou une nana veut faire un film, il/elle ne réfléchit plus en termes d’univers, d’atmosphère, d’exploration des sens ou de rythme. Non, maintenant on pense en termes de « causes ». On vient défendre sa cause et puis ça s’arrête là.
    Le cinéma, au fond, c’est juste un support. Ce n’est même plus un domaine créatif.

    Pourtant ce film avait clairement les moyens pour des ambitions plus grandes.
    A quelques instants, des scènes se posent là et démontrent qu’il y avait quand même moyen de faire quelque-chose qui avait plus d’ampleur et de profondeur.
    Une gamine qui joue sur une lune factice.
    Une astronaute marchant au milieu des eaux.
    De puissants moteurs qu’on sort de hangars démesurés.
    Autant d’images au potentiel énorme mais dont finalement on ne fait rien.
    Car les images ne sont visiblement que des illustrations pour Alice Winocour. Juste quelque-chose en plus, au service de l’histoire. Pas un vecteur de narration.

    Quel gâchis.
    Quel gâchis d’avoir un décor pareil pour au final ne produire que des images aussi plates.
    Comme un syndrome de son temps la quasi-totalité du film est tournée caméra au poing, même quand tout est figé.
    Mais quel intérêt franchement ?
    Cette pratique c’est vraiment devenu le cache-misère du pauvre.
    « Ah mais moi j’ai tout tourné caméra au poing pour qu’on sente la réalité crue ! Façon documentaire ! Genre "on a saisi l’instant malgré l’agitation et la spontanéité de l’instant."
    – Mais là ils sont assis à une table et ils parlent. Y’a pas d’agitation.
    – Oui mais c’est pour faire documentaire j’te dis ! Captation brute du réel quoi !
    – Bah justement. Dans un documentaire, pour un banal champ-contrechamp autour d’une table, ils auraient posé la caméra sur un trépied.
    – Ouais mais bon ! Moi si je fais ça dans mon film, ça va faire tout plat !
    – Mais ça fait déjà tout plat en fait. C’est pas parce que tu vas refiler la gerbe à tout le monde en agitant un cadre fixe que soudainement ta réalisation va prendre du relief hein... Mais qu’est-ce que tu crois ? »

    Alors voilà.
    Voilà comment, en France, on ne sait même pas tirer parti d’un vrai décor cinégénique.
    Voilà comment, en France, on ne sait même pas tirer parti d’un casting au fond plus que convenable. Eva Green, par exemple, nous sort une prestation plus qu’honorable. Et franchement, heureusement pour ce « Proxima » qu’elle est là. (Me concernant, c'est sa performance qui rapporte à ce film une petite étoile de plus.)
    Et voilà surtout comment, en France, on ne sait même pas tirer parti d’un Ryuchi Sakamoto qu’on a pourtant à sa disposition mais qu’on n'utilise au final que très peu.
    C’est… C’est juste navrant.

    Et au fond, c’est navrant car c’est révélateur.
    Révélateur d’un tout.
    Révélateur de ce qu’est en grande partie notre cinéma hexagonal.

    Déjà l’an dernier, Claire Denis s’était risquée à aller dans l’espace.
    Elle avait fait un film qui s’appelait « High Life » ; un titre lui aussi trompeur puisqu’au final, aucune vie ni aucune hauteur.

    Avec ce « Proxima », même logique, mais en allant peut-être encore plus loin.
    Cette fois-ci on se décide à aller dans l’espace, mais sans vouloir pour autant franchir le pas. En fin de compte on a préféré rester sur le plancher des vaches parce qu’au fond, se projeter, dans le petit carcan français, c’est quelque-chose qu’on ne sait pas faire.
    A part donner des leçons de morale et se morfondre sur les petits tracas du quotidien on ne sait plus rien faire, on ne sait plus rien dire.
    On ne sait même plus faire ressentir.
    Et ça, moi, ça m’afflige…

    Mais bon… Après ça ne reste que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    Marjolaine A.
    Marjolaine A.

    114 abonnés 488 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 4 août 2020
    Lénifiant, complaisant, ennuyeux à mourir.
    Un drame familial féministe dans lequel la conquête de l'espace n'est qu'un accessoire. Éva Green aurait aussi bien pu être pompier, directrice de plateforme pétrolière ou soldat.
    Ça n'a strictement aucun intérêt, à part se rouler avec volupté dans la bien-pensance du moment.
    Imparfaite99
    Imparfaite99

    45 abonnés 121 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 1 décembre 2019
    L'idée du scénario ainsi que la bande-annonce m'avaient donné envie de voir ce film. Je l'attendais avec beaucoup d'impatience !
    Quelle grosse déception... c'est long, ennuyeux, beaucoup trop de bla-bla pour pas grand chose. Je prenais mon mal en patience durant le film. Quand LA scène complètement incohérente, à laquelle personne ne croit, vient discréditer totalement tout le film
    Eva Green reste par ailleurs très agréable à regarder. Ça ne suffit pas pour sauver un film...

    (((!!!! SPOILER !!!! LA scène: l'astronaute décide de "faire le mur", de s'échapper du lieu de la mise en quarantaine, pour honorer une promesse qu'elle avait faite à sa fille. Arrivé à la veille du grand départ dans l'espace, le moment de toute une vie donc, une personne hautement qualifiée telle un(e) astronaute, peut-elle commettre une telle bourde???)))
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    579 abonnés 2 749 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 novembre 2019
    Toujours placée au plus près de l’humain, la caméra d’Alice Winocour ne quitte pas une seconde son duo de tête, et là où la déchirure tragique occupe d’ordinaire une scène ou deux aux effets pathétiques fortement appuyés – pensons ici à Interstellar de Christopher Nolan –, elle s’ouvre et se referme dans le silence et sans jamais cicatriser, à l’instar de la blessure à la jambe dont souffre Sarah. Proxima refuse grandiose et grandiloquence pour se resserrer de façon très étroite sur une cellule familiale d’emblée présentée comme fragilisée : la séparation des parents n’a d’égal que l’isolement et le faible niveau en mathématiques de la fille, un niveau d’autant plus insuffisant que père et mère sont ingénieurs et brillants scientifiques. Cette caractérisation tend à isoler chaque membre de la famille tout en affirmant la nécessité d’un lien capable de les réunir : la nécessité d’une présence malgré l’absence. Un dessin, un coquillage, une photo. Tant que ça tient dans une boîte à chaussures, c’est bon. La vitre sépare, tue la spontanéité de l’échange, empêche le contact. On y remédie, on risque gros, par amour. Car l’absent a tous les torts, il est trop loin, il ne partage pas grand-chose de l’intimité de l’enfant qui, lui, a besoin de la présence de ses parents pour se construire. Le regard de la petite fille, suivi de questions à la naïveté déroutante, suffit à montrer du doigt le parent fautif. La langue du père est l’allemand, celle de la mère est le français. On parle anglais un peu partout, russe aussi. Comment s’y retrouver ? Le récit dans son ensemble consiste donc à mettre en scène une douloureuse passation de pouvoir d’une mère qui doit s’absenter à un père jusqu’alors absent et dont l’accomplissement final offre à Stella les ailes dont elle avait besoin pour prendre son envol. Il traduit, du point de vue de l’enfant, un sevrage symbolique doublé d’une renaissance dans les bras de cet autre curieusement familier. C’est le loup pour commencer, puis le cheval. Le totem a changé, la galopade a succédé à la prédation, état d’animosité envers un monde perçu comme hostile. Derrière ces deux animaux a priori anodins se cache, en réalité, l’évolution psychologique et affective de Stella : après l’expérience de la souffrance qui la pousse à rester sur ses gardes vient l’acceptation de la solitude profonde de chaque être. Le chat est sorti de sa cage pour vagabonder dans le domicile, en toute liberté ; Stella quitte la salle de réunion, s’enfuit dans le parc en réalisant ainsi le grand saut qui la retenait plus tôt de retrouver ses jeunes amis muets. Lorsque la fusée décolle et irradie la nuit de son immense réservoir lumineux, le public près de là baisse les yeux, aveuglé par un spectacle infernal ; il faut attendre sa lente disparition hors de l’atmosphère pour enfin discerner une forme, la forme d’une étoile qui monte, monte, monte. C’est la latine Stella, émancipée, qui inscrit son identité parmi les astres. C’est la fille qui sait désormais que sa mère est là-haut et qu’elle veille sur elle ; et qu’il suffit, pour la rejoindre, de regarder les étoiles. Proxima est une œuvre qui touche au cœur, qui réussit à dégager une poésie de la mécanique d’un quotidien marqué par l’entraînement physique et la porosité de la sphère publique avec la sphère privée : la relation qui unit Stella à ses parents sonne juste et bénéficie d’une écriture soignée qui sait attribuer à ses protagonistes les mots adéquats. Si la démarche féministe reste néanmoins un peu trop visible, au point d’alourdir certaines scènes, elle n’affecte en rien la qualité qui se dégage de l’ensemble. On ressort de Proxima avec cette curieuse impression – mais ô combien délectable – de s’être remémoré une vie entière, ou plutôt les moments décisifs dans la construction d’une identité familiale et dans l’affirmation des particularités individuelles. Hymne à la persévérance, le film brosse un magnifique portrait de mère active dont la profession n’empêche pas de donner la vie et d’aimer. Pour l’incarner, une Eva Green impeccable. Pour incarner Stella, une jeune actrice tout aussi formidable : Zélie Boulant-Lemesle. Proxima prouve qu’il y a bien un grand cinéma français contemporain, et qu’il s’écrit dans les marges des grosses productions à la fois insipides et trop visibles.
    Yves G.
    Yves G.

    1 281 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 2 décembre 2019
    Le rêve de Sarah Loreau est sur le point de se réaliser. cette brillante astronaute a été retenue pour participer à la prochaine mission internationale Soyouz vers la Station spatiale internationale (ISS) en orbite autour de la Terre. Objectif : préparer la conquête de Mars.
    Sarah, qui travaille à Cologne, à l'Agence spatiale européenne (ESA) va devoir quitter sa fille unique pour se préparer. D'abord à la Cité des étoiles près de Moscou puis à Baïkonour sur le pas de lancement. Même si elle est séparée, elle peut compter sur Thoma, le père de Stella, pour prendre soin d'elle.

    Depuis quelques années, suite peut-être au succès de "Gravity" et d'"Interstellar", la conquête spatiale redevient à la mode. Mais elle n'est pas traitée sur le mode épique des décennies passées façon "L'Étoffe des Héros" ou "Appolo 11". Le genre est plutôt le prétexte à une introspection métaphysique - comme l'était déjà en son temps le génial "2001". C'est le cas du très raté "High Life" comme des très réussis "Ad Astra" ou "Premier contact".

    "Proxima" explore le même filon, sur un mode quasi-documentaire. On y suit le parcours d'obstacles que doit franchir un astronaute avant son départ. Et l'épreuve est d'autant plus éprouvante que c'est une femme qui la subit, en proie non seulement à la dureté objective d'un programme épuisant, mais aussi au machisme ambiant - incarné ici par Matt Dillon. Le film du coup se teinte de féminisme.

    Mais le vrai sujet du film est, comme l'annonce son affiche, dans la relation mère-fille. Le plus dire pour Sarah Loreau ne sera pas en effet de s'arracher à l'attraction terrestre, mais de couper le cordon ombilical qui l'unit à son enfant. Le dilemme est cruel qui l'oblige à choisir entre vivre l'accomplissement de sa carrière professionnelle et abandonner pendant une longue année sa fille.

    Le dilemme est sans doute poignant quoique - et j'écris la phrase qui suit en tremblant de me faire arracher les yeux par mes lectrices et par la moitié de mes lecteurs - il le soit sans doute plus pour une mère que pour un père. Mais plus grave, il ne fonctionne pas ; car, pas l'ombre d'un instant on ne doute de la détermination de la froide astronaute à aller au bout de sa mission.

    "Proxima" ne décolle pas. Il ne quitte pas la surface de la Terre pas plus qu'il ne suscite de vraie émotion.
    Counch88
    Counch88

    4 abonnés 26 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 3 décembre 2019
    Le film est froid. La réalisation est fade, pas de prise de risque, un récit linéaire qui se focalise essentiellement sur la relation mère/fille. Le thème du voyage spatial n'est qu'un prétexte. On n'y apprend pas grand chose car finalement ce n'est pas le sujet du film. Reste cette relation, qui manque de vie, on ne s'attache pas vraiment aux personnages, malgré une très bonne interprétation, surtout la petite fille. Ca manque d'émotion. Je dirais que le traitement des personnages est raté,le film n'est pas très intéressant. On ne ressent rien, on ne se pose pas de question, le film ne nous fait pas réfléchir. A quoi sert ce film?
    renoirdenoir
    renoirdenoir

    4 abonnés 33 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 28 février 2020
    Vraiment d’un ennui profond.
    Je me suis encore fait avoir par les critiques qui sont finalement à la solde de la production.
    Quand un film est raté, il est raté, point!
    Pas besoin de mentir sur des qualités qui n’existent pas.
    Film sans AUCUN intérêt.
    Regarder plutôt INTERSTELLAR.
    Gfa Cro
    Gfa Cro

    46 abonnés 573 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 novembre 2019
    Vu et avis le 20191127

    Fin, délicat, bien fait et en plus interessant.

    Je ne changerais pas une virgule au film, tel quel il me convient tres bien.

    Je ne l ai pas évalué chez d oeuvre car il manque plusieurs choses pour que je le fasse. L envie de le faire (l impression d en avoir vu un, la sensation d exceptionnel - de toucher la grace parfois). Il lui manque aussi l envie pour moi de le voir et revoir mais j y reviendrais. De la profondeur, l impression que le film m apprend quelque chose, qu il a un sujet impérieux, quelque chose d apodictique. Il n a pas non plus d evidence de mise en scene, esthétique, quelque chose de cinématographiquement remarquable et memorable. J en passe peut être mais en gros, il n a pas ce quelque chose en plus qui le rend unique et attachant.

    Et pourtant, j ai beaucoup apprécié le sujet : la preparation a une tres longue separation entre une mere et sa jeune fille. Il y a d autres sujets, mais je pense que c est le plus fondamental du film. En sortant fu film, je me rend compte qu a la vision, finalement, je me suis plus attaché au point de vue de la fille qu a celui de la mere. Je pense que je pourrais donc le revoir pour mieux apprehender cet aspect du film.
    Camille P.
    Camille P.

    18 abonnés 47 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 septembre 2019
    Sarah est une astronaute à qui il reste peu de temps avant de partir en mission spatiale pour une durée de 1 an.
    Le film couvre les semaines qui précèdent le jour où Sarah quittera non seulement la terre, mais également sa petite fille de 8 ans, Stella.
    On y découvre avec beaucoup d’intérêt les nombreux exercices d’entraînement auxquels les astronautes sont soumis.
    Ces scènes ont d’ailleurs été filmées de manière très réaliste au centre d’entraînement du corps des astronautes de l’Agence Spatiale Européenne, à Cologne, avec l’aide de Thomas Pesquet qui est le « parrain » du film et qui y fait une apparition.
    Le film explore également les difficultés et la culpabilité de Sarah à quitter sa fille sans possibilité de la revoir avant 1 an. Elle vit cette épreuve de manière très solitaire, spoiler: dans un environnement masculin où son coéquipier joué par Matt Dillon va jusqu’à lui dire qu’elle doit « couper le cordon ».
    On comprend également les émotions qui animent la petite Stella, mélange d’admiration pour sa maman, de colère de la voir partir et d’angoisse bien légitime face à la dangerosité d’une mission spatiale.
    spoiler: On s’étonne de l’apparente « décontraction » avec laquelle les adultes gèrent la situation vis-à-vis de l’enfant, comme si elle était trop petite pour comprendre ce qui se passe : à chaque fois qu’elle exprime une angoisse, la réponse formulée est « c’est pas grave ».
    Ce film est extrêmement intéressant, et d’autant plus émouvant que même s’il ne s’agit pas d’une histoire vraie, on sait que plusieurs femmes astronautes ont déjà vécu cette situation, à commencer par la française Claudie Haigneré.
    Par ailleurs, Eva Green, dans le rôle de Sarah, ne se réduit pas à être « l’atout beauté » du film comme lorsqu’elle campe une James Bond girl. Elle est ici très crédible, et l’on peut imaginer que le tournage de certaines scènes fut assez physique.
    Un très beau rôle pour une grande actrice dans un film complet et très documenté.
    Pauline R.
    Pauline R.

    5 abonnés 79 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 novembre 2019
    Un très beau film tout en finesse qui rend hommage aux femmes astronautes qui sont avant tout des mères. C'est émouvant et touchant, très bien dosé. On suit Eva Green avec plaisir dans ce nouveau rôle qui lui va parfaitement. La jeune actrice qui lui fait face est très bien choisie également. Un très bon moment et une superbe découverte !
    GUENIEVE
    GUENIEVE

    2 abonnés 1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 décembre 2019
    l'héroïne est pathétique. Elle fait des choix qu'elle est incapable d'assumer... Et pourquoi cela serait il plus compliqué de s'éloigner, physiquement et temporairement, de son enfant pour une mère que pour un père ? Sauf à nous servir les vieux clichés sur le cordon ombilical : on est à fond dedans ! Grotesque en 2019 !
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