Mon compte
    Le Roi de cœur
    Note moyenne
    3,8
    174 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Le Roi de cœur ?

    28 critiques spectateurs

    5
    7 critiques
    4
    9 critiques
    3
    5 critiques
    2
    6 critiques
    1
    0 critique
    0
    1 critique
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 006 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 mars 2017
    "Le roi de cœur" est devenu avec le temps le film mystère de Philippe De Broca. Celui dont tout le monde a entendu parler mais que personne n'a vu. Mais il fut surtout en premier son film maudit car celui à qui tout réussissait, subissait son premier gros échec public en France alors qu'il venait avec ce film d'inaugurer sa propre maison de production destinée à financer ses films mais aussi à aider de jeunes talents. Le réalisateur traumatisé par cet échec se réfugiera un temps dans le Midi de la France. Bizarrement aux Etats-Unis, le film deviendra le chouchou des cinémathèques et campus universitaires au point d'acquérir doucement le statut de film culte. Progressivement il a commencé à se dire en France après la mort de De Broca en 2004 que "Le roi de cœur" était sans doute son chef d'œuvre. Mais pas moyen de vérifier cette assertion, aucune diffusion télé ou sortie DVD (disponible seulement aux Etats-Unis où une adaptation en comédie musicale sera même produite) ne voyant le jour. Il faudra attendre une programmation par le Festival Lumière de Lyon en 2016 pour qu'enfin une sortie DVD soit annoncée. L'attente était donc grande, tout à la fois faite de curiosité mais aussi d'inquiétude. Tous ces laudateurs encouragés par l'impossibilité de voir le film n'avaient-ils pas exagéré sa place dans la filmographie foisonnante du trublion du cinéma français des années 60 à 80 ? Assurément ce "Roi de cœur" qui mérite bien son nom peut être placé dans les cinq premiers d'une filmographie riche de 32 longs métrages. A quelle place exactement ? Sans doute un peu en dessous de "L'homme de Rio" (1964) et du "Bossu" (1997) qui allient perfection narrative et visuelle à une accessibilité plus évidente. "Le roi de cœur" dont l'imagerie lorgne du côté de "La kermesse héroïque" (1935) de Jacques Feyder sur une idée de Maurice Bessy développée par De Broca et son fidèle scénariste, Daniel Boulanger, nous propose dans le contexte chahuté de la fin de la Grande Guerre, la joyeuse et tonitruante émancipation d'un village (Senlis en vérité) par les pensionnaires d'un asile d'aliénés abandonnés par les habitants qui ont déserté le village suite à l'annonce d'une bombe devant exploser juste après le retrait des allemands au profit des anglais libérateurs. Un soldat britannique, Charles Plumpick (Alan Bates) est chargé par son commandement de s'introduire dans le village afin de désamorcer la fameuse bombe posée par les allemands. De Broca profite de ce contexte dramatique qu'il ne se gêne pas de parodier, pour jouer tout à la fois d'un suspense de circonstance mais aussi du potentiel comique de la confrontation entre les gens dits "normaux" et les "fous" qui ont pris possession du village. Toute la question posée par De Broca est de savoir si des gens qui se font la guerre peuvent vraiment être qualifiés de normaux. Son cinéma étant centré depuis le début vers la fuite du réel et l'exaltation de la légèreté, on comprend sans mal que De Broca ait profité de sa première expérience de producteur indépendant pour pousser au plus loin son approche de la vie qui n'est en réalité qu'un trompe-la-mort de la part d'un être profondément angoissé. Sous cet angle, Charles Plumpick est peut-être la réincarnation du metteur en scène lui-même qui s'offre là une déambulation parmi ceux qui ont la chance de pouvoir vivre dégagés de toute entrave sociale et morale. Elu "Roi de cœur" par une joyeuse assemblée anarchique composée de toutes les corporations réinventées (prêtre, tenancière et prostituées, coiffeur, pompiers, général en retraite,...), et amoureux de la belle et gracile Geneviève Bujold qui doit devenir sa reine, le soldat britannique peut aisément comparer les deux mondes et se demander dans lequel il sera le plus heureux après avoir vécu cette boucherie que fut la "der des ders". Pour le convaincre ses hôtes improvisés qui ont autrefois été des gens intégrés, lui assènent quelques vérités qui amènent à réfléchir. "N'arrêtez pas de respirer pour vivre vieux, "Tu chasses des chimères, je vais te confier mon secret. Je vis dans l'instant, il n'y a que l'instant qui compte !", "les plus beaux voyages se font par la fenêtre". Toutes ces maximes détournées font aujourd'hui la une des livres et magazines de psychologie, donnant les recettes du bonheur à de braves citoyens broyés par un consumérisme tyrannique. Des fous certes mais tout à fait conscients des limites qui sont les leurs quand ils ne suivent pas Charles lorsqu'il entreprend de les guider hors du village où lorsqu'ils rejoignent leur asile quand les habitants fuyards pointent le bout de leur nez une fois le danger écarté. De Broca qui a toujours su attirer les acteurs à lui a pu composer le casting idéal avec des iconoclastes extravagants comme Pierre Brasseur, Julien Guiomar, Michel Serrault, Jean-Claude Brialy ou Adolfo Celi auxquels se joint une Micheline Presle épatante que la démesure n'a jamais effrayée quand le jeu en valait la chandelle. Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Charles Plumpick qui après avoir rejoint son régiment s'empresse de rejoindre sa bande de joyeux lurons. Sorti en plein dans les Trente Glorieuses alors que la vague de mai 68 n'a pas encore déferlé sur la France, le film sans aucun doute trop lucide sur l'homme social a été jugé trop subversif. Tout comme Marco Ferreri dont le dantesque "Dillinger est mort" sortira trois ans plus tard, on peut imaginer que De Broca n'était pas insensible aux théories du grand philosophe allemand Herbert Marcuse qui dénonçait l'inhumanité du principe de réalité répressif qui selon Freud justifiait la sublimation répressive des désirs. L'impasse dans laquelle est engagée l'humanité impose des changements de paradigme qui rendent désormais "Le roi de cœur" plus accessible. On aurait peut-être pu gagner cinquante ans. De Broca était donc bien un amuseur talentueux mais aussi un être sensitif extrêmement préoccupé par des pensées métaphysiques. Parsemé des quelques scènes très poétiques comme celle où Coquelicot (Geneviève Bujold) rejoint la maison où se trouve Charles sur un fil d'équilibriste, "Le roi de cœur" est sans aucun doute celui de ses films qui lui ressemble le plus.
    Psykedelice
    Psykedelice

    22 abonnés 36 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 novembre 2023
    Le message du film est très beau. Les personnages sont touchants et hétéroclite. Un peu de douceur et de poésie dans un monde de fou.
    Newstrum
    Newstrum

    30 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 janvier 2017
    Une parenthèse (dés)enchantée en temps de guerre, servie par une distribution extraordinaire, les belles couleurs de Pierre Lhomme et la musique de Georges Delerue, et surtout la fantaisie de De Broca. Un film merveilleux, le plus beau de son auteur. A ne pas rater. Voir ma critique sur mon site :
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 juillet 2014
    Quel dommage qu'un tel film soit passé inaperçu ! Il en fleurit tant d'instants poétiques, de réflexions métaphysiques... C'est avec le coeur léger et l'oeil humide qu'on le savoure.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    916 abonnés 4 837 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 février 2017
    Il fallait oser pour réaliser une bouffonnerie aussi énorme. À côté de ce film la "partie" avec P. Sellars c'est une lecture d'Homère....
    Farfelu, déjanté et quand même franchement grotesque. Mais à outrance. Totalement dans les excès. Malgré cela l'histoire tient la route!!! C'est un comble!!!!
    Loïck G.
    Loïck G.

    282 abonnés 1 629 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 janvier 2017
    Un flop à sa sortie en 1966, un succès dans la foulée aux USA, la méprise a suscité bien des commentaires sur un film qui aujourd’hui apparaît bonifié par ses rides et son histoire. Loufoque à priori quand tous ces pensionnaires d’un asile d’aliénés prennent la poudre d’escampette pour redonner vie à un village déserté devant l’arrivée des troupes allemandes qui à la fin de la première guerre détruise tout ce qu’ils peuvent avant de battre en retraite. C’est presque sur le ton de la galéjade que Philippe de Broca, léger et désinvolte rapporte des faits véridiques pour en faire une parodie d’un quotidien pas très reluisant. Les plus fous ne sont bien évidemment pas ceux que l’on imagine, et on se plait à suivre cette fête ininterrompue sur la place de l’église où Tati et Mocky auraient pu se rencontrer. L’affiche est magnifique de célébrités confirmées ou en devenir dont Michel Serrault en folle Figaro qui précédait l’événement. A l’image de ce réalisateur qui ne se contente pas d’amuser et d’instruire les foules. Il joue de l’œil et de la caméra, brocarde ici et là, le sabre et le goupillon. Julien Guiomar en Monseigneur Marguerite. Irrésistible ! Avis bonus Le point de vue du directeur de la photo, des comédiens et de Mme de Broca… C’est très intéressant d’autant que dans le premier chapitre, plusieurs vidéos du tournage donnent un excellent aperçu des coulisses de ce film.
    Pour en savoir plus
    Eselce
    Eselce

    1 200 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 janvier 2016
    C'est basé sur un scénario à fort potentiel. Une ville désertée que des pensionnaires d'un asile d'aliénés va envahir. Mais la comédie tourne vite au gros bazar sans queue ni tête et surtout sans être drôle :( Une anarchie qui est trop contrôlée. De l'improvisation pour les acteurs aurait sans doute donner un meilleur résultat. Potentiel sous exploité et loin d'être amusant, tout y est sans surprise alors qu'il y avait matière à faire du n'importe quoi "amusant". Je l'ai trouvé loin d'être drôle malgré une excellente idée et une époque qui se prête à la folie. J'espère voir un remake un de ces jours car il y a vraiment de quoi réaliser un grand cru !
    AMCHI
    AMCHI

    5 034 abonnés 5 934 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 août 2017
    Une idée originale pour un film plutôt décevant malgré sa belle histoire, le film a une ambiance très gaie et il comporte de belles scènes mais le problème c'est que les acteurs ont plus l'air de s'amuser que nous, ce qui fait qu'on s'ennuie un peu.
    Un film intéressant dans la filmographie de Philippe de Broca mais certainement pas son plus réussi.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    516 abonnés 2 526 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 octobre 2017
    Je ne suis pas un inconditionnel de ce genre de fables mais je dois dire ici qu’elle est particulièrement réussie, tant dans sa forme que dans ses idées. L’idée de base qui consiste à opposer ceux qui font la guerre et ceux qui sont fous est tout bonnement géniale, celle de livrer un village entier aux malades de l’asile psychiatrique n’en est qu’une conséquence qui tire le spectacle vers une farce colossale. Le premier mort du début surprend dans ce contexte mais le final viendra tout justifier. Les acteurs s’en donnent à cœur joie et nous avec ; ce qui, en plein essor de la ‘’nouvelle vague ‘’ est sacrement réconfortant, il y a de la place pour tous dans le cinéma du moment que les films sont ‘’bons’’. Les gags sont savoureux, des danses écossaises au coup de masse du lansquenet sur la tête du colombophile rien n’est à jeter. Les mimiques et les attitudes des uns et des autres sont un régal pour les yeux, les dialogues malgré quelques pensées philosophiques passant au second plan. Un grand film français intemporel qui je crois n’a guère été apprécié à sa sortie. Pourquoi ? En avance sur son temps !
    Acidus
    Acidus

    617 abonnés 3 647 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 décembre 2012
    Bonne histoire mais pas aussi décalé que cela. "Le roi de coeur" n'en comporte pas moins son lot de scènes rocambolesques et folles mais sans tomber dans l'onirisme pur. On aime se perdre dans ce carnaval de fous et partager leur naïveté (mais aussi leurs échanges plein d'intelligence) et l'on partage la détresse du pauvre soldat anglais égaré dans cet univers extravagant. Philippe de Broca signe ici un joli conte, une sorte d' "Alice au Pays des Merveilles" version première guerre mondiale qui a son charme.
    landofshit0
    landofshit0

    248 abonnés 1 745 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 décembre 2013
    Le ton donné au film est étrange mais il n'est pas inintéressant. Debroca aurait tout de même gagner à rendre le contraste entre les fous remplis d'utopie et ceux qui les enfermes plus grand. La guerre est un monde qui n'a pas sa place dans la folie et seul les saints d’esprits peuvent la créer,voilà en gros le message du film. Le roi de cœur manque de vrai décalage,il est surtout trop remplis de danses et de musiques.
    Caine78
    Caine78

    6 009 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 octobre 2010
    Si il nous est un peu difficile de rentrer un peu dans ce film, au ton très curieux, il faut reconnaitre qu'une fois que c'est fait, l'ensemble se fait tout de même très agréable. Il se dégage beaucoup de charme de ce film de Philippe De Broca, qui signe ici l'un de ses meilleurs films, drôle et décalé. De plus, le film se fait une jolie réflexion sur la vie et parfois la mort, et on sera étonné de la justesse des dialogues en général; Car ce film est un hymne à la joie de vivre, filmé avec sincérité et sensibilité par un cinéaste souvent inégal. Bref, une jolie fable, légère et touchante, porté par des comédiens inspirés, notamment Pierre Brassuer, Geneviève Bujold, qui est ici touchante au possible, mais aussi Jean-Claude Brialy et Michel Serrault, qui nous ont quittés il y a peu. Sensible et profondément humain.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    voici un film méconnu de De Brocca absolument estraordinaire. La poéasie, la finesse ,la dérision et le talent des acteurs ,pleins de bonne humeur,nous font rever. Il faut redécouvrir cette oeuvre qui ne se démodera jamais par son sujet. Moralité ,les plus fous ne sont pas ceux que nous croyons.
    Cocobusiness
    Cocobusiness

    11 abonnés 382 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 mars 2007
    Un casting formidable pour un film intemporel qui n’a pas pris une ride, en 40 ans ! Œuvre d’une grande poésie, à la fois légère et lourde d’un sens profond. Fin 1918, une petite ville franchouillarde est désertée par ses habitants. Les « fous » de l’asile du coin s’échappent et reconstruisent à leur manière la vie sociale du lieu. L’envoyé anglais, n’en croit pas ses yeux. Que dit son cœur ? C’est du Prévert, lyrique et fantastique. Un bijou.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 21 mars 2017
    On aime De Broca pour son goût de l'absurde, ses oxymores dramatiques, ses personnages à contre sens, son culot à pousser la farce vers l'extrême, sans jamais verser dans le mauvais goût d'un Mel Brooks ni les pesanteurs d'un Blake Edwards. Les ingrédients de ses meilleures réussites contiennent dans ce Roi de coeur mais il manque la levure pour que le mélange prenne du volume. Ces fous lâchés dans une ville menacée d'être détruite par une charge explosive, s'agitent dans une farandole colorée et joyeuse, sans jamais nous émouvoir, sans jamais nous faire rire. On reste indifférent au cabotinage de Pierre Brasseur, aux débordements pré-Cages aux folles de Michel Serrault, au lyrisme forcé de Jean-Claude Brialy et au papillotements de cils de Micheline Presle. Le français parlé par Alan Bates n'est pas toujours audible. Un ratage presque total, à voir en passant, pardonnable dans une filmographie qui compte une bonne quinzaine de films remarquables.
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top