« Bill, je suis désolée, j’ai complètement oublié que tu ne mangeais pas de viande. »
Premier volet d’une série de huit films et le seul à ne pas être tombé dans l’oubli, Hurlements bénéficie du talent de Joe Dante à faire peur en générant une ambiance portée sur les ombres, un climat parfois glauque et le flou artistique mais aussi du développement de la location de VHS, nouveau modèle économique de consommation culturelle qui a ainsi permis à plusieurs réalisateurs, films et franchises d’être considérés comme culte. Ce fut par exemple le cas de William Friedkin avec L’Exorciste (1973), Tobe Hooper avec The Texas Chain Saw Massacre/Massacre à la Tronçonneuse (1974), de Steven Spielberg avec Jaws/Les Dents de la Mer (1975), de John Carpenter avec Halloween/La Nuit des Masques (1978), ou encore de Sam Raimi avec Evil Dead (1981), sans oublier toute une ribambelle d’autres créations commercialement rentables, importantes sur le plan de l’histoire du cinéma de genre mais de conception beaucoup plus banale.
Si le scénario est parfois difficile à déchiffrer, principalement au début, et si on regrettera pas mal d’invraisemblances, surtout à la fin, on notera une kyrielle de détails particulièrement drôles ou cyniques (les boîtes de conserve « Wolf Chili », la bouteille de « Wolfe » contre les ulcères dans le bureau du médecin, le dessin animé avec un loup, etc.) ainsi que quelques gimmicks visuels, marque de fabrique de Joe Dante, tout comme la participation de Dick Miller dans un tout petit rôle, aux cotés d’interprètes aujourd’hui oubliés (à l’exception notable de Patrick « Chapeau Melon » Macnee ou du vétéran des films d’horreur John Carradine).
Cette originalité propre à Joe Dante, une intrigue moins prévisible que ce que propose généralement ce genre de films (on est loin des cris hystériques qui percent les tympans) et des effets spéciaux à couper le souffle pour l’époque (dus à la maestria de Rob Bottin, assistant de Rick Baker qui avait décliné la proposition pour travailler sur le Loup-Garou de Londres de John Landis, copain de Joe Dante) ont permis à cette œuvre d’accéder au statut de film culte.