Après la sortie de Matrix en 1999, on a vu pulluler de nombreux films surfant sur le succès de l'oeuvre magistrale signée Lana et Lilly Wachowski. Influencées par le style visuel comme le bullet time et les thèmes futuristes, ces productions ont largement emprunté à l’univers de Matrix sans jamais en égaler le génie.
Matrix, influence majeure
D'Equilibrium à Daredevil en passant Aeon Flux, Ultraviolet ou Resident Evil Afterlife, le cinéma d'action s'est beaucoup inspiré de la saga des Wachowski, sans jamais en reproduire ni la portée narrative ni l’impact stylistique. Parmi ces ersatz de Matrix, une oeuvre se distingue particulièrement des autres : The One de James Wong.

Sorti en novembre 2001, le film nous entraîne dans un futur lointain, où les univers parallèles existent. Yulaw (Jet Li), un agent de la Multiverse, le sait pour y être souvent intervenu lors de ses missions. C'est ainsi qu'il a appris que nos doubles vivants dans chacun de ces mondes sont liés entre eux par un flux, et que lorsqu'un d'eux disparaît, son énergie est redistribuée aux autres.
Depuis, Yulaw ambitionne d'éliminer ses doubles pour récolter leur puissance et ainsi devenir l'être absolu. Les agents Roedecker et Funsch reçoivent alors l'ordre de neutraliser Yulaw. Gabe, lui, est un policier qui mène une vie sans histoires. Mais ça ne va pas durer : il est le dernier double, l'ultime obstacle sur la route de Yulaw. Une folle course-poursuite commence entre les 4 hommes.
S'inspirant très largement du style visuel et narratif de Matrix, entre action et science-fiction, The One lui emprunte (vole ?) tout ce qu'il est possible d'emprunter ! Bullet time, héros qui se dédouble, combats dynamique filmés au ralenti... James Wong s'est amusé à reproduire tout ce qui a fait le succès de Matrix, sans arriver une seule seconde à la cheville de son illustre aîné. Il a ainsi pillé son esthétique sans jamais en comprendre l’essence.
Au-delà de l'aspect visuel, The One bricole une idée pseudo-scientifique de multivers : un homme tue ses doubles pour devenir "l’élu" ultime. Comme Matrix, il y a une dimension quasi messianique dans le personnage principal. Mais contrairement au film avec Keanu Reeves, The One évite toute profondeur réelle sur l’identité, la réalité ou la liberté : tout est prétexte à de l’action.
C’est typique du phénomène hollywoodien : quand un film cartonne, les studios essaient immédiatement de reproduire la formule. Jet Li était une star montante à l’époque aux États-Unis (L’Arme Fatale 4, Roméo Doit Mourir), donc l’idée était claire : Jet Li + Matrix-style = succès assuré. Mais sans la vision ni le fond, ça reste une coquille vide.
Jet Li vs Jason Statham
Pourtant, The One bénéficie d'un casting solide. Jet Li fait tout ce qu'il peut pour surnager au milieu de cette entreprise catastrophique ; le comédien relève le niveau du film par ses acrobaties, ses capacités athlétiques et ses compétences de combattant.
L'artiste martial affronte même un jeune Jason Statham, qui commençait sa carrière dans le cinéma d'action avant d'exploser avec Le Transporteur un an plus tard. De son côté, le comédien Delroy Lindo, malgré son charisme et sa présence physique marquante, ne parvient pas à sauver cette oeuvre.

Noté 2 sur 5 par les spectateurs AlloCiné, The One a été largement étrillé : "C'est un pur nanar alliant à la fois les arts martiaux à la science fiction ! Plutôt osé, le résultat est loin, mais alors très loin d’être crédible ; au final nous avons droit à des effets au ralenti grotesques, des chorégraphies toutes plus pitoyables les unes que les autres auxquelles on ne croit pas une seule seconde, sans oublier un scénario qui n’offre aucune originalité au genre. Le tandem Jet Li & Jason Statham ne convainc pas ; pire, ils se décrédibilisent au sein de ce grotesque film d’action décérébré", balance Renger.
C'est un pur nanar alliant à la fois les arts martiaux à la science fiction ! Plutôt osé, le résultat est loin, mais alors très loin d’être crédible.
De son côté, MaCultureGeek est un peu plus indulgent : "The One est un petit film de science-fiction fort sympathique, le genre de série B qui te détend le temps de sa durée. Sans être parfait (il est même plutôt médiocre), il nous livre cependant de bonnes petites scènes d'action pas trop mal chorégraphiées, même si le résultat s'avère filmé avec les pieds, digne reflet des films d'action/SF post-Matrix", analyse-t-il.
Logiquement, The One a été un échec cuisant, récoltant 79 millions de dollars dans le monde pour un budget de 50 millions. En France, il est tout de même parvenu à réunir 500 000 spectateurs, s'appuyant sur la popularité de Jet Li, à son maximum à l'époque.