Membre d’une famille juive ultraorthodoxe, Esther Zelnik n’est toujours pas mariée alors qu’elle a dépassé les 25 ans. Bien qu’aimant ses parents, elle étouffe dans ce carcan religieux, sa foi vacille et, loin d’être dupe, elle sait très bien que, si elle reste au sein de sa famille, un mari lui sera imposé à plus ou moins long terme. Comme chaque année, la famille Zelnik s’est déplacée depuis Aix-Les-Bains pour venir dans le sud de l’Italie, dans les Pouilles, avec d’autres familles ultraorthodoxes, afin de participer à la cueillette des cédrats, ces fruits faisant partie des 4 espèces mentionnées dans la Torah comme étant des prescriptions majeures de la fête biblique de Souccot. Leur hôte, Elio De Angelis, est un homme qui, lui aussi, ne se sent pas vraiment à sa place : artiste dans l’âme, il a fait les Beaux-Arts, il a été marié, il a 2 enfants, et si il s’occupe de l’exploitation agricole qui continue de produire ces cédrats non greffés, les seuls à être cashers, c’est surtout pour honorer la mémoire de son père qui lui a légué cette exploitation. Un père du côté de Esther, Aaron Zelnik, père toujours bien vivant, rabbin, pas le mauvais bougre sauf qu’il ne conçoit la vie que sous le poids des traditions, pas seulement pour lui mais aussi pour ses enfants ; un père du côté d’Elio, un père qui n’est plus de ce monde, mais dont la « présence » continue de peser sur son fils ; deux pères qui, d’une façon ou d’une autre, ont empêché l’un sa fille, l’autre son fils, de tracer leur propre chemin.
Très vite, il y a comme un lien qui va se créer entre Esther et Elio, même si, la première fois où, à la recherche d’une connexion Internet, Esther se présente à la porte d’Elio, ses premiers mots sont : « Je ne peux pas rentrer chez un homme qui n’est pas mon mari ». Et si la proximité qui, petit à petit, s’établit entre eux, une proximité extrêmement chaste qui n’ira jamais plus loin que le fait de se tenir la main en cachette, si cette proximité avait la force pour leur ouvrir une nouvelle vie, une vie dans laquelle la liberté serait de mise, une vie qu’elle et il auraient choisie !
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