François Ozon, avec "Mon crime", plonge dans le Paris des années 30 pour revisiter une pièce de théâtre quasi-oubliée, transformant une intrigue classique en un récit où se mêlent ambition, justice et trahison. Le film se déploie comme un tableau complexe de la société de l'époque, teinté d'un féminisme naissant, où Madeleine et Pauline, au cœur d'une affaire criminelle, usent de leur intelligence et de leur ruse pour naviguer dans un monde dominé par les hommes.
Le casting, mené par Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder, apporte une fraîcheur et une authenticité remarquables à leurs personnages, tandis que des vétérans comme Isabelle Huppert et Fabrice Luchini enrichissent le film de leur présence scénique. La direction artistique, avec ses décors et costumes soignés, recrée avec minutie le Paris de l'entre-deux-guerres, plongeant le spectateur dans une époque révolue mais fascinante.
Cependant, le film souffre par moments d'un rythme inégal, oscillant entre des moments de brillance narrative et des passages qui semblent manquer de profondeur ou de développement. Le scénario, bien que riche en rebondissements, laisse parfois le spectateur sur sa faim, avec des résolutions qui peuvent sembler trop commodes ou manquant de nuance.
La musique de Philippe Rombi, tout en s'intégrant bien à l'ensemble, n'offre peut-être pas les moments mémorables attendus dans un film d'une telle envergure. De plus, bien que le film s'efforce d'aborder des thèmes féministes, il tombe parfois dans des clichés ou des simplifications, ne rendant pas toujours justice à la complexité des enjeux soulevés.
En somme, "Mon crime" est une œuvre qui, malgré ses imperfections, offre un regard captivant sur une période charnière, avec des performances solides et une mise en scène soignée. Il s'agit d'un ajout intéressant à la filmographie d'Ozon, qui, tout en n'atteignant pas les sommets de certaines de ses œuvres précédentes, confirme son habileté à revisiter le passé avec un œil critique et contemporain.