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    5 pistes pour interpréter "Stoker" [ATENTION SPOILERS !!!]

    Et si "Stoker" était plus qu'un simple thriller ? Le film de Park Chan-wook est en effet ouvert à diverses interprétations. Nous en avons quelques-unes, et à vous de nous donner les vôtres - ATTENTION SPOILERS !!!

    Au premier abord, Stoker c'est l'histoire d'une jeune fille un peu étrange qui doit faire face au décès de son père, survenu dans des conditions bizarres, et au retour de son oncle qui ne l'est pas moins. Mais au premier abord seulement, car il y a différentes façons d'interpréter le premier film en langue anglaise de Park Chan-wook. La preuve ci-dessous avec quelques pistes, que vous pouvez compléter ou sur lesquelles vous pouvez réagir dans le forum en bas de cet article.

    Attention : ce qui suit aborde des éléments clés de l'histoire de Stoker, qui risquent de vous gâcher le film si vous ne l'avez pas vu. Veuillez donc passer votre chemin si vous souhaitez que la surprise soit totale (mais n'hésitez pas à revenir après la séance).

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    Et si c'était... un gros hommage à Hitchcock ?

    Sueurs froides étant le film fétiche de Park Chan-wook, il fallait bien que son univers croise un jour celui d'Alfred Hitchcock. Et en attendant de le voir diriger un remake officiel, on peut dire que cette rencontre a lieu avec Stoker dont la trame (au début du moins) rappelle celle de L'Ombre d'un doute de façon à peine déguisée. Mais on ne peut s'empêcher de noter d'autres figures communes : un escalier circulaire (Soupçons), un hopital psychiatrique (La Maison du Docteur Edwardes), des oiseaux empaillés (Les Oiseaux et Psychose)... Sans oublier la blonde hitchcockienne Nicole Kidman, ou une scène de douche assez marquante, même si elle ne se termine pas par un meurtre. Ne manque plus qu'un sosie d'Alfred Hitchcock dans un coin en fait...

    Et si c'était... une histoire de vampire ?

    Cette hypothèse vient ni plus ni moins de Wentworth Miller. Le scénariste du film a en effet expliqué que le Stoker du titre renvoyait directement à Bram, auteur de "Dracula". Et si Park Chan-wook se garde bien de le surligner (malgré la pâleur générale de son casting), il est fort probable que cette référence lui ait plu. Sans verser dans le fantastique, le cinéaste orchestre en effet une histoire de fascination envers une créature qui tue la nuit, et sous-entend qu'un mauvais sang se transmet de génération en génération. De ce fait, le sombre revirement d'India ne serait qu'une question d'héritage, et Stoker s'inscrirait ainsi dans le sillon creusé par Thirst, précédent long métrage de Park Chan-wook, où il était justement question de vampire.

    Et si... l'Oncle Charlie n'existait pas ?

    Vous aussi vous vous êtes demandés d'où sortait Charlie lorsqu'India se fait aggresser au milieu des bois par Whip (Alden Ehrenreich) et - surtout - comment il avait pu être au courant ? L'oncle aurait certes pu suivre sa nièce en douce, mais existe-t-il vraiment en fin de compte ? Si vous êtes attentifs, vous remarquerez qu'il ne mange ou ne boit jamais. Ajoutée à son expression quasi-neutre, bien mise en valeur par le visage jeune de Matthew Goode, ou ses meurtres hors-champ, cette donnée rend son existence de plus en plus incertaine. Une question qui en soulève bien d'autres, puisqu'on peut dès lors se demander qui Charlie représente pour India : une sorte d'ange-gardien ? L'expression de sa part de noirceur ?

    Et si... Charlie était en fait le père d'India ?

    On peut penser que Charlie n'existe pas... ou bien occulter les détails qui nous collent un doute et rester terre-à-terre. Mais ça n'empêche pas les interrogations pour autant. En effet : pourquoi Evelyn Stoker (Nicole Kidman) tient tant à parler des erreurs de jeunesse que l'on fait et que l'on doit ensuite rattraper ? C'est d'ailleurs bien beau de faire ce genre de morale lorsque l'on verse des larmes de crocodile à l'enterrement de son mari, pour ensuite très (trop ?) vite tomber amoureux du frère de ce dernier, non ? Pour ne rien arranger, India explique porter des vêtements appartenant aussi bien à sa mère, son oncle et son père, ce dernier étant présent avec elle via sa ceinture. Ceinture que Charlie utilise d'ailleurs pour tuer Whip, en faisant preuve d'une grande habileté (ok, lisez quand même la fin de l'article avant de retourner voir le film)...

    Et si... c'était une histoire de passage à l'âge adulte ?

    Si l'on peut voir Stoker comme un conte de fées tordu (la présence de Mia Wasikowska, ex-Alice de Tim Burton, et l'ambiance onirique jouent beaucoup), il est aussi possible de s'attarder sur l'une de ses composantes : le passage à l'âge adulte. India fête en effet ses 18 ans pendant le récit, ce qui est tout sauf anodin. Pareil pour l'araignée qui rentre dans sa jupe, les premières gouttes de sang, la découverte du désir (sous la douche notamment) ou le changement de chaussures qui lui confère un soupçon de féminité. Sans oublier les bouleversements qui naissent suite à l'irruption d'un homme, l'Oncle Charlie, dans sa vie.

    Bref, ce ne sont là que cinq pistes, et nul doute que le film en contient d'autres. Si vous en avez remarqué, n'hésitez pas à en faire part dans les commentaires ci-dessous.

    Maximilien Pierrette

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