L'Enquête Corse est une belle occasion de se plonger dans l'île de beauté, de se régaler des paysages, d'entendre le charme de l'accent corse, de se moquer avec tendresse des habitudes locales. D'emblée, le panneau du village de Rossignoli, criblé de balles et dont le nom en français est effacé, annonce la couleur indépendantiste. La visite d'Ajaccio rend hommage au plus célèbre des Corses au travers des noms de rues : Rue Bonaparte, avenue du premier consul, cours Napoléon, rue du roi de Rome, quai Napoléon. Après une altercation, un gendarme interroge Rémi François (alias Christian Clavier, lequel a vraiment été plastiqué...) : "Pourquoi ils vous ont chahuté ? Vous avez fait construire dans le coin ?" Plus tard une pharmacienne reçoit un client demandant des tampons, mais elle connaît les pratiques du coin : "Si c'est pour une mèche lente, sans applicateur ça ira très bien..." Jean Reno a presque réussi à attraper l'accent corse. Caterina Murino aussi et le maillot de bains lui va a ravir, rappelant les sorties de l'eau de Ursula Andress et Hale Berry dans James Bond. Le scénario est bon, avec un petit tacle au passage sur les magouilles du gouvernement. On peut reprocher une petite baisse de rythme au milieu, mais rien de grave. Un film qu'on apprécie d'autant mieux qu'on connait la Corse, et à voir jusqu'au générique de fin : "En fait les Corses, on est comme les autres, mais d'une manière différente.", "Est-ce qu'on peut rire des Corses ? Oui, mais faut pas le faire."