"Ocean's Twelve" est un film qui transporte le spectateur dans un tourbillon d'escapades européennes aux côtés de son charismatique gang de voleurs, bien que le voyage soit parfois aussi cahoteux que les rues pavées de ses destinations pittoresques. La réalisation de Steven Soderbergh, comme toujours, brille par son élégance et son innovation, notamment dans l'usage de techniques cinématographiques qui brouillent la frontière entre le stylisme et la substance.
Au cœur de l'action, nous retrouvons George Clooney, Brad Pitt, et Matt Damon, dont le charme ne faiblit pas et qui livrent des performances empreintes d'un mélange rafraîchissant de désinvolture et de précision. L'ajout de Vincent Cassel en tant que rival et Catherine Zeta-Jones, en inspectrice tenace, enrichit la dynamique du casting avec une nouvelle énergie, bien que leur potentiel ne soit pas toujours pleinement exploité.
Le scénario, toutefois, peine à atteindre la hauteur de ses ambitions. Les rebondissements abondent, mais ils semblent souvent plus confus que convaincants, avec un penchant pour l'auto-référence qui peut parfois sembler auto-indulgent plutôt qu'amusement partagé. Cette suite se débat pour retrouver la simplicité élégante de son prédécesseur, "Ocean's Eleven", en s'embourbant dans une complexité qui n'est pas toujours à son avantage.
La bande originale, composée de nouveau par David Holmes, reste un point fort, capturant et amplifiant l'ambiance cool et sophistiquée du film. Son mélange de morceaux électro et rock alternatif ajoute une couche supplémentaire de chic au tableau déjà stylisé de Soderbergh.
En fin de compte, "Ocean's Twelve" est une œuvre qui, malgré ses défauts, possède une qualité indéniable : elle est incontestablement divertissante. Le film se dandine avec assurance sur la corde raide de l'expectative et de l'exécution, ne tombant jamais tout à fait, mais ne volant jamais aussi haut qu'on l'aurait souhaité. Il est comme un cocktail au goût exquis mais à la recette légèrement déséquilibrée : on en savoure la dégustation, tout en reconnaissant qu'il manque un petit quelque chose pour en faire une création parfaitement harmonieuse.