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    Le Sixième sens sur Ciné+Frisson : quand Michael Mann donnait vie à Hannibal Lecter
    Emilie Schneider
    Emilie Schneider
    -Journaliste
    Amatrice d’œuvres étranges, bizarres, décalées et/ou extrêmes, Emilie Schneider a une devise en matière de cinéma : "si c'est coréen, c'est bien".

    À l'occasion de la diffusion ce soir sur Ciné+Frisson de "Le Sixième Sens" de Michael Mann, retour sur ce film qui marque la première apparition d'Hannibal Lecter au cinéma.

    Le Sixième sens - De Michael Mann 

    Avec William L. Petersen, Kim GreistJoan Allen

    De quoi ça parle ?

    Will Graham est un des experts-légistes les plus habiles du F.B.I. Il excelle dans l'art de reconstituer à partir d'éléments quasiment inexistants le profil d'un assassin. Mais son "sixième sens" lui a valu de frôler plusieurs fois la mort. Alors qu'il est retiré depuis trois ans, un ancien collègue, Crawford, vient le relancer pour une affaire qui s'annonce complexe : deux paisibles familles de Birminghan et Atlanta ont été, à un mois d'intervalle, sauvagement massacrées par un "tueur de la pleine lune".

    La première apparition du tueur en série

    Cinq ans avant Le Silence des agneaux et son triomphe public et critique (cinq Oscars dont celui du meilleur film, du meilleur acteur, de la meilleure actrice et du meilleur réalisateur) sortait sur les écrans Le Sixième sens de Michael Mann (à ne pas confondre avec le long métrage quasi-homonyme de M. Night Shyamalan). Si le film n'a pas le succès escompté à sa sortie en salles, il marque pourtant la première apparition d'un personnage qui deviendra l'un des méchants les plus iconiques du grand écran : Hannibal Lecter. 

    Après la production cauchemardesque de La Forteresse Noire en 1983, Michael Mann décide d'adapter le roman Dragon Rouge de Thomas Harris paru en 1981, dans lequel le lecteur fait la connaissance du docteur Hannibal Lecter (David Lynch était initialement attaché au film). Ce qui l'intéresse, ce n'est pas de signer une oeuvre terrifiante, mais de suivre un personnage en proie au doute. Ce personnage, c'est Will Graham, un profiler du FBI qui va devoir faire appel à Hannibal Lecter (orthographié Lecktor dans le film) pour résoudre une enquête.

    D.R.

    Michael Mann décide de confier le rôle principal à William Petersen, remarqué dans Police Fédérale, Los Angeles et aperçu le temps d'une scène dans Le Solitaire, sa première réalisation. Face à lui, il envisage plusieurs acteurs pour incarner Lecter : Bruce Dern, Brian Dennehy, John LithgowMandy Patinkin et même son collègue William Friedkin ! Son choix se porte finalement sur Brian Cox, dont la prestation dans la pièce de théâtre Rat in the Skull l'enthousiasme. Le comédien britannique tourne ses scènes en trois jours. En effet, son personnage n'est que secondaire. Mann préfère s'éloigner du roman pour s'intéresser à la part d'ombre de son héros.

    Cette "trahison" du roman est certainement l'une des causes de son échec au box-office. Sans compter que le film sort sous le titre Manhunter au lieu de Red Dragon, selon la volonté du producteur Dino De Laurentiis certainement superstitieux après l'échec de L'Année du dragon de Michael Cimino dont il était également le producteur. Selon William Petersen, le studio avait surtout peur que le public confonde le film avec un film de kung-fu. 

    Soirée Ciné Débat / La Domination Masculine 09/03/10 à 20h30

    Seize ans plus tard et après les succès du Silence des agneaux et d'Hannibal, Dino De Laurentiis décide de revisiter le roman de Thomas Harris et d'en confier la réalisation à Brett Ratner. Avec son casting prestigieux (Anthony Hopkins, Edward Norton, Ralph Fiennes, Harvey Keitel, Emily Watson, Philip Seymour Hoffman) et une promotion portée sur les face-à-face entre Will Graham et Hannibal Lecter, Dragon Rouge rapporte plus de 200 millions de dollars au box-office pour un budget de $78 millions. 

    Le Sixième Sens demeure l'une des oeuvres de Michael Mann les moins connues, il s'agit pourtant de celle qui installe définitivement ses motifs thématiques et esthétiques (la photographie bleutée, le décor urbain, les nappes de synthé, un héros solitaire et virtuose dans son domaine, le ton mélancolique). Enfin, si les fans d'Hannibal Lecter peuvent être frustrés par le peu de temps d'apparition à l'écran de Brian Cox, ils pourront se consoler avec la prestation mémorable et glaçante de Tom Noonan.

    Revoir notre Faux Raccord sur Hannibal Lecter :

     

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