"Jean Gabin me terrorise" : ce grand comédien se souviendra toujours de sa rencontre avec la légende du cinéma français il y a 49 ans
Vincent Formica
Vincent Formica
-Journaliste cinéma
Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

Il y a 49 ans, Jean Rochefort a fait la rencontre du monstre sacré du cinéma français, Jean Gabin. Avant son décès en 2017, le comédien moustachu était revenu sur cet épisode cocasse avec l'humour qui le caractérise.

Jean Rochefort, disparu en 2017 à l'âge de 87 ans, est une légende du cinéma français. L'acteur a joué avec les plus grands, de Jean-Pierre Marielle à Valérie Lemercier en passant par Claude Brasseur, Jean-Paul Belmondo ou Philippe Noiret.

Aussi talentueux et confiant qu'il puisse être, Jean Rochefort n'en menait pas large face à un monstre sacré du 7ème art hexagonal : Jean Gabin. En 1962, sur le tournage d'Un singe en hiver, il rend visite à son ami Jean-Paul Belmondo. Trop intimidé par le charisme du célèbre acteur gouailleur, il préfère rester en retrait, sans jamais tenter d'aller discuter avec lui.

Une rencontre marquante

14 ans plus tard, quelques mois avant la mort de Jean Gabin, Jean Rochefort se décide enfin ! Il prend son courage à deux mains et entreprend de se présenter devant ce comédien légendaire, celui qui l'impressionne au plus haut point.

"Gabin me terrorise littéralement. Je n'ai jamais osé lui parler. J'allais voir Jean-Paul Belmondo une fois, quand il tournait justement Un Singe en hiver. J'ai jamais osé m'approcher de lui. Et enfin j'ai un César. Et alors, il est là, devant moi, à 15 mètres, avec Michèle Morgan", confiait le comédien en 2013 dans une interview visible sur la chaîne YouTube Real Life.

Gabin me terrorise littéralement. Je n'ai jamais osé lui parler.

César sous le bras

"Cette fois-ci Rochefort, t'as un César sous le bras, tu vas y aller. Je le rattrape, je tape sur son épaule, il se retourne, et j'entends cette phrase admirable : Oh, c'est toi ! J'ai cru que c'était un journaliste, j'allais te retourner une mandale. Et il est parti", a conclu Jean Rochefort.

Il se retourne, et j'entends cette phrase admirable : 'Oh, c'est toi ! J'ai cru que c'était un journaliste, j'allais te retourner une mandale'. Et il est parti.

En effet, l'artiste a remporté son premier César, celui du Meilleur second rôle, en 1976. Il a été récompensé pour sa performance dans Que la fête commence de Bertrand Tavernier. Dans ce film d'époque, Rochefort donnait la réplique à ses complices Jean-Pierre Marielle et Philippe Noiret.

Le comédien recevra le César du Meilleur acteur 2 ans plus tard pour sa prestation dans Le Crabe Tambour de Pierre Schoendoerffer. Il s'agit d'un très beau film nostalgique, parfois amer, sur les liens d'amitié indestructibles noués par la guerre. Enfin, en 1999, Jean Rochefort sera gratifié d'un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

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