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    Black Widow : "des scènes d'action novatrices" pour la réalisatrice Cate Shortland
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

    Après plusieurs reports en raison de la crise sanitaire, Black Widow sort enfin sur les écrans ! Pour l'occasion, AlloCiné a rencontré sa réalisatrice, Cate Shortland.

    Natasha Romanoff, alias Black Widow, voit resurgir la part la plus sombre de son passé pour faire face à une redoutable conspiration liée à sa vie d’autrefois.

    Poursuivie par une force qui ne reculera devant rien pour l’abattre, Natasha doit renouer avec ses activités d’espionne et avec des liens qui furent brisés, bien avant qu’elle ne rejoigne les Avengers.

    Black Widow est mis en scène par Cate Shortland, cinéaste australienne propulsée à la tête de cette superproduction Marvel. 

    La réalisatrice a triomphé des soixante-dix candidat(e)s rencontré(e)s par les producteurs, et notamment d'Amma Asante (Belle), Maggie Betts (Novitiate), Kimberly Peirce (Boys Don't Cry) et Mélanie Laurent, qui faisaient partie des finalistes. 

    AlloCiné : Vous venez du cinéma indépendant australien (Le Saut périlleux, Lore), comment avez-vous atterri dans un projet Marvel de grande ampleur ? 

    Cate Shortland : Je pense que les producteurs Marvel ont vu mon travail, ils étaient au courant de ce que j’ai fait. Ils ont vu que je m’intéressais beaucoup aux personnages qui n’étaient pas tout noirs ou tout blancs. 

    Ils ont aimé le fait que je mette en scène des personnages qui font preuve de ténacité malgré les situations difficiles de la vie. Ils font tout pour réussir et prospérer en dépit des difficultés. 

    Black Widow
    Black Widow
    Sortie : 7 juillet 2021 | 2h 14min
    De Cate Shortland
    Avec Scarlett Johansson, Florence Pugh, Rachel Weisz
    Presse
    2,9
    Spectateurs
    3,1
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    Comment gérer les scènes d’action dans un film Marvel, qui sont nombreuses et impressionnantes ? 

    J’avais très peur au départ. Mais j’ai beaucoup travaillé pour être à la hauteur. Je me suis beaucoup demandé ce que j’aimais voir dans les films d’action et surtout, je me suis posé la question : qu’est-ce que ces séquences racontent au sein de l’intrigue ? 

    De plus, pour les scènes de combat, nous avons engagé des chorégraphes talentueux. Je voulais que mon équipe apporte quelque chose de frais, de vraiment novateur. Kevin Feige, l’équipe et moi avons beaucoup échangé sur la façon de créer des enjeux pour un personnage dont on connaît déjà l’avenir.

    Je voulais que mon équipe apporte quelque chose de frais, de vraiment novateur.

    Comment avez-vous créé cette alchimie entre Scarlett Johansson et Florence Pugh ? 

    On a d’abord créé toute une origin story autour de leur enfance, qui se déroule en Ohio. Les comédiennes ont pu s’appuyer sur ça pour construire leur personnage. Le fait de savoir qu’elles allaient à l’école ensemble etc, tous ces petits détails permettent de créer des liens que les actrices peuvent s’approprier. Nous avons aussi fait de nombreuses répétitions et j’ai laissé mes comédiens improviser, surtout Rachel Weisz et David Harbour.   

    On a vraiment essayé de créer toute une histoire, des souvenirs… Il fallait aussi créer de vrais ressentiments, une vraie haine contre leurs parents, qui les ont manipulés. Il y a eu beaucoup de trahisons dans cette famille, ils se sont fait beaucoup de mal les uns les autres, notamment cet abandon traumatisant. Parler de tout ce background permet de créer ces alchimies. 

    Pourquoi avoir choisi d’inclure une reprise de Smells like teen spirit de Nirvana pour le générique de début ? 

    Je voulais commencer par quelque chose qui serait à la fois frais et envoûtant. C’est une chose chanson tellement géniale. Ça parle notamment de la liberté des adolescents qui se rebellent contre la vieille génération, qui veulent s’affranchir des codes de la société.   

    On a combiné ça avec des images de trafic, d’espionnage, qui contextualisent l’intrigue de Black Widow. J’ai trouvé très intéressant le fait de mélanger ces deux univers qui semblent complètement opposés au premier regard. Tout cela permet de créer des enjeux dramatiques même dans un générique. 

    L’important est de faire entendre sa voix.

    Pour vous, quel est le thème fort qui ressort de ce Black Widow ? 

    Pour moi c’est le thème du choix, du libre-arbitre. J’ai grandi dans une famille qui voulait tout contrôler. Mon père dirigeait un orphelinat et il voulait qu’on soit de bons petits soldats à la maison. Ce qui m’animait pour faire ce film était donc de parler de choix, de laisser son esprit s’exprimer, même dans toute sa vulnérabilité.

    Je voulais montrer qu’on pouvait être fort même si on parle doucement, qu’on a du mal à articuler. L’important est de faire entendre sa voix. Par exemple, Natasha peut combattre comme une guerrière mais elle n’arrive pas à demander de l’aide. C’est dans ces moments compliqués que je me sentais plus proche d’elle. Ce sont des instants très humains qui nous connectent à son âme.

    Propos recueillis par Emmanuel Itier le 1er juillet 2021

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