La Mémoire du tueur : les secrets du tournage

En 2004, La Mémoire du tueur est présenté en compétition au Festival du film policier de Cognac.

Erik van Looy explique que ce qui lui a donné envie de faire ce film, "c'est une petite phrase du producteur, Erwin Provoost, qui m'a dit : "Il y a cette histoire d'un tueur à gages qui souffre de la maladie d'Alzheimer..." J'ai trouvé cela énigmatique et intrigant, poursuit-il, "j'y ai vu une promesse d'action dans laquelle on pourrait mettre un peu de psychologie et d'imagination. J'ai imaginé un thriller avec une âme. J'espère que c'est ce que le film est devenu..."

La Mémoire du tueur a remporté un grand succès en Belgique flamande, où il a été vu par environ 700 000 entrées. Les producteurs du film, Erwin Provoost et Hidle de Laere, soulignent : "Le film est sorti sur 34 copies. Il a fait mieux que Matrix revolutions, Bad boys II, Arrête-moi si tu peux, et Kill Bill : volume 1."

Le réalisateur a fait appel pour son film à de grands acteurs flamands, en particulier Jan Decleir. Né en 1946, ce comédien, très populaire dans le plat pays, a été notamment au générique de deux films belgo-néerlandais qui ont obtenu l'Oscar du Meilleur film étranger dans les années 90, et a prêté sa voix à la version flamande de Harry Potter. Antonia et ses filles de Marleen Gorris, primé en 1996, et Karakter de Mike Van Diem, récompensé en 1997. En France, on a pu voir Jan Decleir dans Daens et Hop, et il est également à l'affiche de L'Autre, de Benoît Mariage, qui sort en France une semaine après La Mémoire du tueur. C'est la deuxième fois qu'il travaille sous la direction d'Erik van Looy qui dit de lui : "Il appartient à la royauté du cinéma chez nous"

Le réalisateur revient sur les films qui l'ont influencé, et qu'il a visionnés avant de réaliser La Mémoire du tueur : "J'ai par exemple revu Heat de Michael Mann pour voir comment il met en scène la fascination entre un flic et un gangster, comment il organise leur confrontation. J'avais bien sûr, comme tout le monde, un souvenir très fort de Memento où le personnage principal a un problème de mémoire. Je ne prétends pas me mesurer avec ces films, mais même un fondu de cinéma comme moi a besoin d'un ckeck-up régulier."

La Mémoire du tueur est l'adaptation de L'Affaire Alzheimer de Jeff Geeraerts, qui, avant d'être un auteur de romans policiers à succès en Belgique, a travaillé au Congo dans l'administration coloniale. Il donne des précisions sur la personnalité des policiers du film : (...) Eric Wincke (le commissaire) aime le luxe et porte de beaux costumes, même si c'est contraire au règlement. Il a fait ses études chez les Jésuites, c'est un intellectuel. Il aborde les suspects de manière psychologique et sans élever sa voix. Il les manipule avec une méthode qu'on appelle "spot and study" (voir et examiner). Grâce à mon expérience au Congo, je sais comment cela se passe. La méthode de Vincke est celle que je pratiquais autrefois. Je retenais ce qu'un suspect me répondait à une question et je lui posais la question une heure après pour voir sa réponse. S'il mentait, il était coincé. Verstuyft, par contre, est un homme brut, qui enfonce une porte d'abord et demande un mandat de perquisition après."