Avis sur La Nuit des généraux

Place au deutsch Cluedo. Gros succès en France mais passa inaperçu aux Etats-Unis. Le réalisateur Anatole Litvak met en scène de façon très habile trois généraux allemands pendant l'occupation de la Pologne puis sur le sol français. Sous le prétexte d'une enquête de police pour identifier l'assassin d'une prostitué, le film pose la question du droit criminel en temps de guerre et de l'honneur des puissants. Immense Peter O'Toole en général SS (la scène quand il regarde le tableau avec Van Gogh dessus), le nazi inspirant le personnage de O'Toole vivait encore à la sortie du film. Donald Pleasence un général opposant à Hitler. Pour les flics, coté allemand, excellent Omar Sharif, et du coté français, Philippe Noiret. Soulignons la petite apparition de la chanteuse Juliette Gréco.

Un film très particulier, qui mêle habilement Histoire, guerre et polar. Très plaisant.

Et bien c'est un excellent film qui a parfaitement traversé le temps. La nuit des généraux est un bon mélange des genres entre le thriller et la reconstitution de la seconde guerre mondiale. Avec son enquête sur des meurtres de prostituées qui se déroule en parallèle des crimes nazi notamment à Varsovie, on a le droit à une réflection intéressante sur la justice en temps de guerre mais aussi après la guerre sur la manière de juger les crimes qui se sont déroulés dans cette période. L'histoire est vraiment prenante même si elle est un peu plombé par un montage curieux et le personnage du colonel nazi épris de justice d'Omar Sharif qui paraît peu crédible malgré que ce dernier le joue très bien. Le reste du casting est bon notamment Donald Pleasance vraiment excellent. Malgré quelques petits défauts cela reste un très bon film à découvrir ou à redécouvrir.

Magnifique film des années soixante ! Du cinéma comme on savait en faire à cette époque.
Une longue fresque historique qui s'étend sur 25 ans. Avec une intrigue et des acteurs internationaux. Une affiche grandiose, Noiret, Sharif, O'toole, Donald Pleasance, Gréco ...
Un Peter O'Tool, perturbé et perturbant. Des décors magnifiques, des costumes, des figurants, des grandes scènes et une durée généreuse. Une réalisation et une mise en scène impeccable.
Du bon cinéma qui ne se moque pas de la tête du client car on ne bâcle rien !

Le film mêle de façon incongrue le drame de guerre et la fiction criminelle. C'est en fait une sorte d'enquête policière à la veille du Débarquement de 1944, très habilement menée par un major allemand incarné finement par Omar Sharif à travers toute l'Europe pour découvrir l'assassin (allemand lui aussi) d'une prostituée (qui était aussi un agent de renseignement). On peut trouver cette démarche dérisoire vu le contexte, mais en fanatique de la vérité, ce major mène inlassablement cette enquête pour débusquer cet assassin alors que le monde entier est plongé dans le chaos de la guerre, c'est ça qui est fascinant et qui surprend tout le monde. En face de lui, il a un suspect de taille en la personne d'un officier nazi complètement schizophrène, merveilleusement joué par un Peter O'Toole habité ; 4 ans après "Lawrence d'Arabie", Sharif et O'Toole se retrouvaient dans des rôles totalement opposés. Disposant d'un bon budget, d'un tournage à Paris, d'un beau casting international où l'on trouve aussi un sobre Philippe Noiret, et un excellent Tom Courtenay, ainsi qu'une belle partition de Maurice Jarre, le réalisateur Anatole Litvak réussit un film passionnant de bout en bout.

Le film est pas mal du tout (En fait, je l'ai noté "Bien"), Peter O'Toole signe une prestation magistrale de général nazi fanatique, dérangé, machiavélique. J'ai beaucoup aimé le final. Omar Sharif est également très bon dans son rôle d'enquêteur objectif. Lors de la fameuse nuit des généraux ou tentative de prise de pouvoir, j'ai beaucoup apprécié son rôle détaché de la situation historique pour ne se consacrer qu'à son rôle d'enquêteur. Même si on devine rapidement le général qui tue les prostitués, on est en haleine pour savoir quand et comment il va se faire prendre. Et bien le spectateur n'est pas au bout de ses peines car il ne fait pas 2h28 pour rien :D Mais franchement, il est très bien réalisé et riche en rebondissements.

Un film policier original puisqu'il se déroule du coté allemand pendant la guerre et a pour "héros" des soldats nazis. 3 généraux sont soupçonnés de meurtre, mais le mystère ne reste pas bien longtemps, car très vite un des généraux semblent attirer la caméra du réalisateur au détriment des autres. Au final, l'enquête est secondaire. Le film s'autorise quelques digressions historiques comme l'attentat contre Hitler et relate également le parcours d'un jeune caporal pour des raisons que l'on comprendra à la toute fin. Les films de guerre du coté allemand sont rare et casse-gueule. Litvak a sur le faire avec nuance, en évitant toute forme de manichéisme. Les allemands ne sont pas tous braillards et cruels comme on a l'habitude de les voir. Certains sont même sympathique.

L’idée de situer une intrigue construite à la façon d’une enquête policière au cœur des rangs les plus élevés de l'armée nazie en pleine seconde guerre mondiale permet à ce film, signé par le toujours très inspiré Anatole Litvak, de sonder des personnages souvent réduits au cinéma à l’état de méchants caricaturaux mais aussi de reconstituer la préparation d’un putsch militaire qui s’avérera un échec (cette fameuse « Opération Walkyrie » connu aujourd’hui des cinéphiles grâce au film éponyme de Brian Singer). La présence au casting de stars internationales n’est pour une fois pas uniquement un argument commercial mais un formidable atout puisque les prestations remarquables des acteurs, en particulier d'un Peter O’Toole glaçant dans ce rôle de chef de guerre névrosé ou d'un Donald Pleasence en comploteur machiavélique, ont permis de capter les personnalités nuancées des personnages qu’ils incarnent. L’enquête criminelle menée par le personnage d’Omar Sharif qui sert de point de départ au scénario devient ainsi rapidement secondaire face aux interrogations morales et au suspense que procure ce jeu de dupes entre ces généraux allemands qui font froid dans le dos.

Un chef d’œuvre. Une histoire très originale. L’histoire d’un officier allemand durant la seconde guerre mondiale. Un soldat policier enquêteur.

La Nuit Des Généraux est un bon voir un très bon film. Un très beau mélange des genres entre polar et film de guerre. Un major de la Wehrmacht enquête sur le meurtre d'une prostituée dans le chaos de la Seconde Guerre mondiale. Le cinéaste audacieux Anatole Litvak d’origine ukrainienne signe une intrigue policière intense et subtile, servie par un casting d’exception.
En prenant pour héros un major de la Wehrmacht, obsédé par l’idée de rendre la justice alors que le régime qu'il sert est en train d'accomplir l'un des plus grands crimes de l'histoire, le réalisateur s’est placé d’emblée sur le terrain de l'ambiguïté. Malgré ses approximations historiques, ce film adapté de deux romans dont plus précisément celui de Hans Hellmut Kirst, se révèle aussi palpitant qu’étrange. Le soin de la reconstitution, la subtilité de l'intrigue contribuent à la réussite de cette œuvre hybride, à la croisée du polar et du film de guerre. Le film reste néanmoins un peu longuet, surtout sur sa première partie je trouve, car la deuxième nous emporte jusqu’au dénouement final un peu à la manière d’un épisode de Columbo mais en moins poussé.
La bande son met pas mal de temps à se mettre en place mais une fois présente les compositions de Maurice Jarre sont vraiment très bonnes.
Le réalisateur Anatole Litvak signe ici son avant-dernier film avec une bonne réussite et franchement pour ce métrage de 1967 il n’a presque pas pris une ride, j’ai vraiment apprécié la réalisation et le travail de mise en scène et tout ce qui entoure l’intrigue mêlé au contexte historique. Le casting est juste démentiel avec notamment un Peter O’Toole extra tout en froideur hallucinée incarnant un portrait glaçant d’un psychopathe monstrueux et Omar Sharif, bloc de détermination. Mais avec aussi Philipe Noiret, Tom Courtenay, Donald Pleasence, Joanna Pettet, Christopher Plummer, Juliette Gréco, Pierre Mondy et même Mac Ronay dans un petit rôle où tous y sont remarquables.
Pas extraordinaire non plus, mais cette nuit des généraux restera mémorable.
Ma note : 7.5/10 !

En voilà un bien curieux drame de guerre ! Outre sa distribution pour le moins étonnante, c'est le scénario de "The Night of the Generals" qui est particulièrement original. En 1942, à Varsovie, une prostituée est sauvagement assassinée. Un officier de l'Abwehr mène l'enquête, et se rend rapidement compte que le coupable figure parmi trois suspects, tous généraux de la Wehrmacht... Mais sa quête de justice parait dérisoire à tous, alors que des événements bien plus sérieux se déroulent. L'intrigue policière se révèlera en effet secondaire devant les événements abordés par le film, à savoir l'occupation de la Pologne et ses exactions, ou le complot du 20 juillet 1944. A travers ceci, le film pose la question de la justice et du crime : est-il légitime de s'intéresser à un "petit" meurtre quand se joue le sort de millions ? Question posée tant directement au spectateur, que par mise en abyme via la construction de l'ensemble. Et il faut bien dire que le défi est relevé... et la réponse claire, à travers le personnage de justicier illuminé joué par un Omar Sharif très convaincant, qui gêne en permanence un armée sur laquelle il enquête. Le scénario est bien amené, et n'ennuie aucunement durant les 2h25 où il alterne ces quelques éléments policiers avec des morceaux historiques, mais propose aussi des personnages intéressants. A ce niveau, c'est le général psychotique et maniaque interprété par Peter O'Toole qui frappe, constituant un antagoniste particulièrement dérangeant. A ses côtés, de nombreux acteurs british qui incarnent des officiers allemands (!), dont Donald Pleasence et Charles Gray (chose amusante, ils jouent tout les deux dans le James Bond sorti la même année, et incarneront tous les deux Blofeld à l'écran dans leur carrière...). Sans compter, coproduction franco-britannique oblige, de nombreux acteurs français, dont certains jouant ou doublés en anglais (!!). Outre Philippe Noiret, on repère ainsi plusieurs têtes bien connues (Pierre Tornarde ou Pierre Mondy). Enfin, au-delà de son originalité et de son scénario très intéressant, "The Night of the Generals" est notable pour avoir été tourné en partie en Pologne, alors faisant partie du Bloc de l'Est. Une curiosité de plus pour un film qui vaut le coup d’œil !

Film relativement méconnu, "La Nuit des généraux" se révèle être au final d'un réel intérêt. Si on peut être au départ un peu déconcerté par le ton de l'ensemble et par l'originalité de son propos, il n'en demeure pas moins qu'on s'intéresse tout de suite à cet étonnant scénario, sans être pour autant captivé. Mais au fur et à mesure que l'ensemble avance, et que l'étau se reserre autour de la solution finale, on est de plus en plus fasciné par l'ensemble, d'autant plus que la reconstitution historique de Litvak démontre un très beau savoir-faire. Fort de plus d'un casting impressionnant et absolument tout sauf allemand (un Irlandais, un Egyptien, un Français, deux Anglais, un Canadien...) et dominé au final par un Donald Pleasence toujours aussi inspiré. Peter O'Toole livre lui une prestation digne d'intérêt, très classieuse, mais son manque d'expressivité empêche il est vrai un peu son personnage d'être aussi fascinant qu'il aurait pu être. Au final, un film atypique et réellement séduisant. Etonnant.

Mise en scène savamment orchestrée et finesse des dialogues, cette Nuit des Généraux fait se croiser film de guerre et polar avec un bonheur évident. Avec un casting international à tomber par terre, Anatole Litvak découpe la grande et la petite histoire avec ce récit diabolique, aux personnages très bien dessinés. Un peu long mais toujours passionnant, le film engage une réflexion sur la folie destructrice et la Justice qui finit toujours par rattraper les coupables. Un très beau film.

Un très bon film, les deux heures trente passent très bien, l'histoire se déroulant sur plus de vingt ans est très intéressante et la musique est composée par Maurice Jarre, donc bonne. Si ce film ne souffre pas de longueurs c'est en grande partie due à Peter O'Toole, fascinant dans son interprétation d'un jeune général nazi, favori d'Hitler, d'une froideur incroyable. Je pense que n'oublierai pas de sitôt ce personnage, inutile de dire que les meilleures scènes du film sont avec lui, celle de la destruction d'une ville, la visite du musée et j'en passe. Si ce film reste intéressant tout le long, il manque pour moi quelque chose qui aurait pu permettre un meilleur résultat, c'est sans doute le suspens, qui n'est malheureusement pas Hitchcockien. Au niveau du reste de la distribution, Omar Sharif, Donald Pleasence, Philippe Noiret, excusez du peu, ainsi que quelques têtes connues pour nous français comme Pierre Mondy ou Pierre Tornade.

Vraiment original ce film de guerre qui n’en est pas un. Effectivement, si l’ensemble se déroule durant la Seconde Guerre mondiale pendant des opérations militaires, le script ressort davantage du genre policier avec la traque d’un serial-killer dont on sait dès le début qu’il est un général allemand. Outre ce postulat de départ original, le film pose aussi quelques questions fort pertinentes sur ce qui sépare le meurtre de masse (pratiqué à grande échelle par les nazis à ce moment précis) du meurtre politique (on suit toute la naissance du complot Walkyrie contre Hitler) et du meurtre d’une seule personne. Le cinéaste interroge donc chacun d’entre nous sur la légitimité de certains crimes par rapport à d’autres. Il se pose également la question si pointue de la justice en temps de guerre. Autant de points abordés avec précision et en prenant le temps de la réflexion. Le script, très bien écrit, est porté par des acteurs d’exception, même si c’est Peter O’Toole qui nous reste forcément en mémoire pour sa composition d’un nazi froid et implacable. La réalisation de Litvak manque sans nul doute d’inventivité, ce qui se voit notamment lors des quelques séquences d’action, un peu expédiées, mais le sujet est suffisamment fort pour compenser ce petit défaut.