Une très bonne adaptation du célèbre conte de Charles Perrault en version adolescente et donc sous forme de teenage movie, "Comme Cendrillon" est étonnamment un film que j'ai énormément apprécié, bien que ce ne soit qu'une nouvelle adaptation (une de plus) de la vie de Cendrillon, transposée dans un campus américain. Le scénario est des plus classiques et transpose le conte dans l'univers du lycée américain : Sam Montgomery, notre héroïne de 16 ans, est forcée à suivre les ordres de sa belle-mère Fiona et de ses méchantes demi-sœurs. Un jour, Sam rencontre son prince charmant sur Internet mais les choses se compliquent lorsqu'elle s'aperçoit qu'il s'agit de Austin Ames, un gars populaire dans son école. Le film commence par une présentation de l'héroïne, Sam, qui raconte son histoire par la voix-off sous forme de flashbacks, qui
a une belle vie dans une vallée américaine en Floride en Californie et qui est heureuse avec son père qui lui explique que dans la vie les contes de fées ne se réalisent pas toujours mais que les rêves s’accomplissent et il souhaite que sa fille chérie Sam réussisse ses études et que la morale des contes de fées n’est pas de trouver le beau prince charmant mais d’accomplir ses objectifs. Sam perd ensuite son père tragiquement suite à un tremblement de terre mais elle et le reste de sa famille survit et hélas, sa belle-mère est une horrible mégère qui l'exploite quotidiennement, tout comme ses deux filles
. L'histoire suit ensuite la trame classique du conte original avec
mise en contexte de l'exploitation de Sam par sa belle-famille, sa rencontre sur Internet avec le "prince" de l'histoire, Austin Aimes, le bal, la fuite du bal avant les douze coups de minuit, la tentative d'Austin de retrouver sa princesse via un objet perdu (en l'occurrence, le téléphone portable de Sam), et le dénouement final avec la fin heureuse comme dans le conte original
. On a tous les codes de l’univers stéréotypé du lycée américain là-dedans : les groupes populaires, les sportifs, les poufs, les nerds, etc... Par exemple, la copine d’Austin est la pouf par excellence : stupide, bécasse, superficielle au possible, cassante, égocentrique et blonde dans tous les sens du terme, qui surnomme mesquinement l'héroïne "Casse-croûte". Austin, lui, débarque dans le film de façon totalement stéréotypée, on sait tout de suite que c’est lui le beau gosse sur lequel craque Sam, qui bien entendu est hétérosexuel et qui serait très gêné à l’idée que la personne qu’il courtise soit un mec car il est bien clair qu’il est attiré par les filles malgré son côté sensible, en effet il est en conflit avec son père et rêve d’être écrivain. Le côté moderne du film est par ailleurs bien retranscrit avec les conversations téléphoniques, les rencontres sur le Net qu’on essaie tant bien que mal de garder secrètes, etc… L'alchimie entre les deux tourtereaux au long du film est naturelle, on a la classique ressemblance dans les deux qui ne se sentent pas intégrés dans le monde dans lequel ils vivent, car ils ne sont pas adaptés aux codes restrictifs et contraignants du lycée américain, avec toute la mentalité pourrie qui en découle., avec le cadre habituel d’une université américaine en bonne et due forme, peuplée comme il se doit d’une équipe de football, où les cadors de l’école, beaux gosses et compagnie, se pavanent en maîtres du monde, sans oublier les pom-pom girls rampant à leurs pieds, elles aussi similaires à des gravures de mode, décérébrées mais canons. Après leur relation reste superficielle et on a le droit à tous les poncifs du genre : rencontre, séparation forcée et retrouvailles. Ils font un peu Ken et Barbie, il faut l'avouer, mais dans le dessin animé ils le faisaient aussi. On a cependant le droit à des scènes très marrantes avec la belle-mère Fiona qui est le personnage le plus drôle du film : à un moment elle
intime à Sam d’aller travailler au restaurant-grill Hal’s le soir du bal en lui reprochant d’être trop égoïste (c’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité), et elle lui dit qu’elle n’est ni très belle ni très brillante non plus
. On a aussi une collègue de Sam dans son travail de serveuse au Hal's qui est en rivalité avec Fiona, ce qui amène à des scènes de conflit assez cocasses vraiment piquantes, et cela met en place une belle solidarité de sa part avec Sam (c’est un peu elle au final
qui tient le rôle de Marraine la Bonne Fée puisqu’elle va permettre à Sam d’aller au bal en l’aidant, en la soutenant, en la conseillant
). Dans les seconds rôles, il y a aussi l’animatrice des soirées qui est assez cool et sympa, les amis de Austin qui sont crétins et lourdingues comme pas possible mais aussi un peu attachants. J'ai particulièrement apprécié la scène
de course-poursuite en voiture en rentrant du bal, pour savoir qui arrivera en premier au restaurant entre Sam et sa belle-mère suivie de ses demi-sœurs
, demi-sœurs qui malgré leur bêtise crasse
découvrent le pot aux roses et mettent un peu le bazar dans la relation Sam/Austin en racontant tout à la pouf qui va humilier Sam, mais pas autant que la belle-mère de Sam qui est une énorme garce en échangeant la lettre de Sam contre une fausse lui indiquant qu’elle n’est pas admise dans son université
. Cela étant, la fin est juste car
Sam ose enfin résister à sa belle-mère et démissionne de son job de serveuse au restaurant Hal’s, avec toute l’équipe des employés qui donnent également leur démission
. C'est un film très coloré, très rose, très girly, assez mièvre, mais qui passe très bien car même avec un scénario classique et une mise en scène banale et sans intérêt, ainsi qu'une réalisation sans personnalité, il se dégage de ce film une ambiance très chaleureuse, très fun, très comique, mais aussi féérique et magique qui émerveille véritablement, de par les costumes vraiment magnifiques et très bien réalisés (en partie ceux du bal qui sont magnifiques, assez travaillés, en ce sens la robe blanche que porte Sam au bal est sublime et elle est très jolie dedans et Austin lui est très charmant lui aussi dans son beau costume bleu et or). La scène de la danse de Sam et Austin sous la chapelle est belle, poétique, féérique et romantique, dans un cadre féérique sublimé par de très beaux décors. En fait, c'est bien parce qu'ils ont transformé l'histoire originale en une histoire réaliste, sans magie, mais qui conserve vraiment très bien l'esprit du conte de fées. C'est une version pour les adolescentes. La belle-mère et les sœurs sont détestables à souhait. La cruauté de la belle-mère est montrée par son affreux goût en matière de vêtements et sa chirurgie esthétique. Et puis, ce film est bourré de bons sentiments. C'est un film à l'eau de rose, qui est totalement cucul la praline, en témoigne la fin où
Sam devient propriétaire de sa maison et du restaurant casse-croûte Hal's, où elle le réaménage avec sa Marraine la Bonne Fée comme nouvelle associée, la belle-mère et les demi-sœurs finissant serveuses dans ce même restaurant (en gros la situation initiale est inversée) et bien évidemment elle finit en couple et amoureuse d’Austin, dont le père a fini par accepter qu’il ne désire pas forcément les mêmes choses que lui, et on a même Carter qui finit en couple avec une fille vraiment digne de lui, qui est la fille animatrice de soirées du lycée
. Au final, ce premier film de la saga "Comme Cendrillon" est assurément le meilleur des trois, en étant non seulement une très bonne adaptation du conte, extrêmement fidèle à celui-ci, en version adolescente, mais mettant en scène des personnages attachants, que ce soit Sam, l’héroïne, courageuse, simple et modeste, bienveillante et avec un fort caractère à la fin du film, Austin le mec le plus populaire du lycée mais qui est rêveur, modeste et poétique (et merveilleusement beau et craquant, il faut bien le reconnaître), et mon petit préféré, Carter, le meilleur ami de Sam, extrêmement bienveillant, protecteur, modeste, gentil et surtout très drôle et qui a un arc de personnage touchant (le plus réussi du film) en étant d'abord attiré par la bimbo superficielle et puérile (qui
lui tombera dans les bras au bal lorsqu'il sera déguisé en Zorro le mec viril
), mais qui apprendra à se détacher de ses fantasmes et qui comprendra à apprécier et à s'intéresser aux filles peut-être moins jolies mais avec beaucoup plus de charme et de personnalité et qui méritent vraiment d'être sa petite amie (bref, c'est un très bon personnage de soutien), la belle-mère et les demi-sœurs, l'amie serveuse de Sam prénommée Rhonda (Marraine la Bonne Fée), etc... En pus on a un très bon casting (Hilary Duff, Chad Michael Murray, Dan Byrd, Jennifer Coolige, etc...) pas forcément très connu mais franchement tous les comédiens de ce film jouent très bien leur rôle. En conclusion, une adaptation moderne, fraîche, décalée, comique et vraiment divertissante du conte de Cendrillon, qui s'il n'est techniquement pas un film Disney, en reprend tous les codes et est de la même qualité. C'est un très bon divertissement magique et féérique digne d'un film Disney et qui permet de s'évader et de passer un très bon moment