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    Les Damnés
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    Anaxagore
    Anaxagore

    114 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 mai 2007
    Peut-être le plus grand film de Visconti! Pour bien en saisir la portée, il importe toutefois de ne pas y voir d'abord une reconstitution historique mais bien une authentique tragédie, ce qui rend au passage supportable l'usage de l'anglais en lieu et place de l'allemand qui aurait idéalement dû s'imposer. «Les damnés» (1969) s'inspire lointainement mais explicitement du «Macbeth» de Shakespeare, Friedrich (Dirk Bogarde) occupant la place de Macbeth et Sophie (Ingrid Thulin) celle de sa machiavélique épouse. Et c'est par la médiation de la tragédie, et des jeux mortels du pouvoir qu'elle met en scène, que le réalisateur entend évoquer indirectement l'ambiance putride et macabre de la montée du nazisme dans l'Allemagne des années 30. La mise en scène est, comme on pouvait s'y attendre, somptueuse et d'un perfectionnisme maniaque, tandis que le classicisme de la réalisation, tout à fait opportun ici, sert à merveille la grandeur du drame qui se noue devant nos yeux. Les acteurs se livrent pour leur part à une véritable lutte des géants et rivalisent tous de perfection. Bogarde, Thulin, Helmut Berger, Charlotte Rampling nous démontrent tous combien ils furent d'immenses acteurs. Car, il faut bien en convenir, c'est, à bien des égards, à du théâtre filmé que l'on a affaire ici, mais à du très grand théâtre! Comme «Le guépard» ou comme «Mort à Venise», mais avec, à mes yeux, davantage de puissance, «Les damnés» constitue une brillante métaphore de la décadence, de la déchéance et de la putréfaction, métaphore qui, bien au-delà de son ancrage historique particulier, a une valeur et une portée universelles.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 23 novembre 2006
    Avec Il était une fois en Amérique de Sergio Leone, Les Damnés est un des film qui a vraiment suscité ma passion cinéphilique. Il est vrai que la première fois que j'ai vu ce chef d'oeuvre au lycée, cette réalisation m'a toute de suite fasciné par la décadence du sujet et son sens esthétique, excellemment mis en scène par Visconti, un des maîtres incontestables du 7 ème art qui n'occulte jamais dans ses oeuvres une réflexion intéressante sur l'Histoire. Dans cette allégorie de la déchéance, le réalisateur italien filme une lutte de pouvoir effrayante au sein d'une famille de puissants industriels allemand dans les premières années du Troisième Reich. Le film s'ouvre avec les préparatifs d'un dîner le même jour de l'incendie du Reichstag puis la grande partie de l'action se déroule toujours dans la maison des Essenbeck où se trame en coulisse différents complots pour prendre la succession du baron Joachim, due à la retraite, qui règne sur une famille où la plus part des membres n'hésiteront pas à transgresser pour satisfaire leurs désirs ou intérêts : pédophilie, meurtre, viol, inceste, suicide organisé etc. Et comme le devenir de cette famille, est lié à l'avènement d'Hitler, en alternance une des parties du film nous plonge dans une séquence spectaculaire montrant l'assassinat des SA dans la nuit des longs couteaux. Enfin, certains spécialistes ont interprété qu'en représentant la déchéance d'une puissante famille allemande pendant la période qui vit la montée du nazisme, le film montrerait la décomposition morale de la grande bourgeoisie allemande comme essentiel du fait nazi. On peut adhérer ou pas à cette thèse, en tout les cas sur le plan cinématographique, Les Damnés demeure une oeuvre magistrale !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 20 décembre 2009
    Visconti signe une brillante tragédie portée par un casting extraordinaire. S'il s'est toujours défendu d'avoir voulu faire un film sur le nazisme, il nous offre pourtant un témoignage ahurissant sur l'Allemagne des années 30 et la déliquescence qui attend les assoiffés de pouvoir et de domination, cela à travers le portrait d'une famille de la noblesse, propriétaire d'une grande aciérie et très tôt ralliée au parti national socialiste. Ce film mêle les intrigues de cette famille sans foi ni loi à ce contexte politique particulier avec une virtuosité indéniable, et de même que le nazisme va devenir de plus en plus dur et monstrueux, les personnages (notamment le trio formé par le futur beau-père/la mère/le fils) perdent progressivement leur part d'humanité, commettant les crimes les plus abominables. Les "damnés" n'auront finalement plus aucun espoir de rédemption, étant allés trop loin dans l'horreur... Une oeuvre fascinante et horrifiante, à couper le souffle.
    AMCHI
    AMCHI

    5 081 abonnés 5 934 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 septembre 2015
    Avec des films comme Les Damnés le cinéma accède au rang d'art d'ailleurs on appelle parfois le cinéma le 7ème art et cette œuvre extraordinaire fait mériter cette appellation. Une œuvre splendide, magistrale sur la montée du nazisme, une réalisation et une interprétation parfaite. Si vous n'avez pas vu ce film alors dépêchez-vous de réparer cette lacune.
    Backpacker
    Backpacker

    55 abonnés 780 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 octobre 2006
    Nonobstant quelques longueurs pourtant évitables, Visconti nous propose une analyse assez passionnante de cette riche famille allemande de collabos. Au passage, il ne va pas avec le dos de la cuiller lorsqu'il aborde, avec un malin plaisir, des thèmes aussi sulfureux pour l'époque que la pédophilie ou l'inceste. Dommage qu'il ait choisi de tourner son film en couleur et... en anglais plutôt qu'en allemand ou en italien! A croire que sa vocation était de faire de ses "damnés" une oeuvre internationale... S'il ne l'avait pas fait, il aurait encore plus permis à son film de gagner en crédibilité...
    Acidus
    Acidus

    625 abonnés 3 654 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 juin 2014
    Moyennement convaincu par ce drame shakespearien aux accents de "Dallas". Le scénario tient la route mais se trouve plombé par plusieurs longueurs ainsi qu'une réalisation bien trop plate et sobre. Sna sparler d'ennuie, "Les Damnés" ne m'a guère captivé.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 7 juin 2009
    La scène de la nuits des longs couteaux est impressionnante. Mais j'ai été un peu déçu que les intrigues centrés sur les personnages prennent le pas sur la description du contexte historique.
    Eselce
    Eselce

    1 210 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 24 septembre 2016
    Costumes et décors d'époque sont réussis. Film lent et peu instructif sur la montée du nazisme, ses ambitions et la destruction d’œuvres de grands auteurs. Je n'ai pas du tout accroché aux personnages, surtout les quelques détraqués que l'on y perçoit. Il y a des plans explicites dont je ne vois qu'un intérêt commercial de voyeurisme, notamment les quelques scènes d'érotisme et l'étrangeté quasi pédophile de l'un des personnages. Je n'ai pas du tout aimé le film et m'y suis clairement ennuyé. On assiste à quelques orgies des SA avec quelques travestis dans le lot... Le réalisateur a sans doute voulu montrer la décadence qu'il y régnait, notamment à travers "la nuit des longs couteaux" et l'assassinat de Ernst Röhm et de ses troupes. La famille allemande n'offre aucune empathie pour ses membres spoiler: Pédophile et incestueux et haineux, merci pour ce final à vomir
    . J'ai envie de vous dire, si vous n'accrochez pas aux 15 ou 30 premières minutes, il est inutile d'aller plus loin, c'est une perte de temps.
    Julien D
    Julien D

    1 111 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 juin 2014
    Véritable drame shakespearien sur fond d’idéologie national-socialiste, Les damnés est le premier volet de la fameuse trilogie de la déchéance (qui sera complétée par Mort à Venise et Ludwig) de Luchino Visconti. Celui-ci ayant déjà prouvé, six ans plus tôt avec Le guépard, qu’il est le maitre en matière de reconstitution historique et de fresque familiale, se permet de mettre en scène la montée du régime nazi vu par une famille de riches aristocrates allemands propriétaires d’usine de métaux. La frénésie et la violence avec lesquels les membres de ce clan vont s’entredéchirer mais aussi la déshumanisation de la société, qui atteint son paroxysme dans la nuit des longs-couteaux qui apparait comme une vaste orgie meurtrière, apporte au scénario des moments de tension qui contrebalancent ses longues scènes de dialogues. Un rythme inégal donc, mais une peinture de la folie humaine servie par des acteurs exceptionnels, dont une remarquable prestation en transsexuel d’Helmut Berger (que l’on ignorait à l’époque être l’amant de Visconti), qui fait froid dans le dos. Peut-être est-ce surtout l’utilisation de l’anglais pour faire parler tous ces personnages allemands qui empêche au film d’accéder au statut de chef d’œuvre absolue auquel il prétend (pour une fois il vaut surement mieux le voir en VF).
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 013 abonnés 4 093 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 mai 2017
    Avec "Les damnés", Visconti inaugure sa trilogie allemande qui devait en fait être une tétralogie. Visconti s'est énormément documenté pour réaliser son film, notamment en se référant au livre de William Shirer sorti en 1961 ("Le troisième Reich de la naissance à la mort") et qui proposait la première tentative d'analyse de ce phénomène qui a stupéfié le monde de son avènement à sa chute après que l'horreur des camps de la mort a été révélée suite au débarquement des troupes américaines. Pour autant, le génial réalisateur n'entend pas livrer un film historique mais plutôt une métaphore baroque tentant d'expliquer par le biais de la décadence d'une des grandes familles d'industriels allemands comment la survenue d'une telle barbarie organisée n'aurait été possible sans la collaboration active ou passive des principaux acteurs économiques du pays toujours plus avides d'intérêts. Afin qu'il n'y ait pas d'équivoque sur le contour exact de son propos, Visconti entame et conclut son film par des plans incandescents des aciéries tournant à plein régime. La famille Von Essenbeck (en vérité les Krupp) qui a toujours fait en sorte de tirer le meilleur parti des changements politiques en pratiquant un jeu subtil d'influence se trouve brutalement fragmentée par l'arrivée au pouvoir des nazis. Le vieux baron qui fête son anniversaire n'a jusqu'alors pas su trancher entre ceux des siens partisans de la collaboration franche et les autres y voyant une rapide dépossession de leur pouvoir de décision sur la marche de l'empire familial. spoiler: Dans le huis clos du château familial, les salons feutrés se transforment en une jungle hostile où le danger se cache derrière portes et tentures, chacun essayant de profiter des faiblesses de l'autre pour pousser ses avantages suite à la découverte du cadavre ensanglanté du baron dans son lit.
    A dessein, Visconti entremêle la tragédie familiale avec les coups de force successifs d'Hitler nouvellement élu chancelier pour annihiler toute opposition. La gauche tout d'abord avec "La nuit de cristal", Röhm le compagnon de la première heure et ses SA ensuite avec "La nuit des longs couteaux" prétexte à une scène tout à la fois lyrique et signifiante sur l'absence totale de sens moral et de culpabilité du troisième Reich naissant. Les membres de la famille Essenbeck peuvent donc laisser libre cours à toutes leurs perversions et s'écharper, le survivant du massacre sera immanquablement entre les mains du régime qui a déjà l'esprit tourné vers son rêve fou de conquérir le monde. Ce parallèle constant dressé par Visconti rend fatalement dérisoire le jeu de massacre que s'inflige les pantins désarticulés que sont devenus les Essenbeck. Néanmoins, le réalisateur du "Guépard" au sommet de son art transforme cette déliquescence pathétique en un opéra funeste somptueux où Helmut Berger, jeune éphèbe inquiétant et pervers, fait une irruption fulgurante dans le cinéma du maitre, entouré des acteurs chevronnés que sont Dick Bogarde, René Kolldehoff , Helmut Riem et Ingrid Thulin. Avec "Les damnés", seulement six ans après "Le Guépard" Visconti prend violemment à revers la maxime prononcée par le prince Fabrizio Corbera de Salina (Burt Lancaster) à propos des révolutions : "Il faut que tout change afin que rien ne change". Il est parfois des maladies de l'homme qui emportent tout avec eux. Le nazisme était sans aucun doute la pire d'entre elles. Un chef d'oeuvre dérangeant, glaçant et difficile d'accès mais qui apporte sa contribution à la compréhension de cette perversion ultime de l'homme social.
    scorsesejunior54
    scorsesejunior54

    139 abonnés 694 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 septembre 2007
    Impressionnante est cette fresque intitulée "Les Damnés", immense est le cinéaste nommé Luchino Visconti, splendide fut le résultat de l'alliance des deux en 1969 avec pour distribution des interprètes internationaux de haute renommée tels que Dirk Bogarde, Ingrid Thulin ou encore Charlotte Rampling. Six ans après son chef-d'oeuvre (je parle bien évidemment du "Guépard"), le metteur en scène décidait de conter la fin d'un autre monde avec pour transition non plus les espoirs de démocratie et de liberté mais l'effrayante ascension du fanatisme nazi qui allait aboutir quelques années plus tard au grand conflit mondial que l'on connaît. Il s'agit donc d'une sorte d'antithèse à l'oeuvre passée, nettement plus noire, dérangeante et provocatrice. L'univers Viscontien était devenu celui de morts-vivants, retranchés dans une folie humaine sans limites. Chaque personnage offre un portrait différent et complémentaire de l'autre dans ce que l'on pourrait comparer à une tragédie grecque classique et implacable notamment de par le déroulement de son scénario magistral. La réalisation est une fois de plus extraordinaire, à la photographie maîtrisée comme jamais avec une palette de couleurs développée jusqu'à en faire frémir les plus grands peintres de la Renaissance. Les cadrages démontrent une force technique unique, notamment grâce à un véritable récital des bases cinématographiques sans surenchère aucune. La dramaturgie impressionne, ne tombant dans aucune convention de découpage d'intrigue, la reconstitution historique réaliste à en couper le souffle (les événements sont justes, la romance est évitée), ce grand film de Visconti souffre peut-être d'un fond trop dense pour apparaître réellement fluide et de quelques baisses de rythme, toutefois peu nombreuses. Il s'agit là d'une oeuvre à découvrir ou redécouvrir, savourer, analyser et mettre en parallèle avec l'histoire. Le final fait froid dans le dos. Inoubliable.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    163 abonnés 2 423 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2017
    Sans doute l'un des meilleurs films de Visconti.
    Le film est une véritable tragédie. L'histoire est magnifiquement écrit. Le contexte géopolitique est raconté avec beaucoup de justesses.
    Les acteurs m'ont semblé plutôt bons.
    En revanche le film est beaucoup trop long et on n'échappe pas à quelques longueurs.
    Très beau drame familiale.
    cristal
    cristal

    165 abonnés 789 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 août 2011
    "Les damnés" n'est probablement pas le meilleur film de son auteur, mais incontestablement l'un des plus grands à avoir touché de près le thème du nazisme, en profondeur, et un des plus grands à avoir décrypté les conséquences catastrophiques de la période sombre, à travers une famille bourgeoise tenant une usine de canons. Une grande saga familiale de 2h30, d'une fureur et d'une complexité qui confine simplement au génie, génie d'un homme qui a toujours su filmer la beauté et l'épurer au maximum, qui a toujours su faire des visages les éléments d'une immense arabesque tournoyant dans un réçit, et qui a toujours vu les choses en grand. Même s'il ne cache pas ses côtés bourgeois (sans pour autant que l'esprit de ses films ne s'en voient gâchés), Luchino Visconti a rendu beau et simple (c'est-à-dire sans accentuer ou romancer) tous ses films. Simple d'un côté, mais profondément torturé de l'autre, "Les damnés" reste l'exemple parfait du cinéma de Visconti, dans cette charge de fureur et de larmes, d'une puissance à la fois contenue, puis exacerbée lors de certaines séquences, à la mise en scène remarquable et ample, dépeignant toute la complexité du sentiment, et aux volutes scénaristiques aussi bien pensées que fascinantes en ce qu'elles amènent de nouveauté, de mystère. Marqué par la technique de l'ellipse et des travellings élargis, Visconti signe-là un de ses chefs-d'oeuvres (comme tous ses films le sont), une oeuvre poignante, amère, torturée et sur-puissante. Un torrent de magnificence porté par la prestation phénoménale d'Helmut Berger. A se damner...
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    211 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 octobre 2006
    Si "La Caduta degli dei" est le film le plus puissant de Visconti et celui avec le message le plus fort, il n'égale cependant pas la magnificence d'"Il Gatopardo" et la beauté de "La Terra trema" à cause de sa compréhension par moment laborieuse. L'histoire est celle d'une famille aux nobles ascendances qui, pour survivre, se corrompt dans le nazisme comme on pactiserait avec le Diable. Cette famille va donc se détruire à petit feu jusqu'au plan final ,qui est aussi le plan inaugural, des flammes rougeoyantes de l'aciérie. Le film, au rythme instable, varie entre scènes mornes (explicatives la plupart) et fortes voire violentes (scènes de pédophilies, d'inceste, d'orgie homosexuelle). Ce sont ces scènes poignantes qui font de "La Caduta degli dei" une oeuvre inoubliable. Hormis les scènes de liaisons, belles démonstrations d'une corruption démoniaque mais fade comparée à celle plus "actives", le film est une belle oeuvre réussie. La retenu si propre à Visconti fait ici tristement défaut. "La Caduta degli dei" ne laisse pas indifférent sans pour autant graver nos mémoires.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    129 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 septembre 2022
    La décadence d'une nation et d'une riche famille d'industriels durant l'ascension du nazisme dans l'Allemagne des années 30. Deux thèmes parallèles permettant à Visconti, témoin des évênements d'alors et lui-même noble italien (de gauche), d'exprimer son désarroi face à la chute de la grande culture allemande qu'il estimait tant. Luchino Visconti fit preuve d'un talent de dramaturge étourdissant, puisant dans ses propres obsessions comme dans les pages les plus troubles de l'histoire du 20ème siècle pour construire une tragédie digne de Shakespeare (Macbeth en l'occurrence). D'une puissance peu commune, d'une profondeur remarquable et d'une immoralité inoubliable, «Les Damnés» est bien l'un des plus grands films de l'aristocrate italien. Le casting est exceptionnel, rassemblant les plus grands interprètes des 4 coins de l'Europe : avec Helmut Berger et Ingrid Thulin, on retiendra tout particulièrement Dirk Bogarde, presque aussi magistral que dans «The Servant». La mise en scène est grandiose et révèle un grand savoir faire de la part du cinéaste. J'ajouterais cependant un bémol, moindre eut égard à la magnificence de l'édifice : il manque à Visconti un certain génie cinématographique pour lier tous les majestueux éléments à l'oeuvre. En effet, «Les Damnés» s'apparente un peu trop au théâtre filmé, et l'on peine à vraiment « rentrer » dans l'histoire et à éprouver de l'empathie pour les personnages (ce qui reste le propre de l'essence cinématographique). Le lyrisme déployé rend du coup certains passages artificiels, et le jeu parfois outré des acteurs peine à accréditer le tout. Il n'empêche que malgré ces (rares) moments bancals, la force du récit nous submerge tout au long du visionnage du film. Cette clairvoyance historique et cette complexité morale propre à la fois au cinéaste et à la période évoquée font des «Damnés» un long métrage incontournable, en plus d'être terriblement fascinant. Un très grand film, à défaut d'être un chef-d'oeuvre absolu du 7e art. [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
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