Avis sur Hotel Rwanda

"Tu n'es pas un nègre, tu n'es qu'africain". Cette simple mais lourde phrase reflète toute la force de ce film poignant servi par une réalisation simple....Simple mais pudique ce qui suggère beaucoup plus l'horreur d'un génocide dans l'esprit du spectateur occidental bien au chaud dans son fauteuil en velours. On ne peut ressortir indemne de ce film ne serait-ce que par l'interprétation touchante de Don Cheadle qui endosse avec brio le rôle de Paul Rusesabagina, cet homme partagé entre deux identités et qui ne peut en choisir une. Un film rare et intense enfin dans lequel l'argent et le pouvoir peuvent sauver des centaines de vies...

La reconstitution de Terry George du drame humain qui frappa le Rwanda en 1994 est à l’image du jeu de Don Cheadle, dans la peau de ce directeur d’hôtel prêt à tout pour sauver des vies, tout en justesse et en sobriété. Le réalisateur britannique se montre en effet très doué pour dénoncer l’horreur humain du génocide qui causa la vie à un million de tutsis sans rendre son propos ni trop mélodramatique ni violent, choisissant un point de vue aussi modéré que peut l’être son héros qui excelle dans l’art de la négociation et de la diplomatique. Les personnages secondaires incarnés par Nick Nolte, plus en retenue que jamais, mais aussi Joaquim Phœnix et Jean Reno permettent d’apporter à la narration le regard que purent avoir les occidentaux sur cet affrontement interethnique meurtrier, fait d’impuissance politique et de jeux de manipulation. Ce plaidoyer plein d’authenticité à l’altruisme et au militantisme est sans doute à l’égal de La liste de Schindler dans son traitement de ce que peut faire un homme seul face à l’horreur de l’Histoire.

Je vais oser, je vais oser ! Oser être politiquement incorrect, oser être à la limite de l'ignoble, oser être sincère : je n'ai pas aimé "Hôtel Rwanda", je m'y suis ennuyé, pour moi c'est du mauvais cinéma. Mais comment peut-on écrire cela sur ce film qui est le premier à s'attaquer à la tragédie du Rwanda, un film qui doit permettre enfin aux occidentaux de comprendre un peu ce qui s'est passé là-bas, il y a une dizaine d'années, et leur montrer leur propre responsabilité, celle de leurs gouvernements, dans ces massacres ignobles ? Comment ? En se contentant de parler de cinéma, tout simplement ! Pour moi, ce film, coproduction anglo/sud africaine/italienne, représente tout ce qu'il peut y avoir de pire dans un certain cinéma hollywoodien. A commencer par la langue utilisée d'un bout à l'autre du film : l'anglais ! Bravo la crédibilité ! Faut dire : pour jouer le couple mixte hutu-tutsi qui est la figure centrale du film, ils sont allés chercher un acteur noir américain et une actrice noire britannique. encore bravo ! A se demander s'il ne vaut mieux pas, pour une fois, aller voir la version doublée du film. Au moins, dans cette ancienne colonie francophone, on entendrait parler ... français ! Quant au scénario, même s'il est tiré d'une histoire véridique, même si l'acteur principal de cette histoire a participé comme conseiller à la génèse du film, on sent tout du long qu'on a tout fait pour arranger cette histoire afin d'en faire un vrai film hollywoodien, avec ses grosses ficelles de suspense et d'émotion. Pour conclure, il est peut-être bon de comparer ce film à 2 oeuvres, l'une très récente, l'autre sortie il y a 4 ans. "Va, vis et deviens" joue aussi dans la cour de l'émotion, mais là, j'ai marché à fond. Question de dosage, sans doute ! Quant au film sur les horreurs d'un conflit atroce, Danis Tanovic a montré dans "No Man's Land" que la voie de l'humour grinçant liée à un grand talent de cinéaste, avait peut-être plus de force que la reconstitution pseudo-

Ce qu'il s'est passé au Rwanda est très grave.
Je veux dire, on ne peut pas débouler avec un duo d'acteurs principaux anglo-américain, sapper les réfugiés Tutsi avec la collection Printemps/été des "3 suisses" et filmer tout ca comme "Ocean Twelve". Les personnages sont caricaturaux (la palme à Joaquin Phoenix qui joue 2 minutes un photographe fuyant le Rwanda... en chialant, parce que c'est quand même un gentil hein?! 3ème au générique de fin, messieurs dames...), certaines scènes sont affligeantes, à l'image de celle du petit cocktail romantique (improvisé comme la "garden party" quoi), avec bougies et champagne sur le toit de l'hôtel tout en mattant les missiles déchirer la nuit au loin...
Le scénario est ainsi romancé de bout en bout et au final on sort de ce film en remerciant les producteurs pour la "happy end": on va pouvoir aller fêter ca avec un p'tit resto, même qu'avec un peu de chance on se demandera jamais ce qu'il s'est passé en-dehors de cet hôtel, au Rwanda?...

Tout simplement magnifique, hotel Rwanda ne cache rien et révèle toutes les atrocités de la guerre. Don Cheadle est sublime, et ce film historique nous laisse la boule au ventre, à la limite des pleurs pendant 2h, au rythme mélancolique du chant des enfants rwandais.

Film important à voir pour son côté historique, malheureusement gâché à certains moments par des passages trop hollywoodiens, le grand sauveur, le moment émouvant avec sa grande musique. A voir si vous ne savez rien sur ce génocide.

Terry George, scénariste de "The Boxer" et de "Au nom du Père", a dû braver les studios pour réaliser ce film, encore basé sur une histoire tragique : celle du génocide rwandais commis en 1994. En s'inspirant de l'histoire vraie de Paul Rusesabagina qui a abrité dans un hôtel de luxe 1268 réfugiés pour les protéger de l'horreur et de la mort qui les attendait à l'extérieur. Usant des relations qu'il s'est fait dans l'hôtellerie, Rusesabagina parvient à faire surveiller l'hôtel par des militaires et à tenir le coup jusqu'à ce que l'ONU les évacue. Forcément, avec un sujet aussi fort et surtout aussi émouvant, Terry George tape dans le mille et réalise sa version rwandaise de "La liste de Schindler", n'hésitant pas à pointer du doigt la barbarie humaine et la lâcheté des grandes puissances qui n'interviennent pas tout en faisant briller une note d'espoir, celle qu'il y aura toujours quelque part, des gens prêts à tout pour aider les autres. Le sujet est d'autant plus touchant que le personnage principal est loin d'être un héros et qu'il est toujours sur la corde raide, jonglant avec l'espoir, l'ONU et les militaires Rwandais. Dans le rôle, Don Cheadle est d'ailleurs parfait, livrant ici la meilleure interprétation de sa carrière, capable de nous arracher quelques larmes au passage lors de certaines scènes vraiment intenses.

Film dur, poignant et admirable. Le courage de cet homme est parfaitement mis en oeuvre par un Don Cheadle poignant et brillant. Film sublime qui montre bien la folie des hommes et l'abandon du continent africain par les grandes puissances mondiales.

Bon drame.

Un film authentique qui retrace avec courage l'action du Rwandais Paul Rusesabagina Hutu (formidablement interprètè par Don Cheadle) et gèrant d'un hotel de luxe qui cachera et sauvera des centaines de rwandais tutsis menacès pat le gènocide rwandais de 1994! La mise en scène de Terry George est certes un peu sage avec un Joachim Phoenix en reporter lègèrement mis de côtè mais ne gâche en rien la dèmarche du cinèaste avec une histoire terrible qui impressionne de bout en bout! Les acteurs sont excellents, visiblement tous investis, dans cette reconstitution prenante qui veut tèmoigner contre l'oubli...

Film magnifique et poignant. A voir

Certains seront sûrement indulgents vis-à-vis de cet "Hôtel Rwanda" tant le propos possède une forte charge émotionnelle et d’indignation. Les habitués des salles obscures auront par contre beaucoup plus de mal à s’enthousiasmer pour ce plaidoyer en bonne forme, sans audace ni pertinence, qui dessert finalement plus sa cause qu’il ne la porte. On ne pourra ainsi que regretter la frilosité de Terry George qui, parce qu’il n’a pas voulu trop choquer ni franchir certaines convenances, n’a fait que nous resservir qu’un énième opus de ces films-plaidoyers faciles. Dommage.

Le cinéma, merveilleux outil de divertissement, peut également servir à témoigner des heures sombres de notre histoire. « Hôtel Rwanda » fait partie de ces œuvres puissantes qui ont la difficile tâche de nous empêcher d'oublier. Le réalisateur Terry George, nous prend par la main et nous fait plonger progressivement au cœur du génocide Rwandais. Par l'intermédiaire de l'histoire vraie d'un directeur d'hôtel, courageux et désintéressé, il nous fait toucher du doigt toute l'horreur de cette période. De la montée implacable de la menace au retrait choquant et incompréhensible des grandes nations européennes, on suit avec angoisse l'odyssée de ces quelques centaines de réfugiés. Le film est parfaitement maîtrisé, bouleversant, sans aucun temps mort malgré la « lourdeur » du sujet. L'angoisse et la tension montent inexorablement pendant deux heures jusqu'au dénouement qui redonne un peu d'air au spectateur. A l'instar d'autres grands « témoignages », je pense notamment à « La liste de Shindler », le spectateur ne ressort pas indemne de cette expérience absolument passionnante. A voir de toute urgence !

Un film fort, poignant, émouvant et nécessaire, qui permet, à travers le destin d'un homme ordinaire, d'appréhender tous les aspects de cette guerre ethnique encore méconnue pour de - trop - nombreuses personnes. Une vraie réussite, et un hommage appuyé aux victimes de cette tragédie rwandaise, qui s'est déroulée dans le mépris de la communauté internationale.

Je n'ai pu que ressentir un certain malaise devant ce film, un malaise devant l'horreur de ce dont l'homme est capable, mais un malaise aussi lorsque les protagonistes africains parlent anglais entre eux, lorsque l'on voit en filligrane les habituels ressorts du film holywoodien (gentils, méchants, happy end). Lorsque le film tente de susciter plutot que de sobrement témoigner.