CRITIQUE : Sting est un petit bijou horrifique Australien qui raconte l'histoire d'une araignée extraterrestre (si, si !) qui débarque dans un immeuble new-yorkais et est recueillie, encore petite, par une gamine. Elle se lie d'affection pour la bestiole et commence à la nourrir… Erreur ! Celle-ci ne tarde pas à grossir et à devenir un prédateur féroce et cruel, dont les proies vont devenir les résidents de l'immeuble eux-mêmes !
Bon, jusque-là, on est dans du classique, me direz-vous ; surtout que nous avons eu de mémoire récente le film français Vermines, qui raconte peu ou prou presque la même chose avec son histoire de bestioles lâchée dans un HLM, ainsi que le film indé Itsy Bitsy, où une araignée géante hante une maison.
Sting aura pourtant pour lui plusieurs arguments qui font de lui un film solide et plus frais qu'il n'en a l'air, comparé à ces prédécesseurs. Le film distille un petit côté Amblin vraiment très appréciable :
La gamine est issue d'une famille recomposée dont le beau-père fait beaucoup d'effort pour se rapprocher d'elle (le côté famille dysfonctionnel des films de Steven Spielberg), elle possède une bestiole qui va devenir dangereuse (coucou Gremlins !), cela se passe en hiver (recoucou Gremlins !), les éclairages sont très travaillés et donnent une ambiance un peu fantastique, mais surtout et pas des moindres, Sting est également drôle !
Le côté second degré du film ne désamorce jamais l'horreur des scènes, mais vient de temps en temps nous aider à souffler, et ce, grâce à quelques personnages, certes archétypaux, mais paradoxalement bien écrit, caractérisé, voire attachants pour certains d'entre eux. On retiendra notamment cette grand-mère atteinte d'Alzheimer qui donne lieu à quelques quiproquos vraiment comique, ou encore ce dératiseur incarné par Jermaine Fowler, dont les punchlines viennent apporter un peu de fraîcheur. Le scénario présente clairement tout ce beau monde, humain comme animale, comme les potentielles futures victimes de l'araignée, avec un suspense sympathique.
Le film en lui-même est plutôt bien écrit pour de l'horreur, son introduction se charge de très vite poser le ton et les enjeux et nous offre un petit générique savoureux. On échappera tout même pas à quelques fusils de Tchekov un peu évident, mais cela ne gâche en rien le plaisir.
La bestiole, d'ailleurs, est brillamment utilisée et montrée aux moments opportuns (quand elle n'est pas hors-champs) et cela fait plaisir, d'autant que les effets spéciaux sont assurés par Weta, la boite de SFX de Peter Jackson, rien que ça ! Amoureux des effets pratiques, vous allez kiffer ! Les gros plans sur Sting (c'est le doux nom de l'arachnide) sont géniaux !
Comparé à Vermines, si vous voulez un point de comparaison, Sting se veut moins premier degré et sans bullshit politisé. Il est certes beaucoup moins crade que son ainé, mais plus divertissant dans l'absolu, pour les amateurs de films de monstre à l'ancienne. La petite fibre nostalgique est encore sollicitée, lorsque le film fait de toutes petites références ouvertes à Predator, Terminator, voir Critters ! Le personnage du dératiseur est probablement lui-même un hommage au personnage de John Goodman dans Arachnophobia, de Frank Marshall.
Une bonne surprise que ce STING, qui n'a pour le moment, et malheureusement, pas encore de date de sortie. Mais cela ne saurait tarder, Kinepolis à déja les drotis de distribution pour le territoire Belge. Quand ça sortira, c'est une option à sérieusement envisager pour passer une bonne soirée au cinéma. Et restez bien pendant le générique, deux petites scènes sympathiques vous y attendent !