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    Enemy
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    3,0
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    benoitG80
    benoitG80

    3 314 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 septembre 2014
    "Enemy" est le dernier film attendu de Denis Villeneuve qui après l'excellent "Prisoners" très maîtrisé et cartésien, prend cette fois un virage à 90° pour mieux nous déstabiliser, nous questionner mais surtout nous envoûter !
    Et force est de dire que ça marche à la lecture des critiques, on ne peut plus divisées...
    Avant de donner mes impressions sur le film, il faut reconnaître le jeu impeccable et saisissant de Jake Gillenhaal qui compose un personnage torturé et inquiétant, à la limite de la folie pour ne pas trop en dire !
    Ensuite, on reste ébahi devant la qualité des images, de la lumière quasi artificielle, des prises de vue sur la ville et son architecture presque surréalistes, un peu comme dans certains films de SF où une ambiance surnaturelle nous submerge complètement !
    On pense bien sûr à David Lynch également, d'autant plus que la bande son a tout pour renforcer l'angoisse, l'inquiétude et le malaise ambiant qui va crescendo !
    Reste, et ce n'est pas le moindre des détails, l'interprétation de ce film que l'on essaiera de ne pas trop dévoiler afin que chacun se fasse sa propre idée, grâce à tous les éléments que ce puzzle met en place à travers cette toile, pour mieux nous guider en usant ici et là de signes et de symboles mais en sachant aussi que l'idée centrale repose avant tout sur le problème psychologique et bien personnel du héros et de son double, sans encore ici trop en dire !
    Cependant et malgré tous ces éléments en place et même assemblés puis décryptés, il semblerait que plusieurs pistes soient envisageables pour reconstituer la vraie réalité de sa vie...
    Un film à méditer, qui peut dérouter, agacer, ou après décantation totalement ensorceler et travailler ainsi notre esprit dans le meilleur sens du terme...
    Denis Villeneuve a, à mon sens, réalisé une expérience cinématographique audacieuse et courageuse, élégante et surtout diablement intéressante !
    Que pourra bien nous réserver son prochain film ?
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 16 avril 2016
    : Attention spoiler ! L’année dernière, pour la première fois je vois Enemy que j’avais beaucoup apprécié mais je ne l’avais pas totalement compris (notamment avec la métaphore de la tarentule). J’ai décidé de le revoir à présent, et je le trouve encore plus impressionnant. Denis Villeneuve a lui-même dit qu’il n’expliquerait pas sa métaphore et qu’il est libre à chacun de l’interpréter comme bon lui semble. Adam, un professeur d’histoire discret mène une vie banale avec une certaine Mary. Un jour en regardant un film, il aperçoit son double parfait : Anthony. Après mûre réflexion il décide d’entrer en contact avec cette personne mais se demande s’il y a vraiment un but à cette rencontre, était-ce vraiment une bonne idée ? C’est un film étrange et inquiétant plus dans la forme que dans le fond. Villeneuve va énormément jouer sur les jeux de lumières et offrir une image jaunâtre et crasseuse. Les scènes sont lentes mais le film est assez court (à peu près 1h30), le spectateur perd rapidement la notion de temps et se retrouve vite perdu. Ajouter à ça, la solitude des protagonistes. En effet, l’action se situe à Toronto, une grande ville qui se veut déserte et ou l’air est quasi irrespirable (température élevé). Et comment ne pas aborder le jeu d’acteur ! Tout d’abord Jake Gynnehall qu’on ne présente plus, qui nous offre l’une de ses interprétations les plus abouties à mes yeux jouant un double à merveille. Pour ce qui est des actrices secondaires, Mélanie Laurent joue très bien le jeu de la femme détachée qui se demande souvent ce qu’elle fait là. Mais Sarah Gadon m’a littéralement bluffée surtout dans la scène de nuit où Adam se met à pleurer sur le sofa. Il est temps de passer maintenant aux personnages d’Adam et d’Anthony. Il est clair que pour moi c’est une seule et même personne, d’ailleurs plusieurs indices nous le laisse le prouver (quand Sarah Gadon appelle son mari après avoir vu Adam, la mère d’Adam qui rétorque à son fils d’arrêter son rêve d’être acteur de 3e zone ou encore Gadon qui demande à Anthony si sa journée à la fac s’est bien passée). En réalité, Adam est le mari de Gadon qui le trompe avec justement Mélanie Laurent. Anthony incarne son inconscient, la part sombre de lui-même mais aussi la personne qu’il aurait toujours aimé être. Pour ce qui est de la métaphore de la tarentule, je pense qu’elle représente l’image de la femme selon Adam (Gadon se transforme en tarentule, dans l'un de ses rêves on apercoit une femme avec tête d'araignée et enfin au début une prostituée en écrase une, à comprendre le non pouvoir de la femme dans un lieu de luxure) et surtout celles qui l’entourent : sa mère pour commencer qui l’appelle tout le temps, qui l’étouffe et l’empêche de se poser les bonnes questions notamment sur la rencontre avec son double. Ensuite, il y a sa femme enceinte qui n’a toujours pas digéré la tromperie de son mari et qui souhaite plus de sa présence en vue de son futur accouchement. Et enfin avec Mary, où la relation est très étroite et mystérieuse (à la première apparition, on aurait pu croire qu’il s’agissait d’une prostituée). Mary représente l’inconnu pour lui, il doit se demander ce qu’elle recherche et il doit se dire secrètement que cette femme court peut-être à sa perte. Au final, un film qui frôle l’excellence et qui bluffe au vu de la filmographie de Villeneuve. Après Incendies (2010), Prisonners (2013) et dernièrement Sicario (2015), le réalisateur canadien est en train de confirmer qu’il est l’un des plus talentueux avec une patte à la Fincher. A présent, une sortie d’un film de Denis Villeneuve sera un événement égal à Tarantino à mes yeux tout comme un film de Jake Gynnehall. Un mot, époustouflant !
    Dex et le cinéma
    Dex et le cinéma

    648 abonnés 186 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 décembre 2014
    Une femme enceinte... Deux Jack Gyllenhaal... Des tarentules... L'un des meilleurs films de l'année ?... est en effet une question qui finit indéniablement par se dessiner dans notre esprit, à la sortie du visionnage de... ce film. Malheureusement, il est claire que sa grande complexité et son ambiance incroyablement oppressante, seront les arguments principaux du grand public pour "tenter" de corrompre le statut cette œuvre, kafkaïenne. Mais que dire de "Enemy" ?
    C'est le genre de film qui ne se critique pas. Le genre de film qu'il est impossible de résumer. Une œuvre que l'on ne peut pas analyser sans y être préparer. Sans doute produira-t-elle en vous un sentiment de ras le bol, une frustration compréhensible devant ce labyrinthe de symboles oniriques, métaphoriques, et mystérieux. Prenez cela comme un avertissement, "Enemy" n'est absolument pas le film que vous vous attendiez à voir, et c'est là tout son génie. Les images sublimes, la musique envoutante, les performances d'acteurs exceptionnelles, tout cela n'est pas le but premier de cette œuvre grandiose. Son objectif, c'est de vous faire perdre le contrôle. De faire disparaitre en vous cette assurance qui murmure "je vais tout comprendre, je ne suis pas stupide". Et une fois que vous êtes immergé avec Jake Gyllenhaal dans cette univers sombre et morne, le film cherchera, à vous noyer. Il vous éblouira visuellement et techniquement, pour mieux vous terrasser grâce à son final. Et je suis parfaitement conscient de la haine de certains spectateurs envers ce sentiment, que le film les à trompés. Mais pour ma part je trouve cette sensation fascinante.
    Certains diront fièrement que le film est l'ennemi du spectateur, de part sa lenteur et son intrigue si obscure qu'elle en devient presque incompréhensible. Et je leur dirai simplement, réfléchissez. Pensez à cette araignée. Vous vous êtes sentis pris au piège par l'incompréhension ? Pensez à l'araignée. Elle est la clé d'une vérité que le film tentait de nous dissimuler. Une vérité que, emprisonné avec le personnage de Jake Gyllenhaal dans la toile de ce scénario si complexe, vous n'avez pas réussi à apercevoir. Réfléchissez, pensez à l'araignée...
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    362 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 août 2014
    Après le très surprenant "Prisoners" Denis Villeneuve s'est fait une place chez les réalisateurs à suivre de près, "Enemy" devait être la confirmation, un nouveau thriller certes mais avec une complexité scénaristique bien supérieure et ambitieuse. Au premier visionnage j'ai sans doute sous-estimé ce film, j'en ai saisi les lignes mais le fond laissait trop de mystères à explorer, l'évidence a laissé place au doute et à l'incertitude, reflété par ce final au combien what-the-fuckesque. Un second visionnage semblait donc obligatoire pour percer l'intrigue sous-jacente de ce long métrage qui ne manquera pas de questionner ses spectateurs, "Enemy" marque déjà un point pour cela, j'ai vraiment eu envie de me replonger directement dedans.

    L'action se déroule dans un Toronto sépia et étouffant, Adam (Jake Gyllenhaal) prof d'histoire mène une vie monotone avec sa petite amie Mary (Mélanie Laurent), suite au conseil d'un ami il se renseigne sur un film et découvre avec stupeur qu'un acteur est son sosie parfait, il va alors essayer d'entrer en contact avec lui pour résoudre cette mystérieuse coïncidence.

    Attention Spoilers ! (Interprétation personnelle

    Forcément au second visionnage on remarque des éléments dès l'introduction qui nous ont quelque peu échappés, bien sûr on se rappelle de cette clé, élément principal du film puisqu'elle est associée à cette notion d'adultère, elle ouvre ici un nightclub glauque, deux femmes se déshabillent, on ne distinguent pas leurs visages mais on est en droit de penser que ce sont bien les représentations fantasmagoriques de Helen (Sarah Gadon) et Mary (Mélanie Laurent), un plateau est amené au milieu de la scène contenant une araignée, deuxième élément principal du film, une des deux femmes s'apprête à l'écraser avec son talon aiguille, Adam/Anthony (Jake Gyllenhaal) semble extrêmement soucieux, se tenant la tête comme si elle contrôlait son esprit et qu'il courait à sa propre fatalité (déviance mentale).
    S'en suit une ellipse où Adam explique à ses élèves cette idée de contrôle de par la dictature (métaphore de la conscience), un schéma cyclique qui se répète au travers de l'histoire, d'un dédoublement tragicomique, on retrouvera ce principe avec la dualité des personnages de Adam et Anthony. Ce dernier qu'il découvre dans un film est donc son double, son doppelganger, qui représente son côté sombre et malsain, Adam est montré comme quelqu'un de posé, de simple, avec un emploi stable, bien qu'il vive dans une certaine morosité, Anthony lui est plus agressif, sa femme se méfie de lui, son emploi est instable (acteur de troisième zone).
    Denis Villeneuve nous expose ce problème de conscience mentale déviante de manière maligne, il maîtrise avec brio sa mise en scène malgré un rythme parfois un peu lourd, il semble très clairement influencé par David Fincher tellement les similitudes avec le réalisateur américain sont évidentes, que ça soit en terme de réalisation ou d'esthétisme, l'ambiance, elle, n'est pas sans rappeler un David Cronenberg (canadien lui aussi).
    La ville de Toronto est montrée comme un champ d'immeubles littéralement asphyxié par des vapeurs jaunâtres, métaphore de son esprit embrumé et de son subconscient onirique, on retrouvera plus tard ce symbolisme de l'arachnide tissant sa toile au travers des buildings, donc de son esprit.
    Le dédoublement devient de plus en plus aliénant au fil du film comme cette idée d'adultère, que ça soit la réaction de Helen ou ces deux séquences successives très intéressantes où sur l'une on voit une femme à tête d'araignée traverser un long couloir rappelant celui du night club dans un rêve, et sur la suivante une femme sexy de dos traverse un couloir d'hôtel où Adam est venu retrouver Anthony, ce qui est amusant c'est de remarquer que la femme ne passe pas à côté de lui, comme un fantôme, c'est en fait la représentation de Mary, sa maîtresse, d'ailleurs ce sentiment le fait fuir face à Anthony, lui laissant la clé trouvée dans l'enveloppe à son nom, symbole de l'adultère, Adam tente d'oublier ce chapitre. Mais malheureusement pour lui cela ne va faire que s'accroître, le dédoublement va intervenir lorsque la mère d'Adam ne le reconnais plus et lui demande d'arrêter de vouloir être "acteur de troisième zone", l'araignée tisse sa toile ...
    Il est en proie à la schizophrénie, hurlant devant son miroir, il en veut à Anthony l'infidèle, et veux en finir avec lui et il "l'envoie" se tuer en voiture avec Mary sa maîtresse pour ainsi effacer les traces de son esprit, on remarque même Adam qui semble contrôler la situation à distance, la toile se referme (éclat de vitre) tout semble réparé et il peut désormais couler des jours heureux avec Helen (de plus l'arachnide a disparue de son esprit (plan large de la ville)) ... Mais malheureusement pour lui il retrouve la fameuse enveloppe avec la clé dans sa veste, l'élément avant coureur étant ce rideau de douche évoquant une toile se tissant autour de Helen, la fatalité de Adam est inéluctable, ses désirs le rattrapent. Puis vient ce final mémorable où Helen disparaît pour laisser place à une énorme tarentule dans leur chambre, Adam est surpris puis soupire face à son impuissance mentale, son subconscient reprend le contrôle, le chaos est total !

    Avec "Enemy" Denis Villeneuve signe un excellent film, complexe et intelligent, avec une ambiance envoûtante sublimée par une bande son atmosphérique glauque et percutante. Gyllenhaal est parfait, un rôle qui mériterait de lui donner un statut supérieur dans le cinéma hollywoodien, Gadon et Laurent signent une prestation tout en charme et en émotion, puis l'expérimentée Rossellini vient donner la touche finale en mère austère. Une vraie surprise et certainement une des plus grandes réussites de 2014.
    *A signaler que c'est l'adaptation d'une nouvelle de José Saramago "The Double".*
    Joe D.
    Joe D.

    47 abonnés 45 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 septembre 2014
    Denis Villeneuve nous avait déjà épaté, avec la sortie de l'excellent Prisoners. La tension était très forte durant le film, et on se demandait jusqu'à quel point être désespéré de savoir son enfant disparu, peut rendre fou. Ici, le rapport est totalement différent. On regarde le film, qui il faut l'avouer à une ambiance bien glauque, avec une imagerie sombre et jaunatre, qui pourrait rappeler les films de Jean Pierre Jeunet. Le rythme est lent, et on suit cette histoire en se demandant où le réalisateur veut en venir avec Adam Bell et son double sosie Antony Claire. Mélanie Laurent joue très convenablement, bien qu'hormis des scènes de sexe, pas grand chose à dire. Et puis arrive la fin du film : et la dernière minute finit sur une impression générale de WTF ?? Qu'est que ça vient faire là. Quel rapport ? En fait le film n'est pas du tout calibré comme on pourrait le penser au premier visionnage. Villeneuve joue subtilement avec notre inconscient plan par plan, et là tout ce qui nous semblait ambigu ou flou dans le film prend un sens. spoiler: Au delà d'être un pervers sexuel, qui s'est construit une schyzophrénie par la personne d'Adam Bell, Antony Claire et Adam Bell sont une seule et même personne. Adam Bell représentant ce qu'Antony est devenu professeur d'histoire, et pu pseudo acteur. Alors pourquoi ce changement soudain de comportement ? Eh bien tout simplement, le déni et la frustration de perdre sa liberté, avec sa femme qui est enceinte. Celle-ci finit d'ailleurs bouleversé quand elle comprend son trouble mental. Antony est malade mentalement; et à travers le personnage d'Adam Bell dont il trouve le nom sur le générique du film St Claire, il peux exprimer beaucoup plus sa liberté, son besoin de contrôler. Le contrôle est le thème prédominant qui l'obsède, et les 3 femmes de sa vie sont ressentis par lui comme des menaces. Le Mythe arachnéen est clairement défini ici, car il a peur du contrôle que les femmes ont sur lui. Villeneuve ne cesse de nous le démontrer tout au long du film d'ailleurs à travers différents aspects de toiles d'araignées. Enfin, la clef qui lui est remis à la fin du film, lui fait reprendre par automatisme ses travers. Le nom UNICA n'est pas marqué pour rien d'ailleurs,
    Bref, la frontière à savoir ce qui est réel, présent, de ce qui ne l'est pas ou qui est passé (l'accident) est subtilement mis en abyme et Villeneuve joue aussi avec ça, dans cet atmopshère sombre, jaunatre, poisseux, où la quête de la compréhension (d'identité ??) est primordial autant pour nous, que pour Antony Claire. En somme, un film très compliqué, bourré de métaphore et de double sens. Il y a longtemps que je n'avais pas vu un film, qui fasse tant travaillé les neuronnes. Enfin, mention spéciale à Jake Gyllenhaal, qui prouve encore ici, qu'il a d'énormes talents d'acteurs quelque soit le registre.
    Acidus
    Acidus

    621 abonnés 3 650 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 janvier 2015
    Déjà fortement remarqué par ses deux précédents longs métrages, "Incendies" et "Prisoners", Denis Villeneuve ne se repose pas sur ses lauriers et nous sort un film hors norme: "Enemy". Ce dernier nous se compose d'une intrigue "à la Lynch" et surtout d'une ambiance particulière mais palpable soutenue par une BO des plus appropriées. Bien sûr, "Enemy" n'est pas un film très accessible et en rebuteront plus d'un mais il vaut la peine que l'on se penche dessus.
    Roger Cola
    Roger Cola

    28 abonnés 96 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 janvier 2017
    Un bon film puzzle, parfois poussif ("regardez comme je vous retourne le cerveau !"), qui a beaucoup fait parler de lui, et mon premier Villeneuve. Si le premier visionnage m'a laissé sur ma faim à cause d'une intrigue intéressante mais que je trouvais mal traitée, le deuxième a fait remonter Enemy dans mon estime: déjà, Jake Gyllenhaal, qui fait partie des meilleurs acteurs de sa génération, interprète ici deux rôles différents avec talent. L'éclairage jaune maladif (couleur souvent liée au polar) et les musiques étranges renforcent le sentiment de paranoïa omniprésent. La fin ouverte en surprendra plus d'un puisqu'on ne l'attend pas du tout à ce moment-là. Préparez vos méninges, Enemy va les mettre à rude épreuve, mais après tout on est là pour ça.
    Uncertainregard
    Uncertainregard

    94 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mars 2015
    Comment réagiriez-vous si vous tombiez…sur vous! Sur ce simple concept, Denis Villeneuve nous met en scène l’excellent Jake Gyllenhaal dans un scénario très étrange digne d’une œuvre de Lynch ou de Cronenberg. Je partage l’avis de beaucoup pour évoquer l’aspect très Kafkaien du récit, on ne peut s’empêcher de penser à « La métamorphose ». Mon 1er visionnage a été une déception, habitué à ses deux 1ères œuvres, classiques mais riches et d’une durée conséquente, celui-ci est très court et les détails sont tellement masqués que je suis littéralement passé à côté. Mais il est clair que la fin des plus surprenantes vous travaille les méninges et je suis replongé dans ce drôle de film qui s’avère finalement très bien réalisé étant donné que les sentiments de schizophrénie et de paranoïa du personnage sont parfaitement perceptibles quand on s’attarde sur les détails. Un film troublant. Denis Villeneuve change un peu de registre ce que je l’encourage vivement à faire, le monde des thrillers étant déjà bien occupé par les maitres en la matière...
    reymi586
    reymi586

    402 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 août 2014
    Enemy est un film très spécial que je considère presque comme une expérience cinématographique. J'ai suivi l'histoire avec un certain intérêt et comme beaucoup de personnes dans la salle j'ai été perplexe sur la fin. Mais après le film j'ai pu en discuter avec mes amis et lire quelques commentaires intéressants sur le net. Denis Villeneuve dit sur son film : "Il faut que les spectateurs soient conscients que c’est un film qui se veut ludique. Un film qui est là pour jouer avec leur perception, leurs émotions, et qu’il faut décortiquer. C’est une énigme." Et effectivement c'est comme ça que je vois le film. J'ai passé un bon moment à décortiquer ce film entre amis et à écouter ce que chacun avait compris. Le film prend alors tout son sens et un peu comme les films de David Fincher, il mériterai un second visionnage. J'ai lu ensuite les critiques Presse et une m'a particulièrement touchée (pour une fois que je suis d'accord avec Télérama!) : "Denis Villeneuve filme superbement une ville aussi embrumée que l'esprit de ses deux ­héros qui n'en font qu'un, des rues et des lieux qui deviennent les fils d'une gigantesque toile les emprisonnant... Mais, curieusement, le cinéaste aussi s'enferme : il se perd dans sa propre habileté, qui l'éloigne de l'émotion". Une fois encore désolé de prendre d'autres mots que les miens pour expliquer ce que je ressens mais je trouve que c'est très bien dit. Le scénario de Denis Villeneuve est très bien écrit, comme dans ses précédents films, mais on perd effectivement en émotion et on ne s'attache pas beaucoup aux personnages. C'est un film qui va diviser mais je trouve qu'il est plein de qualités et qu'il sort du lot.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 1 septembre 2014
    Quel film ! Quel claque je me suis pris dans la figure ! C’est vraiment une véritable expérience de cinéma. Dennis Villeneuve m’avait très agréablement surpris avec « Prisoners » l’année dernière, la lenteur du film, son esthétique, cette tension progressive très inquiétante tout le long. Avec « Enemy » c’est pareil, mais beaucoup plus compliqué à comprendre. Il était même nécessaire de revoir certaines scènes (celle du début par exemple) pour tout comprendre. Et encore, tu as certains doutes en ayant fait cela. Du coup j’ai regardé sur internet pour comprendre à 100%. Le film frôle le chef d’œuvre quand on a tout compris. C’est l’histoire Adam, un professeur discret, qui mène une vie paisible avec sa fiancée Mary. Un jour qu'il découvre son sosie parfait en la personne d’Anthony, un acteur fantasque, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer à distance la vie de cet homme et de sa mystérieuse femme enceinte. Puis Adam se met à imaginer les plus stupéfiants scénarios... pour lui et pour son propre couple. Déjà avant d’expliquer le film, j’aimerai quand même dire que ce film est très beau visuellement, tout a été tourné avec un filtre jaune très particulier (rien à voir avec Jean-Pierre Jeunet). Cela renforce l’aspect hors du commun et inquiétant du film, oui car en plus de cela on aura le droit à une composition très particulière, donnant une ambiance très inquiétante qui renforce la tension à travers tout le film jusqu’à la scène finale. L’esthétique du film tourne autour l’architecture moderne, Denis s’est éclaté à filmer des immeubles très particuliers de Chicago et des immeubles de banlieue. Parfois de face ou d’en haut (avec un hélicoptère sans doute). Mais d’une manière très étrange, pour donner une impression de voir un monde à part (ce qui est parfaitement logique avec le ton du film). Même l’école où enseigne Adam a une architecture très particulière en béton, datant probablement des années 70. Mais venons-en à l’histoire qui est l’élément le plus important du film. Le film s’achève sur spoiler: Adam qui voit Helen transformé en araignée toute effrayée, Adam la fixant, sourit et fin du film.
    WTF ? Pourquoi ? Mais l’explication est longue et avec des spoilers. spoiler: Les deux Jake forment bien une seule et une même personne, ils forment le subconscient du personnage. Pourtant les deux sosies ont des personnalités différentes et des travails différents. L’un est marié et l’autre en couple avec une jeune femme. Pourquoi ? Qui est le véritable ? Au fur et à mesure que le film avance on se rend compte que c’est Adam. Déjà une discussion avec sa mère va nous apprendre qu’il aurait eu une carrière d’acteur raté, qu’il a un travail de professeur respectable et qu’il a un bel appartement. Adam ne comprend pas, c’est normal car il est psychologiquement déstabilisé. Anthony (l’acteur raté) est marié à une femme enceinte de 6 mois, il est en proie à des problèmes d’infidélité, comme en témoigne sa visite au club lors de l’introduction du film ainsi que la dispute avec son épouse qui lui demande s’il la revoit "encore" (Mary en fait comme on le voit plus tard). Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que cela fait 6 mois qu’il ne s’est plus rendu à l’agence et que sa femme est justement enceinte de 6 mois. Le personnage a donc d’énormes problèmes d’engagement et sa femme enceinte représente pour lui l’absence de liberté, qui fait par ailleurs échos aux déclarations sur la dictature et le contrôle du début du film. Et toute cette confusion débouche sur des troubles réels de la personnalité qui provoquent l’apparition d’Adam Bell, un double débarrassé de tous ses démons qui peut assouvir ses désirs sexuels. Le film décrit donc le conflit intérieur du personnage, dont sa femme semble d’ailleurs être pleinement consciente au vu de ses différentes réactions. Par la suite, Adam va vouloir se débarrasser de son démon (Anthony) en concluant un marché, en le laissant faire une soirée romantique avec Mary. Une violente dispute éclate entre Mary et Anthony, la voiture se renverse au moment où Adam et Helen commencent à s’embrasser. Signe que notre héros s’est débarrassé de ses démons (son infidélité et Mary). Mais il n’en ait rien car Adam tombe sur une clé, qui en fait celle qui donne accès à un club de… tentations perverses (comme on le voit au début du film). Voyant cela Helen se transforme en araignée toute effrayée. Les araignées symbolisent les 3 femmes du film. Elles exercent un contrôle sur le personnage d’Adam. Il est dans leurs toiles. Adam a un regard amusé en voyant cela, à cause de ses problèmes de tentations il répète toujours le même schéma et c’est d’ailleurs pas la première fois visiblement.
    Bref un excellent film à voir qui ne plaira à tout le monde. Mention pour l’interprétation de Jake Gyllenhaal. 4,5/5.
    Florian Malnoe
    Florian Malnoe

    104 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 janvier 2018
    Un thriller psychologique assez perturbant et inquiétant que cet "Enemy". Je ne dirais pas que j'ai été happé par ce Villeneuve mais il s'y dégage quelque chose d'assez particulier. Tout est chiadé: réalisation désaturée et pessimiste, mise en scène référencée (Lynch et l'excellentissime EWS de Kubrick) avec un rythme lent qui sait poser son atmosphère et ses protagonistes, intrigue tortueuse, assez ouverte dans les interprétations, et emprunte d'un suspense solide, un Gylenhall comme d'habitude fabuleux... Tous les ingrédients sont là pour savourer. Le genre de films que tu apprécies toujours d'avantage en le re-visionnant. Audacieuse adaptation qui travaille le subconscient d'une manière très profonde, qui dénote avec le cinéma mainstream et c'est tant mieux !
    islander29
    islander29

    764 abonnés 2 274 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 août 2014
    les critiques sont parfois plus compliquées que le film lui même, (souvent même)....Le film part d'une occurrence relativement simple, spoiler: un homme de Toronto (Jake Gyllehaal) a un double (sosie ? Frère jumeau, le moi d'un passé ?) qu'il rencontre dans la réalité (on peut penser au cas limite de la schizophrénie, peu probable ici).......
    Après la lecture du film montre la différence entre les deux individus, de façon nette, l'un étant prof, l'autre acteur de cinéma......La réalisation fait penser souvent à Soderbergh, avec quelques étincelles à la David Lynch, deux exactement (la scène sexuelle d'introduction, l'araignée image probable du fantasme).....Qu'on ne se méprenne pas, avec une lecture linéaire (simpliste pour certains ?) du sosie, le film se suit sans vraiment de prise de tête, au contraire son scénario est relativement épuré , le tout mélangeant de façon presque logique les deux couples, puisque sosies il y a ......Peu de seconds rôles (juste Mélanie Laurent et Sarah Gadon), la caméra étant monopolisée par Jake Gyllenhaal,Quelques jolis plans dur les slyline et les highways de Toronto permettent au spectateur de respirer dans un film qui se déguste avec un certain mystère, de la duplicité et quelques interrogations dans le scénario, j'ai aimé.....
    heathledgerdu62
    heathledgerdu62

    138 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2015
    Un excellent thriller sur un homme qui affronte son sosie. Jake Gyllenhaal interprète à la fois un professeur discret et un acteur de cinéma psychopathe. Mélanie Laurent joue sa fiancée qui n'arrive pas à différencier les deux hommes : son fiancée et l'acteur de cinéma avec qui elle couche par accident.
    pierrre s.
    pierrre s.

    351 abonnés 3 235 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 octobre 2015
    Un film intelligent qui nous retourne l'esprit, et nous donne la chance de voir un Jack Gyllenhaal une fois encore excellent.
    ffred
    ffred

    1 501 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 août 2014
    Je n'avais pas aimé les deux précédents films du réalisateur québécois Denis Villeneuve Incendies et Prisoners. Mais l'homme n'est pas manchot avec une caméra et en direction d'acteurs, j'ai donc vu ce (déjà) nouvel opus sans savoir de quoi cela parlait et en essayant d'avoir l'esprit ouvert. Et cette fois, j'ai beaucoup aimé. Enemy est totalement fascinant. La mise en scène est élégante et stylisée. Techniquement, c'est magnifique même si l'image est un peu trop jaune. Les acteurs sont convaincants. Jake Gyllenhaal, déjà dans Prisoners, sent sort parfaitement dans un double rôle. Mélanie Laurent est bien mais le rôle n'est pas très épais. Tout comme celui de Sarah Gadon (excellente) mais qui est bien plus intéressant. Le scénario est complexe, l'un des plus opaque que l'on ai vu ces derniers temps. On y voit des hommages appuyés. A David Lynch sans doute mais surtout à David Cronenberg : Toronto (magnifiquement filmé), une actrice (Gadon dans tous les derniers Cronenberg, père et fils), le surnaturel s'invitant dans le quotidien...Le thème du double (réel ou psychique) a souvent été traité au cinéma, il n'y rien de bien nouveau ici, mais l'ambiance est particulière et prenante. L'action est extrêmement lente et peut rebuter, mais le film est court (à peine une heure trente). Les dialogues sont très importants. Les mots prononcés donnent des clefs pour comprendre l'énigme de cette histoire...ou pas. C'est en tout cas une belle prise de tête. En sortant son film du quotidien, Denis Villeneuve a enfin réussi à m'intéresser. Ces deux précédent y étaient pourtant ancrés mais, paradoxalement, manquaient totalement de crédibilité. Ici, on décolle de la réalité et cela fonctionne. Peut être devrait-il rester dans ce créneau. Enemy s'avère donc être une expérience visuelle et sensorielle troublante et envoutante très réussie. Une très belle surprise.
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