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    Décès du réalisateur Gérard Oury

    Réalisateur de "La Grande vadrouille", "La Folie des grandeurs" et "Le Corniaud", Gérard Oury est décédé ce 20 juillet au matin. Il avait 87 ans.

    Gérard Oury a rejoint ses compères Louis De Funès et Bourvil. Maître de la comédie populaire à la française, le cinéaste s'est éteint ce jeudi 20 juillet au matin dans sa maison de Saint-Tropez à l'âge de 87 ans. Il aura signé certains des plus grands succès comiques hexagonaux et fait tourner Louis De Funès, Bourvil, Jean-Paul Belmondo ou Pierre Richard. Une carrière qui lui vaudra d'être fait commandeur de la Légion d'honneur en 1991 et lui rapportera un César d'honneur en 1993 avant d'être accueilli à la section Cinéma de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France en 1998. Gérard Oury sera enterré à Paris le 24 juillet au matin, dans le caveau familial du cimetière Montparnasse. Il partageait la vie de l'actrice Michèle Morgan depuis 1960.

    O comme Oury (Ma Grande Vadrouille, éditions Plon)

    "Je suis né le 29 avril 1919 à Paris, 24 rue de La Tour, car les femmes à cette époque accouchaient dans leur appartement. Fils de Serge Tennebaum, violoniste, et de Marcelle Oury, sans profession, je fus déclaré à la mairie du 16e arrondissement sous le nom de Tennenbaum Max Gérard. Max, mon parrain, fut un très célèbre tragédien de la Comédie Française du nom de De Max. Gérard est un prénom que je ne regrette pas, car il est d'origine germanique et signifie "lance de puissance" ! Mes parents divorcèrent lorsque j'eus trois ans, et je fus élevé par ma mère et ma grand-mère. Il était donc naturel que j'adopte leur nom lorsque je décidai d'embrasser le métier d'acteur. Mais la Loi française est piquante : on a certes le droit de prendre le nom de sa mère mais en le modifiant. Ce qui fait qu'aujourd'hui encore mon passeport est libellé comme suit : 'Houry dit Oury Gérard' ".

    Des débuts sur scène et devant la caméra

    A 17 ans, Gérard Oury rêve d'une carrière d'acteur. Après avoir suivi les cours de René Simon, il intègre le Conservatoire aux côtés de Bernard Blier et François Périer. Trois ans plus tard, il monte sur scène avec la pièce Britannicus mais doit bientôt fuir le régime de Vichy et immigrer en Suisse. Revenu en France en 1945, il continue son activité au théâtre tout en abordant quelques seconds rôles au cinéma (dans Antoine et Antoinette en 1948, Les Héros sont fatigués en 1955, La Meilleure Part en 1956). Fatigué de ces petits rôles, il décide de passer à la réalisation en 1959 avec La Main chaude.

    Le tandem Bourvil / De Funès

    Gérard Oury rencontre le succès en 1961 avec Le Crime ne paie pas qui réunit un casting d'exception, et entre autres Louis De Funès, qui lui conseille de se diriger vers ce qui deviendra son genre de prédilection : la comédie. Le réalisateur suit cette suggestion et tourne Le Corniaud en 1964. Pari gagnant : 12 millions de spectateurs viennent acclamer le tandem BourvilLouis De Funès. Fort de ce succès, Oury reste dans la veine de la comédie populaire avec La Grande Vadrouille en 1966 (17 millions de spectateurs, soit le deuxième film le plus vu de l'histoire du cinéma français), Le Cerveau en 1968, La Folie des grandeurs en 1971 ou encore Les Aventures de Rabbi Jacob en 1973, puis en 1982 avec L' As des As, où il exploite la fibre comique de Jean-Paul Belmondo. Ces films sont plébicités par le public. Pour l'écriture des scénarios, il bénéficie de l'aide et de la complicité de sa fille, Danièle Thompson (fille qui fut le fruit de son union avec l'actrice Jacqueline Roman), elle-même future réalisatrice.

    Un César d'Honneur en 1993

    Ses deux collaborations avec Pierre Richard (La Carapate en 1978 puis Le Coup du parapluie en 1980) voguent sur le succès de ses précédents films, tout en accusant une légère perte de vitesse au box-office. Il continue d'appliquer son humour burlesque dans ses films suivants (La Vengeance du serpent à plumes, Vanille fraise, La Soif de l'or) mais le public n'est plus au rendez-vous. En 1993, le cinéaste reçoit le César d'Honneur. Depuis, il se fait rare et n'a tourné que deux films : Fantôme avec chauffeur en 1995, où il réactualise le duo d'acteurs, en confiant à Philippe Noiret et à Gérard Jugnot les rôles principaux, puis Le Schpountz en 1999, dans lequel il aborde les sujets du racisme et de l'intolérance. Auteur d'une pièce de théâtre (Arrête ton cinéma en 1977), Gérard Oury a publié deux autobiographies : Mémoires d'éléphant en 1988 et Ma Grande Vadrouille en 2001.

    Anna Broujean avec AFP

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