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    Fanny et Alexandre - Partie 1
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    58 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 décembre 2013
    "Fanny et Alexandre" est un chef d'oeuvre. Voilà, maintenant que c'est dit, je peux commencer à écrire cette critique. Je dois avouer ne pas trop connaître le cinéma d'Ingmar Bergman (je n'ai vu actuellement que "Le Septième Sceau" en des temps reculés). Quoi de mieux que commencer (je ne dis pas continuer car je n'ai plus tellement de souvenirs du "Septième Sceau") par le film testamentaire du réalisateur suédois? "Fanny et Alexandre" est une représentation de la vie, tout simplement, avec une pointe d'onirisme et de fantastique. Dernier film réalisé par Bergman pour le cinéma ("Fanny et Alexandre" existe aussi sous forme de série TV de 5 heures qu'il me tarde de voir), il y a une grande humanité qui émane de ce film. Séparé en 3 grands axes, pour cette version cinéma, le film s'ouvre sur la longue séquence du réveillon de Noël, fêtée chez la grand-mère, qui est tout simplement un exemple en la matière, au même titre que la séquence du mariage dans "Le Parrain" et "Voyage au bout de l'enfer" (même si les deux films sont très différents). Puis le récit continue alors que le père de Fanny et Alexandre décède, et que la mère se remarie avec un évêque aux tendances bigotes et quelque peu cruelles. Puis, la troisième partie se concentre sur cette vie en "enfer" pour les enfants, et ses répercussions. "Fanny et Alexandre" représente la vie, comme je le disais. On y rit, on y pleure, on éprouve de la colère, tous les sentiments humains y passent et sont merveilleusement mis en scène par Bergman. Les questions métaphysiques sont posées avec maestro, sans qu'elles ne viennent alourdir le récit (bien au contraire), accompagnés d'un aspect fantastique bienvenu, permettant de faire l'amalgame entre le monde des morts et celui des vivants, et ainsi de permettre à Bergman de poser les questions qui habitent ses personnages, et donc sa propre personne. "Fanny et Alexandre" est l'un des plus beaux films réalisés pour le cinéma, et je dis ceci sans mâcher mes mots. Tout dans le film est d'une justesse, d'une magnificence que ce soit dans le scénario ou dans la réalisation. Bergman, pour son oeuvre d'adieu au cinéma lui apporte un chef d'oeuvre qui restera gravé dans les mémoires.
    Spiriel
    Spiriel

    29 abonnés 318 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 janvier 2009
    310 minutes de maîtrise absolue. Une fresque romanesque familiale impensable, sauf pour Bergman. Le film synthétise toutes les thématiques de l'auteur, mais la différence c'est qu'ici la nature autobiographique de l'oeuvre fait qu'on a l'impression de saisir l'origine des obsessions d'Ingmar, et pas seulement les obsessions en elles-mêmes. Tout du long, le film est d'une beauté phénoménale. Nykvist fournit probablement son travail le plus abouti. L'omniprésence de la mort, le mépris de Dieu, l'imagination comme refuge contre la solitude et l'oppression, la famille en ce qu'elle a d'écoeurant et de salvateur... Passionnant, parfois d'une intensité incroyable (l'arrivée chez le beau-père est terrifiante, les confrontations Alexandre-évêque d'une violence psychologique inégalable). Toutefois, le film n'a pas la grâce, la légèreté ni l'énergie du Spetième sceau, des Fraises sauvages ou de Persona, nettement plus courts, plus mystérieux aussi. Tous ces films sont de toute façon des incontournables.
    Anaxagore
    Anaxagore

    114 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 novembre 2008
    Encore un miracle du septième art! Jamais peut-être film ne fut à la fois aussi profond et aussi simple d'accès. Et si l'on craint d'être rebuté par la manière austère de Bergman, c'est assurément par «Fanny et Alexandre» (1982) qu'il importe de commencer la découverte de son oeuvre. Le réalisateur y rend accessible au plus grand nombre (le film est originellement destiné à la télévision suédoise), avec une concentration stupéfiante, toute la richesse thématique de ses autres films. L'enfance; la famille, blessée, mais pourtant nécessaire au ressourcement; l'amour et la haine, la joie et l'angoisse; l'imagination comme lieu de régression dans le rêve ou le cauchemar, mais aussi comme moyen de reconquête du réel par l'art; Dieu, à la fois absent et présent; la religion; la musique; le cinéma sous le signe de la lanterne magique; le théâtre; tout Bergman est là ! Il s'y livre d'ailleurs soi-même comme en aucun de ses autres films, Alexandre étant à bien des égards son alter ego. Bien des séquences ont une dimension autobiographique, depuis celle de la lanterne magique jusqu'à celles mettant en scène l'évêque luthérien, en qui on peut difficilement ne pas reconnaître la figure de son père. La réalisation magistrale est d'un classicisme pleinement assumé, mais sans aucun académisme, la forme épousant le contenu romanesque à la perfection. Le style de son côté démontre une nouvelle fois l'incroyable puissance onirique du cinéma bergmanien. Enraciné dans le réel, il ne sombre jamais dans la naturalisme ou l'empirisme plat, mais suggère l'au-delà du phénomène par un art inimitable de l'ancrage de l'imaginaire dans le réel. Un ouvrage une nouvelle fois prodigieux et parfait! Et si vous ne me croyez pas, allez-y voir! Je gage que vous ne serez pas déçu(e).
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 31 octobre 2007
    Le plus beau film que j'aie jamais vu (et revu !). Une famille de célèbres comédiens de théâtre, en Suède, au début du XXè siècle.Le père meurt. Son épouse se remarie avec un évèque. Ce dernier, autoritaire, hypocrite et foncièrement pervers, se heurte à ses beaux enfants, Fanny et Alexandre, au garçon surtout, qui pourrait être Bergman enfant. Les enfants s'enfuiront comme par magie dans une malle, et le jeune Alexandre, par la pensée (par la foi ? ou ma force de son imagination d'artiste ?) mettra le feu au presbytère.
    Preque 6 heures (la version longue, filmée pour la télévision). Une fresque qui embrasse tout : l'enfance, l'art, Dieu, la famille, la mort. Avec une simplicité de récit incroyable pour qui connaît Bergman : est ce un conte pour enfant ? un récit philosophique ? Que dire devant ce film ? Que je l'ai vu plus de vingt fois ? Qu'à chaque fois je n'ai pu retenir rires et larmes devant tant de beauté ? Que TOUS les amis avec qui je l'ai regardé le considèrent comme un des plus beaux films qu'ils aient jamais vus ? En définitive, tandis que j'essaie de mettre en mots cette critique, des images me reviennent, si fortes, si puissantes, que j'ai tout simplement envie d'arrêter l'ordinateur et de glisser le DVD dans le lecteur...
    Plume231
    Plume231

    3 471 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 décembre 2011
    Dire que j'ai eu un immense coup de coeur pour cette oeuvre, qui est la somme et le testament d'un des plus grands cinéastes du monde ainsi que son film le plus abouti, relèverait de l'euphémisme. J'ai rarement autant senti la perfection dans tous les aspects d'une mise en scène absolument magnifique et magistrale, en un mot parfaite dans le sens le plus prodigieux du terme. Il y a tout Bergman dans ce film : le puritanisme, l'hédonisme, l'art de l'ellipse, la densité, le fantastique, des éléments autobiographiques. Mais il y a aussi des références à Strindberg, à Dickens. Et même Shakespeare vient enrichir un récit fascinant, d'autant plus qu'on le voit par le regard d'un enfant, et au final optimiste qui ne va jamais là on l'attend. Ingmar Bergman était un génie. "Fanny et Alexandre", chef d'oeuvre absolu, en est une preuve définitive et merveilleuse.
     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 février 2015
    5 h et 20 minutes où se seront mêlés drame, comédie et fantastique: en bref, tout le cinéma de Bergman, ce dernier réalisant là un film monumental qui semble faire la synthèse de toute son oeuvre. "Fanny et Alexandre" est un film riche, dense et s'il est inévitablement inégal, il impressionne par sa maturité et sa montée en puissance. Un film sur la famille, sur ses joies, ses humiliations, ses fractures et ses fantaisies; un film sur le théâtre qui propose une belle réflexion sur le métier d'acteur; ou encore un film sur la mort et l'évocation de la peur qu'elle inspire et des fantômes qui hantent les vues et les pensées. Bergman sera aussi parvenu à créer des personnages forts et tous très différents, du très drôle Gustav Adolf à la mélancolique Helena en passant par le terrifiant Edvard Vergerus. L'amour ou l'intérêt qu'il leur porte se construit sur la durée et permet aux dernières scènes d'atteindre une puissance émotionnelle qui m'était jusqu'alors inconnue dans le cinéma du maître suédois. "Fanny et Alexandre", c'est aussi le charme envoûtant de Noël, les terribles événements de l'été ou encore les mystérieuses actions relevant soit de la magie dont use les personnages soit de la mise en scène, cette dernière atteignant sur les deux dernières heures une assurance éblouissante et faisant preuve d'une inventivité saisissante. Après tant d'angoisses, c'est sur une note sereine que se conclut ce film-somme d'une ambition démesurée.
    Moorhuhn
    Moorhuhn

    120 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 janvier 2011
    Je n'en étais pas à mon coup d'essai avec Bergman. J'ai peut-être bien fait de retarder mon visionnage et d'attendre de voir d'autres Bergman avant, car paradoxalement si Fanny och Alexander apparait comme étant le Bergman le plus accessible, je pense qu'il faut bien connaître le cinéaste pour mieux apprécier cette oeuvre tant celle-ci semble être un aboutissement du travail du génie suédois. Comme le dit The-Go en première page, celui-ci place encore au coeur de son oeuvre les thémathiques qui lui sont chères comme la religion ou la mort, tout en apportant un regard neuf sur l'enfance, une vision plus douce qui au final contraste avec la noirceur de l'univers entourant les jeunes Fanny et Alexandre. Le film par contre s'appuie davantage sur le jeune garçon, Fanny passe un peu à la trappe, après je ne pense pas que c'est un défaut car la naiveté de Fanny n'était peut-être pas la plus adaptée pour observer l'oeuvre.
    En tout cas Bergman, même si il use encore ses thémathiques habituelles, ne fait pas dans le copiage, à croire que ce cinéaste sait se renouveller à partir des mêmes choses de base, c'est fou. On sent que cette oeuvre est très personnelle, elle nous fait voyager dans un monde fascinant où s'entrecoisent la réalité et l'imaginaire, où le puritanisme du nouveau milieu que découvriront les jeunes enfants a des allures de prison.
    Au niveau de la mise en scène j'ai trouvé que c'était vraiment quelque chose. Durant la majorité de l'oeuvre celle-ci se révèle sobre mais efficace, elle s'efface peut-être un peu derrière son sujet mais par moments elle se permet des coups de maître, c'est juste fabuleux.
    Ajoutons à une réalisation inspirée, une photographie à tomber. Que c'est beau! Visuellement c'est vraiment sublime, un régal pour les yeux, Tonton Sven ( Pardonnez-moi si je ne mets pas son nom, j'ai tellement peur de l'écorcher) est un maître en la matière, la photo est du niveau de celle de Cris et Chuchotements, l'esthétique est tout bonnement ravissante.
    En plus de donner cette touche d'imaginaire, Bergman montre encore qu'il maîtrise les rapports entre ses personnages. Ceux-ci apparaissent tantôt chaleureux, tantôt ambigus, juste naturels, sans surenchère d'émotions. Et en 5 heures il a le temps de les développer, tout comme leurs caractères. Les affrontements entre le prêtre et Alexandre sont terrifiants, on sent bien la rancoeur de Bergman, et psychologiquement ceux-ci sont réellement intenses.
    Bref les mots manquent pour qualifier ce film, c'est une expérience unique, une oeuvre intimiste d'une grande richesse et d'une grande beauté, Bergman s'impose à moi comme un Dieu, son cinéma me passionne et me transcende, c'est juste renversant et beau.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 21 mai 2014
    Je n'ai vu que la version "courte" et les manques se font sentir. Le film est appréciable par le travail de la couleur et la mise en scène sans faute. Bergman semble se libérer d'un poids avec ce film.
    calliphilus
    calliphilus

    7 abonnés 76 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 juillet 2015
    Bergman partage avec Visconti la passion des reconstitutions historiques soignées, le gout des décors fastueux, la volonté d’inscrire des dialogues et des gestes en rapport avec l’époque choisie. Il partage aussi avec le maitre italien la réalisation de scènes ambigües (le comportement amoureux de la jeune servante boiteuse avec Alexandre frise le déniaisage, cet Ismaël androgyne qui hôte délicatement la chemise de nuit du jeune garçon) ainsi que des portraits psychologiques de personnages aux tendances bizarres (l’évêque luthérien aux penchants sadiques). Il s’éloigne, en revanche, de l’art transalpin par des grossièretés inutiles (l’oncle pétomane, scènes de beuverie et de copulation trop réalistes en décalage avec la délicatesse des moments de prière), des monologues interminables et un montage – surtout dans la première partie- soporifique. La tension dramatique augmente dans la deuxième partie, mais l’insertion sans différentiation de scènes oniriques obscurcie le récit à l’inverse d’un Buñuel qui sait nous montrer de telles scènes dans la clarté. Le film se termine par un vibrant hommage aux créateurs dramatiques et à l’art théâtral en général. Les acteurs sont tous remarquables en particulier le jeune Bertil Guve (Alexandre) lequel ne se contente pas d’avoir un charmant minois mais aussi du talent. Il est, de surcroît, fort bien doublé ce qui n’est pas le cas de sa mère. Etant adepte du classicisme français, à savoir la concision (qui ne sut se borner etc.) comme on peut y gouter en contemplant les films de Renoir, Bresson, Melville, Clouzot, Carné, Clair et bien d’autres, j’avoue ne pas éprouver une passion pour les longueurs et les lourdeurs bergmaniennes et cela tout en reconnaissant chez ce suédois le traitement profond de sujets passionnants et maintes scènes fort réussies.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 30 décembre 2011
    Même si le film a quelques défauts mineurs (film un peu long, on sort peu des deux décors principaux des habitations des héros éponyme du film), c'est un chef d’œuvre incontestable. Et mon dieu que INGMAR BERGMAN EST UN IMMENSE GÉNIE. En effet le scénario, l’interprétation, les décors, ma mise en scène atteignent la perfection. Et si on trouve à la fin de la première heure que le film s’essouffle un peu, ce n'est que' pour arriver à la tension dramatique insoutenable des scènes de confrontation de Alexandre et de son beau-père. A l'heure ou les critiques de nos jours ou les médias encensent le premier réalisateur venue, que ces derniers revoient le travail de Bergman et ils comprendront ce que c'est d’être un réalisateur de génie. Un film indispensable à l'histoire du cinéma.
    il_Ricordo
    il_Ricordo

    94 abonnés 407 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 octobre 2011
    Ce film, cette merveille, ce chef-d'oeuvre est le plus abouti d'Ingmar Bergman. Splendeur visuelle, tableaux de famille chaleureux, pathétiques, agressifs ou fantastiques, le film se suit comme un rêve. Bergman, le chef d'orchestre, dirige les acteurs avec raffinement, les enfants sont tout aussi touchants que les vieillards. Sven Nykvist restitue l'atmosphère tamisée d'une grande famille bourgeoise de la Belle époque. Conte fabuleux et fantasmagorique, Bergman passe de scènes tendres aux scènes austères, lugubres et tristes avec virtuosité : toute son œuvre se résume dans ce monument.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 20 août 2011
    D’après François Truffaut, un chef d’oeuvre doit avoir des caractéristiques particulières… Une des plus importante consiste l’existence d’un don du metteur en scène à son film. Pour lui, on doit pouvoir ressentir derrière chaque scène, l’ommniprésence du metteur en scène. Il n’existe pas de film regroupant autant le fait précedemment d’écrit que Fanny et Alexandre. Nous nous interrogerons donc sur ce qui fait de « Fanny et Alexandre » un don personnel de Bergman, comme un enfant.
    ■Bien que Alexandre partage la vedette avec sa soeur Fanny sur le titre du film, il est inévitablement certain qu’il en est le personnage principal. En effet, tout au long du film c’est finalement le regard d’Alexandre qui sera le plus exploité. Bergman délivre à travers son personnage une idée de l’enfance simple et complexe à la fois. Durant le film, Alexandre se montre obeissant et désobeissant, il se montre heureux et malheureux, curieux et lassé, respectueux et méprisant ou même têtu et lunatique. Il est heureux de recevoir ses cadeaux pour noel (comme généralement tous les enfants) et s’amuse sans complexe du « feu d’artifices » de l’oncle Carl. Il ne pense pas à la mort, ou du moins à la sienne : l’omniprésence des horloges dans la maison ne lui fait pas peur (son caractère est parfaitement résumé dans la scène d’ouverture).
    ■Sa soeur, quant à elle, a une personnalité beaucoup moins affirmé. Fanny est beaucoup plus timide et parle peu. Elle est beaucoup plus influençable que son frère, certainement à cause de la différence d’âge. A l’inverse d’Alexandre, personne ne s’acharne contre elle.
    ■Les deux enfants ont donc des caractères plutôt très différent, cependant cela ne les empêche pas de s’aimer au fond de même.
    Ce qui finalement entre en opposition avec l’enfance et son innocence attitrée c’est cette vieillesse pesante. En effet, après la scène de la fête de noel, un à un les personnages pensent à la mort. Héléna la première tente de parler d’autre chose mais fond en larmes à chaque fois que l’idée de la mort lui revient. Oscar, le père de Fanny et Alexandre, se montre nerveux dès le début de la fête. L’oncle Carl pleure également le soir dans son lit au coté de sa femme comme un enfant et Gustav Adolf perd son désir pour la nourrice à cause d’une blague sur son âge. Cette opposition dès le début du film est frappante. La scène de Noel ressemble finalement beaucoup à la fête présente dans la règle du jeu. Les passions se déchainent de tous les côtés, les personnages cours, les hommes se lâchent (Gustav Adolf saute sur la nourrice et Carl se livre à un « feu d’artifices »). La profondeur de champ, parfaitement exploitée, rend d’avantage l’image vivante.
    Bergman, fils de pasteur, a toujours méprisé profondément la religion. Cela se retrouve dans le film a plusieurs endroits. On peut le voir dans la scène de l’enterrement où il balance toutes sortes de grossiéretés. On peut également le voir dans la scène du mariage entre sa mère et le pasteur où celui ci se jète sur une table. Mais l’image la plus frappante reste celle du beau père, ce pasteur violent et détestable qui va conduire Alexandre a détesté la religion Chrétienne (Ce mépris est poussé encore plus loin : c’est un Juif qui vient délivrer les enfants du pasteur).
    ■ Comme le dit le très beau et sincère discours d’Oscar au début du film, le théâtre est un monde à part ; un monde meilleure. Il essaye de lutter contre le monde extérieur, parfois il y arrive, parfois l’échec est important (décès de Oscar par exemple). Le théâtre perd finalement toujours puisque Oscar meure pendant qu’il jouait.
    ■Le théâtre est présenté comme un décor de fond, un bonheur inaccessible : Alexandre lit une pièce dans son lit, le pasteur lui saisit des mains violemment.
    ■Il y’a également cette scène incroyable où Dieu apparait devant Alexandre, le terrorise et le contraint même à demander si il est sur le point de mourir. Finalement le Dieu en question n’est qu’une marionette issue du théâtre de marionettes.
    ■C’est également le théâtre qui finira le film : un extrait de la pièce « Le songe » de Strindberg. En effet le film se termine ainsi : « Tout peut arriver, tout est possible est probable. Le temps et l’espace n’existent pas. Sur un fragile tissus de réalité notre imagination tisse de nouveaux modèles. » Encore un bel hommage au théâtre avec cette définition qui vient donc conclure le film.
    ■Bergman pousse encore plus loin ses relations avec le théâtre : le vrai père d’Alexandre est l’acteur (Oscar), le pasteur n’est que son beau-père.
    Critique complète et illustrée : http://vingtquatrefoislaveriteparseconde.wordpress.com/
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 18 janvier 2015
    Ce sera... beau. Et brutal. Beau parce que brutal.
    Le vertige du film tient à ce grand écart entre ces actes individuels monstrueux, perpétrés dans la plus grande indifférence morale, et une sorte de fatum qui s'abat sur les individus déjà meurtris par le malheur. Une fois le film terminé, quelque chose comme un frisson métaphysique aura parcouru l'échine du spectateur.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 803 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 août 2010
    Je ne sais pas trop quoi dire, sinon le film dans sa première partie m'a rappelé un conte de Noël, pour après vraiment se concentrer sur le personnage d'Alexandre et c'est là que le film est le meilleur.
    Je pense que Bergman n'est jamais aussi bon que lorsqu'il se concentre sur les interactions entre deux personnages, il y en a à plusieurs reprises dans le film.
    J'ai l'impression que Fanny et Alexandre est un peu une synthèse de pleins de films qu'il a pu faire. (les meilleurs heureusement).
    Après c'est très long, j'ai dû mal à juger un film aussi long, je veux dire, noter (sur 4 ou 5 ou même 10) un film de 2 heures c'est quelque chose de courant, donc à force je commence à avoir l'habitude, mais noter un film de 5h… ça fait la 3° fois que je dois noter un film aussi long ou presque…
    Du coup j'ai mis une note, mais cette note peut changer encore plus facilement que celles de films plus court… il se passe tant de trucs dans ces 5 heures que les résumer à une note serait absurde.
    Mais les 5 heures sont clairement un avantage, Bergman peut ainsi faire durer les échanges entre les personnages pendant plusieurs dizaines de minutes, et ça putain mais qu'est ce que c'est bon. C'est un des rares films dans lesquels ça peut se produire, ces échanges, parfois affectueux, parfois méchant, parfois triste.
    Et puis il y a une réelle profondeur des personnages secondaires, même si fanny par exemple passe un peu à la trappe…
    Mais voir le monde au travers des yeux d'alexandre c'est une très bonne idée. Parce que son comportement, sa souffrance, elle est parfaitement compréhensible du spectateur qui va s'identifier à lui.
    J'aime beaucoup la légère dose de surnaturel, qui conforte l'aspect envoûtant et shakespearien du film.
    Fanny et Alexandre possède une réelle constance dans la qualité, le film est beau, sans pour autant détourner les regards de ces acteurs, de leur destin.
    C'est dans ces moments que je me maudis de ne pas avoir lu plus de Shakespeare.
    Bref c'est un film assez exceptionnel, et je me demande où ils ont coupé pour la version courte.
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 083 abonnés 4 212 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 novembre 2016
    Je connais assez peu le cinéma de Bergman, et il est vrai que j’avais vu Fanny et Alexandre il y a de cela plusieurs années, et que je n’avais malheureusement pas été bien convaincu.
    Bon, soyons honnête, je reconnais que ce film est visuellement superbe. Soin des décors manifestes, costumes sublimes, reconstitution d’époque précise, photographie lumineuse, Fanny et Alexandre est une plongée réjouissante en la matière dans le début du XXe siècle, enchanteur par sa beauté plastique. Je ne peux pas dire que la réalisation d’Ingmar Bergman soit spécialement alerte, malheureusement. Le réalisateur nous offre un travail lourd, pesant, surtout dans une dernière partie où il maitrise mal les aspects « fantasmatiques » de son métrage. Le résultat est une mise en scène assez démonstrative, qui, dans le genre film en costume m’a rappelé le travail de Milos Forman sur Valmont.
    La bande son aussi est étrangement restreinte pour un métrage de ce genre. Un choix qui aurait pu se justifier pour la partie centrale qui se veut plus austère, mais qui manque sérieusement pour la première et la dernière partie.
    Sur le fond, Fanny et Alexandre est un film qui aborde énormément de bonnes choses, mais dans un traitement pontifiant qui manque d’émotions. Le recours au fantastique parait d’ailleurs terriblement déconnecté de cette volonté exacerbée de précision documentaire dans les décors et le rendu historique. Fanny et Alexandre (surtout Fanny) apparaissent même secondaires dans ce film, ce qui a de quoi surprendre. S’il y a des moments passionnants, notamment une première partie remarquable, petit à petit le film s’enfonce dans des idées plus ambitieuses dont le traitement laisse à désirer, avec un final « grandiloquent » qui ne m’a pas franchement convaincu. Je suis peut-être sévère, mais si Bergman livre un récit propre, et assez fluide malgré la longueur du film, ça manque de vigueur, de puissance, et ça semble de temps en temps se perdre dans des méandres sans issue.
    Le casting est bon en revanche. Bertil Guve est très convaincant dans la peau d’un personnage compliqué, tandis que Pernilla Allwin n’a elle guère de présence, malheureusement. En revanche Eva Fröling crève l’écran, et elle porte le film sur ses épaules, tenant un rôle difficile avec une maitrise rare. J’ai aussi trouvé qu’en antagoniste Jan Malmsjö était remarquable, apportant une certaine subtilité à un personnage qui aurait vite pu devenir caricatural et lourdingue. Dans l’ensemble il y a beaucoup d’acteurs mais ils sont bons, et ils campent des personnages intéressants et bien écrits. La première partie nous en présente cependant beaucoup qui n’auront pas tous une place véritablement déterminante sur l’histoire.
    Pour ma part j’ai ressenti à peu près la même chose devant Fanny et Alexandre lorsque je l’ai visionné que devant Valmont. Des films esthétiquement très bons, mais avec des mises en scène un peu trop engoncée ; des films avec des acteurs très bons mais handicapés par leurs scénarii. Ici, si l’ambition de Bergman est évidente, il finit, sous la masse de sujets abordés, et par ses choix étranges, notamment sur le plan du fantastique, par se disperser et rendre son film pontifiant. 3
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