Restons objectifs... Jurassic Park, le film qui a convaincu le monde en 1993, engendrant une véritable "dinomania", et ce de façon peu commune. Avant tout basé sur l'un des nombreux travaux de Michael Crichton, ce long-métrage est incontestable à tous niveaux, et il se paie même le luxe de comporter quelques imperfections qui le rendent d'autant plus précieux car issu d'une époque où les retouches systématiques n'avaient pas encore rendu le cinéma insipide. Direction Isla Nublar, l'île sur laquelle se jouera le succès d'un film où deux espèces séparées par 65 millions d'années d'évolution se rencontreront par le biais d'une génétique en roue libre. Et c'est précisément dans ce cadre, idyllique au départ, que le spectateur est invité parmi un petit comité (porté par un casting très efficace, et accrocheur) regroupant plusieurs points de vue, et aussi divers que celui du responsable, du paléontologue, de la paléo-botaniste, du chaoticien, de l'avocat, et bien sûr d'un public plus jeune, qui à première vue se trouve en admiration devant le retour de ces animaux préhistoriques. C'est ainsi que tout semble se dérouler jusqu'à l'inévitable moment où Jurassic Park commence à se montrer sous son vrai visage, aux yeux de ceux n'ayant pu quitter le navire à temps... Venons-en tout d'abord aux effets spéciaux, et notamment à ce compromis idéal entre animatroniques et images de synthèse (les premières du genre), du travail de Stan Winston aux techniques d'animation de Phil Tippett adaptées en CGI, tout y est, et on retiendra en particulier l'impression réaliste et parfois dérangeante de ces créatures qui, même sous une pluie battante, se présentent toujours aujourd'hui de la manière la plus naturelle qui soit. Quelques pauses, mais suffisamment courtes et agrémentées pour éviter d'éventuelles longueurs sur la durée du film. Des dinosaures relativement discrets, mais dont les apparitions font mouche et impressionnent par la crédibilité apportée via les effets visuels et les situations face aux personnages humains. La musique quant-à-elle, composée par John Williams, et dont le film a énormément bénéficié pour sa réussite, s'articule très bien autour de chaque scène. On repense immédiatement au thème principal lors de l'arrivée sur l'île, ainsi qu'à nombre de titres tous plus mémorables les uns que les autres. Pour terminer (bien qu'il y aurait encore tant de choses à dire), il est clair que Jurassic Park s'impose comme un chef-d'oeuvre monumental, devenu classique parmi les classiques, à l'image par exemple d'un King Kong de 1933 (ou Le Monde Perdu de 1925), et qui constitue un point de repère, non seulement dans son domaine, mais également et plus généralement dans celui du grand cinéma.