
L’émission C à vous, diffusée chaque soir sur France 5, continue de séduire un large public. Le mercredi 23 avril 2025, elle signait même son record de l’année avec 1,3 million de téléspectateurs pour sa seconde partie, atteignant 7 % de part d’audience. Porté par Anne-Élisabeth Lemoine, le talk-show semble, à l’écran, baigner dans une ambiance détendue et conviviale. Mais en coulisses, le tableau serait moins festif. Depuis plusieurs semaines, des révélations s’accumulent sur les conditions de travail au sein de la production. Une enquête fouillée de Marianne, publiée ce jeudi 24 avril 2025, donne la parole à plusieurs membres de l’équipe, qui dénoncent un climat délétère, fait de pression, de tensions, voire d’humiliations publiques.
C à vous : en coulisses, la peur règnerait en maître
Les témoignages recueillis dressent le portrait d’une atmosphère difficile, voire toxique. Certains employés disent avoir été criés dessus en pleine rédaction, d'autres évoquent des licenciements brutaux ou des arrêts maladie liés au stress. Plusieurs cas sont détaillés, comme celui d’une cheffe d’édition poussée vers la sortie début 2023, ou encore d’un programmateur ayant quitté son poste en burn-out. L’ambiance aurait changé à partir de ce moment, laissant place à une forme de peur. D’après les articles de Mediapart et L’Informé, un cabinet extérieur, Alterhego, a été sollicité pour analyser les conditions de travail. Mais cette initiative est accueillie avec scepticisme en interne, certains estiment que ces intervenants extérieurs n’ont pas la mesure des enjeux spécifiques à une quotidienne en direct.
Anne-Elisabeth Lemoine également mise en cause
L’enquête met aussi en cause des figures clés de l’émission. Anne-Élisabeth Lemoine, d’ordinaire très appréciée du public, est décrite comme "brutale" et "humiliante" par d’anciens collaborateurs. Des remarques déplacées, un langage dur, et un rapport hiérarchique tendu seraient devenus la norme. Même Mohamed Bouhafsi, désormais haut placé dans la production, n’échappe pas aux critiques. Accusé d’être peu présent, il a balayé les accusations, et selon lui, ces critiques sont "la rançon du succès". Quant à Pierre-Antoine Capton, le fondateur de la société Troisième Œil, il serait pointé du doigt pour sa logique de production "low-cost".