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    Les Chevaliers du Zodiaque, Ultraman, Neon Genesis Evangelion : Netflix à l'assaut du marché de l'animation japonaise ?
    Clément Cusseau
    Clément Cusseau
    -Rédacteur
    Après des études en école de cinéma, il intègre la rédaction d’AlloCiné en 2011. Il est actuellement spécialisé dans les contenus streaming et l’actualité des plateformes SVOD.

    Avec l'acquisition de la série "Neon Genesis Evangelion" et les diffusions prochaines des reboot de "Saint Seiya" et d' "Ultraman", Netflix s'est investi encore un peu plus dans le marché de l'animation japonaise.

    D.R.

    On le sait : l'avenir des séries sera au coeur d’une bataille sans merci que se livreront au cours des prochaines années les plate-formes de streaming, qu'elles soient d'ores et déjà disponibles (Netflix, Amazon…) ou en développement (Apple, Disney+…). Le marché de l'animation japonaise, très populaire en France notamment, ne fait guère exception et c'est donc en toute logique que le géant SVOD Netflix a décidé de s'y consacrer, avec une série d'annonces retentissantes.

    Alors que de nombreuses plate-formes spécialisées dans la japanimation existent d'ores et déjà à l'international (avec comme leader Crunchyroll) et en France (ADN, Wakanim…), Netflix s'est semble-t-il décidé à jouer les troubles fêtes en s'emparant d'un important catalogue de séries, mais également en développant de nombreuses productions originales autour de l'animation japonaise, qu'il s'agisse de revival de titres cultes ou de projets inédits.

    Voici un petit tour d'horizon de la nouvelle stratégie mise en place par le géant de la SVOD !

    Un line-up 2019 alléchant

    A chacune de ses annonces, Netflix crée l'événement auprès des sériephiles du monde entier. Et le 27 novembre dernier, la plate-forme a de nouveau frappé fort en officialisant la mise en ligne prochaine de l'intégrale Neon Genesis Evangelion, soit les 26 épisodes de la série télévisée mais également des deux longs métrages Evangelion : Death True² et The End of Evangelion.

    Une annonce retentissante, à laquelle s'ajoute un catalogue de séries déjà bien fourni, avec (notamment) Cowboy Bebop, TrigunNaruto et Naruto Shippuden, One Punch ManFullmetal Alchemist : Brotherhood ou encore Bleach. Un stock idéal pour s'initier à l'univers des animés japonais, mais également pour contenter les fans, d'autant que des séries moins connues – mais non moins réussies – sont également proposées.

    Bien sûr, la stratégie Netflix ne se contente pas de miser sur les séries du passé, puisque des contenus originaux sont parallèlement proposés. Ainsi de nombreux films en prises de vues réelles ont été acquis à l'international par la plate-forme (Fullmetal Alchemist, Bleach, Jin-Roh…). D'autres films ont également été produits à 100% par Netflix (Death Note et sa suite en préparation), ainsi que de nombreuses séries animées telles que Devilman Crybaby, VoltronCastlevania ou encore B : The Beginning.

    Mais ce n'est pas tout. Parmi les projets originaux annoncés par Netflix pour l'année 2019, un remake en images de synthèse de l'animé Saint Seiya : les Chevaliers du Zodiaque, ou encore Ultraman, d'après le manga signé Eiichi Shimizu et Tomohiro Shimoguchi, lui-même inspiré du super-héros japonais culte des années 60 et 70.

    Tandis que beaucoup de plate-formes investissent dans le simulcast (diffusion en France dans l'heure qui suit la programmation japonaise), la stratégie de Netflix semble davantage se porter vers la production de contenus originaux, dans l'acquisition des droits internationaux de films et séries inédits mais également dans l'entretien d'un catalogue déjà très fourni.

    Le continent asiatique en ligne de mire

    Les ambitions internationales de Netflix sont clairement assumées, et en toute logique le continent asiatique et ses 4,4 milliards d’habitants tient lieu de cible principale pour l’année 2019. Ainsi, le 7 novembre dernier se tenait le panel See What's Next: Asia qui présentait à plus de 200 journalistes asiatiques (pour onze pays représentés) les grandes lignes de la nouvelle stratégie de la plate-forme.

    "L’Asie est le foyer d’importants esprits créatifs, à qui l’on doit certains des films et des séries les plus marquants de notre époque. La grande force de Netflix est que de pouvoir investir dans des histoires inédites venues de Corée du Sud, de Thaïlande, du Japon, de l’Inde et de Taïwan et de les proposer au reste du continent asiatique mais également dans le monde entier. Cette année, plus de la moitié des contenus asiatiques de Netflix ont été visionnés par d’autres continents, c’est pourquoi nous ne doutons guère que nos prochaines productions rencontreront le succès dans leur pays d’origine mais également dans le monde entier." déclarait à cette occasion Ted Sarandos, le responsable du contenu Netflix à l’international.

    Au cours de ce même panel, onze nouveaux contenus originaux ot été annoncés, dont cinq séries animées, parmi lesquelles une adaptation de la franchise Pacific Rim mais également une version animée d’Altered Carbon, une série originale... Netflix (une saison 2 est en cours de préparation avec Anthony Mackie comme nouvelle tête d'affiche). De quoi laisser supposer que cette nouvelle stratégie pourrait donner lieu à une forme de synergie des productions originales de la plate-forme, et à d'autres adaptations de contenus en séries animées, et inversement.

    Concurrencer l’empire Disney

    Fin 2019, la plate-forme Disney + sera enfin lancée sur le continent américain, puis à l’international à une date vraisemblablement ultérieure. Outre la production de séries originales Star Wars et Marvel, ce nouveau média offrira à ses abonnés un fond de catalogue extrêmement riche, avec notamment les droits exclusifs des longs métrages animés Disney.

    C’est sans doute en prévision de ce futur lancement que Netflix s’est décidé à renforcer son offre en matière d’animation. Mais puisqu’il ne s’agissait pas d’imiter Disney et ses contenus familiaux, l’accent semble avoir été mis sur les productions japonaises mais aussi sur des productions plus matures, adressées à un public adulte (BoJack Horseman, Désanchantée, Big Mouth…).

    Pour autant le marché familial n’est pas abandonné par Netflix, bien au contraire, puisque l’acquisition des droits d’adaptation de l’oeuvre de Roald Dahl permet à la plate-forme de développer plusieurs séries animées tirées des romans Charlie et la chocolaterie, Le Bon Gros Géant ou encore Matilda. Côté films, Guillermo del Toro s’attelle actuellement à la réalisation de son adaptation musicale en stop-motion du conte Pinocchio.

    Le combat que se livreront les deux plate-formes paraît inévitable, mais il ne s’agira vraisemblablement pas d’un duel à mort, mais plutôt d’un partage duopole de territoires et d’audiences. Il est en effet envisageable que Netflix et Disney+ puissent parfaitement cohabiter, et il appartiendra à chaque usager de s’abonner à la plate-forme qui répond à ses goûts, proposer la meilleure offre et le catalogue le plus fourni – ou tout simplement de s’abonner à l’une et à l’autre.

    Reste désormais à savoir quelle sera la prochaine étape de cette nouvelle stratégie. En cinéma comme en séries, Netflix est parvenu à signer sous contrat d’exclusivité des pointures du calibre de Shonda Rhimes (Grey’s Anatomy, Scandal…) et Ryan Murphy (American Horror Story, Glee…), aussi il ne serait guère étonnant que des gros noms de l’animation japonaise soient prochainement recrutés par la plate-forme, à l’instar par exemple de Shinichirô Watanabe, dont la prochaine création Carol & Tuesday sera justement diffusée sur Netflix (avril 2019), tout comme l’adaptation live de son chef d’œuvre Cowboy Bebop ? A moins bien entendu que Netflix ne privilégie des accords avec des studios historiques tels que la Toei, détentrice de la licence Chevaliers du Zodiaque (mais également de Dragon Ball et de One Piece) ?

    Une chose est en tout cas certaine : l’année 2019 sera placée sous le signe de l’animation japonaise chez Netflix, mais également au cinéma avec les sorties du film Nicky Larson et le parfum de Cupidon (de et avec Philippe Lacheau), d’Alita : Battle Angel (d’après le manga Gunnm) ou encore de Pokémon : Détective Pikachu, d’après le jeu vidéo éponyme.

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