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    La grande illusion
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    Alolfer
    Alolfer

    86 abonnés 875 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 avril 2024
    Un grand film doté d'une grande intelligence ! Jean Renoir tient l'un des films les plus humains du cinéma Français et mondial. C'est un film où on vit la Première Guerre Mondiale comme une Guerre que personne ne souhaitait. Le côté Humain du film prend tout son sens ! Et que dire des dialogues ! C est beau et puissant à la fois ! Ne parlons de la prestation des acteurs, ils sont tous formidable ! Un chef d'oeuvre du cinéma Français où l'instant d'une Guerre pouvait être signe de réconciliation
    JSCooper
    JSCooper

    2 abonnés 377 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 décembre 2023
    Le message du film, surtout à son époque, vaut peut-être plus que sa note, mais dans l'ensemble le film n'a rien de transcendant. Peut-être un peu trop vieux et trop académique, mais tout de même plaisaint à regarder.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 008 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 juin 2023
    Au firmament des plus grands films de l’histoire du cinéma mondial, “La grande illusion” et “La règle du jeu” figurent de manière quasi récurrente dans les vingt premiers, l’un des deux atteignant très souvent le quinté de tête. Leur réalisateur commun, Jean Renoir, fils du grand peintre impressionniste Auguste Renoir, est devenu par voie de conséquence un réalisateur figurant au panthéon des plus grands.
    “La grande illusion” tire en partie son indéfectible popularité critique, de l’époque très particulière à laquelle il est sorti sur les écrans et du pacifisme qu’il promeut tout autant que de ses qualités artistiques. La période historique actuelle de grande incertitude face à des enjeux multiples comme le retour des nationalismes auquel s’ajoute la menace que font peser sur l’équilibre de la planète l’épuisement des ressources et la surpopulation, amène la critique contemporaine à avoir des yeux de Chimène pour l’humanisme qu’elle pense trouver dans le film de Jean Renoir, vu désormais comme un visionnaire incontournable. C’est actuellement le consensus général qu’il ne serait sûrement pas de bon ton de vouloir contester.
    On pourra pourtant préférer chez Renoir les films naturalistes à tendance poétique voire quelques fois anarchiste comme, “Partie de campagne” (1936), “La chienne” (1931), “Boudu sauvé des eaux”(1932), “La bête humaine” (1937), “Le crime de Monsieur Lange” (1936) voire “L’étang tragique” (1941) ou “Le fleuve” (1951) qui dégagent sans doute plus de sensibilité et même de sincérité que cette “Grande Illusion” qui porte bien son nom. Jean Renoir qui tout au long de sa vie s’est beaucoup exprimé sur son art, tirait dans son livre d’analyse passionnant de 1974, “Ma vie et mes films”, le constat un peu désabusé que son film le plus retentissant avait sans doute tapé à côté de sa cible, n’ayant empêché en rien le conflit pressenti qui embrasa le monde en 1939 et encore moins la multitude de guerres locales qui lui ont succédé. Dans un court chapitre qu’il nomme “Front Populaire”, le réalisateur renvoie dos à dos fascisme et communisme même s’il s’avoue plus enclin à pardonner davantage au second dont les visées théoriques lui apparaissent plus généreuses. C’est en réalité selon un Renoir parvenu à l’heure des bilans, la course folle au progrès aiguillonnée par les appétits capitalistes voraces qui mène l’homme à sa perte. Un progrès qui, galopant toujours plus vite, fait vaciller sur ses bases une humanité désormais sans repères tangibles auxquels s’accrocher, hormis la promesse un peu vaine d’une consommation érigée au rang de religion.
    Plus de quarante ans après la mort de Renoir, on peut penser que l’analyse qu’il posait au soir de sa vie était frappée du bon sens. Son engagement à l’époque du tournage de “La grande illusion” prend sa source dans la relation amoureuse qu’il a nouée avec Marguerite Houllé, sa monteuse sur “La p’tite Lili” (1927) dont la famille était versée dans le syndicalisme et le militantisme communiste. Il entre par ce biais en contact avec le Groupe Octobre et Maurice Thorez, le secrétaire général du PCF. Son cinéma avec des films comme “La vie est à nous “ (1936) ou “La Marseillaise” (1936) se teinte dès lors d’un engagement politique affirmé (un Renoir aux engagements quelquefois étrangement contradictoires). Inquiet comme beaucoup de la montée du nazisme en Allemagne et de son réarmement à marche forcée en dépit du Traité de Versailles censé brider toute initiative dans ce sens, Jean Renoir est incité par le PCF à faire un film mobilisant les populations contre les horreurs de la guerre. Ce sera “La grande illusion”.
    Pour ce faire, mobilisant Charles Spaak pour l’assister à l’écriture du scénario, il s’inspire du récit des exploits d’Armand Pinsard, un pilote de chasse réputé pour ses nombreuses tentatives d’évasion lors de la Grande Guerre. Jean Renoir qui a lui-même participé et été blessé à cette guerre est en terrain connu. Refusant d’employer comme Raymond Bernard (“Les croix de bois” en 1931) et Lewis Milestone (“A l’Ouest rien de nouveau” en 1930), un réalisme cru exposant l’horreur des tranchées, il décide de placer sa caméra spoiler: dans un camp d’officiers prisonniers en Allemagne où l’évasion tiendra lieu de credo entre les parties de cartes, les repas copieusement arrosés, les blagues potaches à destination de leurs geôliers compréhensifs et les soirées travesties pour calmer les libidos entravées.

    Pour dessiner le portrait de la poignée d’officiers dont il va suivre le destin dans deux camps successifs, Renoir fait appel à Jean Gabin qu’il venait de diriger pour la première fois dans “Les Bas-fonds” pour incarner le lieutenant Maréchal, titi parisien d’extraction populaire, à Pierre Fresnay dans le rôle du capitaine Boëldieu, aristocrate jusqu’au bout des ongles, constatant désabusé la lente déchéance de sa classe, à Erich Von Stroheim en officier allemand esthète apportant un soin tout particulier aux respect des règles d’honneur régissant le code de la guerre, à Marcel Dalio campant le lieutenant Rosenthal, juif issu d’une très grande famille d’industriels à la prodigalité faisant taire tous les préjugés, à Julien Carette en chansonnier roboratif qui va trouver sa place en taquinant les gardes allemands et en distrayant les troupes et enfin à Gaston Modot interprétant un ingénieur qui va se révéler très utile dans l’élaboration des fameuses tentatives d’évasion.
    L’entame du film magnifique montre un Gabin pensif, penché sur un phonographe jouant le fameux “Frou-Frou” écrit en 1897 par Hector Monréal et Henri Blondeau sur une musique d’Henri Chatau. Sans transition, le lieutenant est appelé auprès d’un commandant (Pierre Fresnay) pour une mission de reconnaissance qui après une ellipse nébuleuse spoiler: montre sans transition les deux hommes attablés avec le commandant Rauffenstein (Erich von Stroheim) et ses hommes. Les amabilités échangées retardent bizarrement la compréhension de la situation des deux officiers français qui sont en réalité prisonniers
    . On a connu Charles Spaak certes plus inspiré mais on apprendra que Renoir, ne voulant rien montrer des combats, avait imposé cette ellipse pour le moins superflue .
    Une vie de casernement rappelant plus une colonie de vacances au régime disciplinaire un peu sévère qu’un véritable camp de prisonniers. Le but ultime étant l’évasion, la surveillance relâchée des gardes ne constitue pas un obstacle insurmontable. La veille du grand départ de la bande, on annonce un transfert de l’unité dans une forteresse où nos hommes retrouvent le commandant Rauffestein ravi, autour d’une tasse de thé, de pouvoir à nouveau philosopher avec le capitaine Boëldieu à propos du déclin des aristocraties de leurs pays respectifs. L’ensemble de ces festivités, échanges d’états d’âmes et tentatives d’évasion rocambolesques s’étale sur les deux tiers du film. Autant dire que Renoir a choisi d’y placer une grande partie de son message. Lequel ? Ce qui divise les hommes tiendrait davantage de la classe sociale dont ils sont issus que de leur nationalité. La preuve nous en étant apportée par la fraternité qui se diffuse dans ce camp d’officiers privilégiés que d’ailleurs on n’entend pas beaucoup s’exprimer sur le sort réservé à leurs hommes englués dans l’enfer des tranchées pendant qu’ils s’amusent à se travestir pour oublier la seule chose qui leur manque vraiment : “La vie amoureuse”.
    Mais Renoir généreux va y remédier dans les vingt dernière minutes plus convaincantes, spoiler: offrant à Jean Gabin une jolie romance avec une fermière allemande jouée par Dita Parlo dont le mari est mort sur le front. Nouvelle preuve que la fraternité entre les peuples peut tout transcender y compris la mort pour son pays
    de l’être bien-aimé. Une vision plutôt désincarnée de ce qu’est vraiment la guerre, laissant difficilement croire que cette construction scénaristique mécanique aux personnages archétypaux pourrait convaincre qui que ce soit. Même Jean Gabin, pourtant d’habitude toujours parfait, semble, par instants complètement désemparé par ce que son metteur en scène lui demande de faire passer dans les nombreux gros plans sur ses yeux bleus qui trahissent le malaise que l’acteur ressent à ce théâtre de guerre en chambre close, tenant parfois du grotesque pour ne pas dire autre chose. Seuls Pierre Fresnay et Erich Von Stroheim parviennent à donner le change, dans un face-à-face souvent ironique de très bonne tenue .
    Le pacifisme est assurément sur le fond une intention louable mais il ne semble pas inscrit dans la nature profonde de l’homme et la démonstration complètement artificielle proposée par Jean Renoir en a malheureusement apporté la preuve. Elle peut-être là “La grande illusion”. C’est ce que peuvent inciter à penser les propos tenus par Renoir rapportés plus haut. Mais la grande illusion continue de fonctionner, le film étant encore pour beaucoup l’œuvre ultime prouvant qu’avec de la bonne volonté tout est possible y compris l’amour entre les hommes. Avec toujours à la manœuvre , le vieil adage rousseauiste qui veut que : “l’homme naît bon et que c’est la société qui le corrompt”.
    Pour conclure tout en restant dans le domaine cinématographique, on peut se rappeler ce que disait, goguenard, le grand Sam Peckinpah du pacifisme lors d’un entretien donné en 1972 au magazine Playboy : “ Le vrai pacifisme est la plus belle forme d’humanité. Mais si un homme vous coupe une main, vous n’allez pas lui tendre l’autre. Du moins pas si vous voulez continuer à jouer du piano”. A chacun bien sûr selon sa nature et son vécu de se faire son opinion.
    carbone144
    carbone144

    70 abonnés 745 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 décembre 2022
    Un film bouleversant, qui nous laisse des sensations contradictoires assez sensationnelles. Pourtant véritable drame, il réussit à nous faire continuellement sourire, comme si nous étions soulagés de voir des hommes, même ennemis, réussir à se respecter, avoir le droit de chercher à se divertir, se faire plaisir, et même se charrier. Alors que de nombreux films contemporains se plantent dans le jeu de la comédie dramatique, où il n'y a finalement ni drame, ni comédie ; Jean Renoir nous crée une oeuvre qui pourrait servir de leçon au genre. Au delà de la seule histoire que l'on regarde au premier degré, il y a également dans ce film énormément d'éléments intéressants à pointer du doigt. Film de 1937, le contexte joue beaucoup. La Première Guerre mondiale est toujours au coeur des traumatismes, les auteurs l'ont connue et y ont participé. On s'approche aussi lourdement d'un nouveau conflit. Les thèmes abordés (la 1ère GM, les prisonniers de guerre de l'époque) sont là des sujets qui vont alors disparaître. On se retrouve à mi chemin du témoignage et de la fiction, bien qu'il n'a pas été pour but de montrer spécialement les côtés les plus difficiles des conditions de vie des hommes de rang, et l'âpre rationnement qui régnait alors. Techniquement, le film est bon au regard de son époque. Sobre et plutôt bavard, il sait malgré tout alterner l'illustration silencieuse par l'image, (parfois même de très belles images) et les dialogues utiles. Le temps passe vite et on vit comme une sorte de belle aventure.
    Jérôme S
    Jérôme S

    1 abonné 66 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 avril 2022
    J'ai été un peu déçu par ce film malgré que Jean Gabin joue à merveille comme souvent son rôle. Ce film reste quand même un grand film cinéma français
    Deadman
    Deadman

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    3,0
    Publiée le 22 janvier 2022
    Je ne sais pourquoi mais ce film qu'on m'a présenté comme un classique ultime et dont Woody Allen fait l'apologie ne m'a pas plus touché que ça. Peut être un fossé générationnel,
    Un film néanmoins important, à voir au moins une fois dans sa vie.
    Max Rss
    Max Rss

    168 abonnés 1 713 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 novembre 2021
    La première fois, j'étais resté sur le bas-côté. Non pas que ça ne m'avait pas intéressé mais j'avais quand même regardé tout ça avec un oeil un peu lointain. Aujourd'hui, la donne a changé. Il y a bien quelques passages qui m'ont moins captivé mais, dans l'ensemble, j'ai adhéré et même encore mieux : j'ai compris pourquoi le film s'appelle ainsi. "Il faudra bien qu'on la finisse cette putain de guerre et j'espère que ce sera la dernière", "ah, te fais pas d'illusion" et à l'époque, je n'avais rien vu passer... Alors oui, on pourra avoir du mal à croire que des prisonniers de guerre furent aussi bien traités pendant leur détention mais moi, avec un peu de recul, j'y vois une manoeuvre de la part de Renoir pour injecter une dose d'humanisme à un film qui se montre ouvertement pessimiste envers l'avenir du monde en général (en 1937, l'éventualité d'un conflit armé contre l'Allemagne hitlérienne n'avait plus rien d'une éventualité), ainsi qu'envers ses personnages (lesquels cherchant à s'évader tout en sachant très bien qu'ils n'ont aucune chance de revoir leur foyer, si ce n'est les deux pieds devant). Et tiens, puisque l'on parlait d'humanisme un peu plus haut, attardons-nous un moment sur son cas. Au milieu de ce broyage de noir, on le trouve un peu partout. Que ce soit dans les relations entre les prisonniers, se déguisant, riant de bon coeur et chantant à pleins poumons, que ce soit entre les officiers des deux camps, ainsi qu'entre les peuples, tout simplement. J'en veux pour preuve ce passage où spoiler: les deux fuyards vont offrir leur plus beau Noël à une femme allemande élevant seule sa petite fille
    . Et moi, je trouve ça beau de voir des choses pareilles car oui, ça paraît caduc dans le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, mais figure-vous que j'ai un coeur les amis. Un coeur qui peut être gros comme ça. Enfin, j'en termine avec le casting. Je laisse volontairement Von Stroheim de côté car on ne le voit pas beaucoup mais je ne peux que tirer mon chapeau à Jean Gabin, Pierre Fresnay et Marcel Dalio. Quitte à passer pour un vieux con, excusez-moi mais, parmi toutes nos "vedettes" du moment, je n'en vois aucune qui pourrait avoir la prétention de dire qu'elle chatouille les chevilles de ces trois-là.
    Paul S.
    Paul S.

    6 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2021
    La grande illusion, c'est la paix. C'est le bonheur. C'est l'entente entre les classes sociales, l'entente entre les différentes cultures, se regroupant seulement grâce à un ennemi commun. "La nature se fout des frontières créées par les hommes". L'illusion serait que l'humanité le comprenne. L'amour n'a pas de culture, pas de frontière, pas de langue.
    Mise en relief du cycle infini de la guerre dans un film tourné pendant les années où tout le monde s'y préparait. "Espérons que ce soit la dernière".. Et ben non.
    Grande œuvre pacifiste.
    Fibroptica
    Fibroptica

    2 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 septembre 2021
    Dans ce film se déroulant pendant la Première Guerre mondiale nous suivons des soldats français détenus dans un camp de prisonniers en Allemagne. C'est un film qui parle de l'Homme. L'Homme en temps de guerre, soit la subissant soit la prenant plaisir à la faire. Les simples soldats allemands comme français se respectent car ils semblent tous deux embarqués dans cette bêtise qu'ils n'ont pas voulue. Les bourgeois eux y prennent plaisir à la faire, et se rapprochent par la similitude de leur caste, à l'image de l'amitié naissante entre le commandant Von Rauffenstein et le Capitaine de Boeldieu, étant même nostalgique d'un temps révolu, car leur monde est décadent. Les moments de profonde camaraderie entre les prisonniers sont tout bonnement exquis et réussis à nous faire nous attacher à ces prisonniers. Nous voyons que la similitude entre Allemand et français montre la bêtise de cette guerre et en fait un film profondément pacifique.
    Tout simplement un incontournable du cinéma.
    Laurent B
    Laurent B

    2 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 20 juillet 2021
    Film daté ayant mal vieilli dans lequel l’action est assez ténue. Il ne se passe finalement pas grand chose et le peu qui se passe n’est pas passionnant, à l’exception de trop rares moments,.

    Ça n’est pas parce qu’un film a été considéré comme un chef-d’œuvre lors de sa sortie que, quatre-vingt ans plus tard, il apparaît encore comme tel. Le cinéma a trop évolué depuis ses origines, pour que beaucoup d’œuvres majeures ne deviennent pas irrémédiablement périmées.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    3 395 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 mai 2021
    La Grande Illusion est l'un de ces films qui réaffirment la conviction d'un cinéphile que le cinéma en tant que forme d'art peut être utilisé par les cinéastes pour rassembler les gens. Le scénario du film écrit par Renoir et Charles Spaak est extrêmement profond et à plusieurs niveaux. Bien qu'il se déroule pendant la Première Guerre mondiale le moment de sa réalisation et de sa sortie est très important. Il est sorti au moment où le parti nazi en Allemagne devenait de plus en plus puissant et où une autre guerre mondiale était imminente. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il était la tentative de Renoir de détourner les gens de l'extrémisme qui les influençait. Bien qu'il n'ait pas atteint son objectif on ne peut qu'admirer les intentions du réalisateur. Si l'on devait résumer le film en une phrase je pense que la phrase à utiliser serait le pouvoir de l'humanisme. Renoir aime chaque personnage du film et pas seulement les soldats français même les soldats allemands sont traités avec respect. Les Allemands ne sont pas des caricatures stéréotypées comme on en trouve dans d'autres films de cette époque. Les officiers allemands traitent leurs prisonniers français avec gentillesse. Cela montre que Renoir a compris qu'il y avait des Allemands ordinaires et innocents qui étaient pris au milieu des guerres fomentées par d'autres...
    Audrey L
    Audrey L

    549 abonnés 2 424 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 avril 2021
    Censé représenter la Première Guerre Mondiale, La Grande Illusion est tristement prophétique (ou plutôt lucide, en 1937, sur ce qu'il se passe de l'autre côté de la frontière dès 1933) sur le cataclysme d'horreur qu'est la Seconde Guerre Mondiale, en s'avançant sur les conditions des juifs très mal vus par les personnages de toutes nations (même les français ne peuvent s'empêcher, au détour d'une colère passagère, de lancer des insultes antisémites, dont on sent que le scénariste les a piochées dans l'Allemagne de 1933 jusqu'à la sortie du film). Mais, loin de nous mettre le moral à zéro, La Grande Illusion affiche plutôt l'amitié que la haine, préfère parler de solidarité que de massacre : on suit donc le quotidien de quelques officiers retenus prisonniers parmi les soldats "moins gradés" dans un camp allemand. Spectacle de comique troupier (Marguerite, donne-moi ton coeur...), bonne entente (respect franc) entre les allemands et les français mais aussi entre les hauts-gradés et les simples bidasses, plans d'évasion qui progressent peu à peu, on entre dans la vie du camp avec une facilité déconcertante. Jean Gabin est formidable en Lieutenant Maréchal qui trouvera l'amour là où il s'y attendait le moins du monde (on a fondu, on l'avoue), les seconds rôles ne déméritent pas et sont tous mémorables (le petit Cartier qui fait le mariole sans arrêt, le nanti qui aurait pu mener une vie plus simple, les chefs respectables qui refusent de se tirer dessus entre ennemis ou le font avec de plates excuses que l'on devine sincères...). On pourra reprocher justement sa vision "idéaliste" si ce n'est "gentillette" de la Guerre (surtout la dernière minute, très naïve), mais on en a tellement besoin, entre deux films qui nous montrent l'atrocité de cette folie humaine, de cette douceur et candeur qui sont une véritable bouffée d'air frais. Quelques scènes auront même retenu notre attention par leur mise en scène soignée : l'homme travesti qui sort du vestiaire et provoque un saisissement total de ses camarades (on devine qu'ils n'ont plus vu de vraie femme depuis bien longtemps), Jean Gabin qui s'essaye à dire à une petite fille allemande "qu'elle a les yeux bleus" avec autant de maladresse que de sincérité. On se souvient de ces quelques passages avec un soupir bienheureux et empreint de tristesse à la fois, ce doux mélange représentant parfaitement La Grande Illusion. Jean Renoir nous prouve tout au long du film qu'ils ont beau être allemands ou français, officiers ou gradés, tout cela n'est au final qu'une Illusion : ce ne sont que des hommes.
    vivaBFG
    vivaBFG

    10 abonnés 1 135 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 avril 2021
    Un film avec de belles images, de grands sentiments, et des moins grands, des bons acteurs, des très bons acteurs : mais ce n'est pas tout pour faire un film, il manque quelque chose : un scénario! Et là; ma foi, c'est un peu creux! Ce n'est pas qu'il n'existe pas, mais il est faible, peu exploité, avec assez peu de mouvement. Vous me direz qu'un film sur un camp de prisonnier, cela n'appelle pas trop l'action. A ceux-là, je dirai que "la grande évasion", y parvient tout à fait.
    Dernier détail : dans ce film apparait les derniers soubresauts de cette aristocratie, qui se croit encore au-dessus de la plèbe, du bas peuple, mais qui se rend bien compte que cette période est à l'agonie, et va disparaitre avec eux, eux et leur fameux esprit "chevaleresque". On notera enfin que pour un film des années 30, mélodramatique, il ne finit pas si mal que cela.
    A voir par les amateurs de mélo, de Jean Gabin et des films de J. Renoir
    stans007
    stans007

    17 abonnés 1 233 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 mars 2021
    Grand film avec les prestations inoubliables de Pierre Fresnay et Erich Von Stroheim en nobles au code d’honneur décadent, des scènes d’anthologie (la flûte), le devoir du prisonnier, le juif (on est en 34) et les Allemands montrés humainement, un film qui fait croire en l’homme… oui mais… le titre ?
    Bernard D.
    Bernard D.

    100 abonnés 604 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 février 2021
    « La Grande Illusion » de Jean Renoir (1937) fait partie - avec « Les Sentiers de la Gloire » de Stanley Kubrick (1957) et « La Chambre des Officiers » de François Dupeyron (2001) - de mon podium des films sur la Grande Guerre et ce alors qu’on ne voit aucun combat, aucune tranchée …
    Ce film peut être vu de 2 façons : la première optimiste avec dans la foulée du Front Populaire, une Grande Guerre qui a permis de mélanger les classes sociales allant du capitaine de Boëldieu (Pierre Fresnay) à l’ouvrier parisien qu’est Maréchal (Jean Gabin) en passant par un professeur spécialiste des odes de Pindare, un Titi gouailleur (Carette) … et tous quel que soit leur rang ou leur classe sociale d’être solidaires pour creuser la nuit un tunnel pour s’évader de leur camp d’internement, et pour partager les colis de nourriture dont ceux très copieux de Rosenthal (Marcel Dalio) dont les parents juifs sont bien sûr banquiers, pendant que les militaires allemands doivent boire « une lavasse bien fade ». Illusion également quand Maréchal et Rosenthal qui après de multiples tentatives pour s’évader, y réussiront et seront hébergés par Elsa (Dita Parlo) une jeune paysanne allemande avec sa petite fille Lotte née d’un mari mort à la guerre ainsi que les 3 frères d’Elsa. Malgré la guerre et au-delà des frontières, une idylle va naître entre Elsa et Maréchal qui lui promettra de revenir après la guerre car sa petite fille Lotte « hat blaue Augen » et ce dans un vibrant plaidoyer internationaliste en faveur d’une nouvelle fraternité, ce film ayant été tourné dans l’esprit de 1936 !
    L’autre lecture de ce film est pessimiste : dès que l’avion de Maréchal et du capitaine de Boëldieu est abattu par le commandant von Rauffenstein (Erich von Stroheim), un aristocrate connaissant un cousin du capitaine de Boëldieu, les 2 aristocrates se mettront à parler en anglais. Dans la prison forteresse que dirigera von Rauffenstein rendu infirme par de nombreuses blessures de guerre, il va retrouver de Boëldieu qui servira de leurre pour permettre à Maréchal et Rosenthal de s’échapper. Erich von Stroheim s’excusera d’avoir touché mortellement Pierre Fresnay alors qu’il visait les jambes mais « c’était loin et il y avait de la brume ». Le capitaine de Boëldieu sera immédiatement transféré dans la chambre/chapelle du commandant von Rauffenstein et lorsque Pierre Fresnay va « mourir dignement car à la guerre », Erich von Stroheim lui fermera les yeux et déposera sur son corps la seule fleur d’un petit géranium - seule trace de vie dans cette forteresse austère - car les 2 militaires de carrière sont bien de la même race, la race aristocratique que les temps nouveaux semblent vouloir condamner … mais est-ce bien finalement la réalité ?
    Pour certains le titre de ce film pourrait être interchangé avec celui d’un autre film du grand Jean Renoir : « La règle du jeu » sorti en 1939 !
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