Mon compte
    Kate sur Netflix : plaisir coupable ou succession de clichés embarrassants ?
    Clément Cusseau
    Clément Cusseau
    -Rédacteur
    Après des études en école de cinéma, il intègre la rédaction d’AlloCiné en 2011. Il est actuellement spécialisé dans les contenus streaming et l’actualité des plateformes SVOD.

    Netflix dévoile aujourd'hui sa nouvelle production originale "Kate", film d'action emmené par Mary Elizabeth Winstead. A la fois jouissif et décomplexé, le long métrage est également plombé par un scénario trop convenu et stéréotypé.

    De quoi ça parle ?

    Minutieuse et prodigieusement douée, Kate est l'exemple même de la machine à tuer parfaitement rodée et au sommet de son art. Mais voilà qu'un jour elle échoue à éliminer sa cible, un yakuza à Tokyo. Elle découvre alors qu'elle a été empoisonnée et va subir une exécution par mort lente qui lui laisse moins de 24 heures pour se venger de ses assassins. Tandis que son corps se délabre à vitesse grand V, Kate se lie d'amitié avec la fille de l'une de ses anciennes victimes.

    Kate, réalisé par Cédric Nicolas-Troyan avec Mary Elizabeth Winstead, Miku Martineau, Woody Harrelson…

    Kate
    Kate
    Sortie : 11 septembre 2021 | 1h 46min
    De Cedric Nicolas-Troyan
    Avec Mary Elizabeth Winstead, Woody Harrelson, Michiel Huisman
    Presse
    3,0
    Spectateurs
    2,9
    Voir sur Netflix

    C’est avec qui ?

    Avec Kate, Mary Elizabeth Winstead décroche son premier rôle comme tête d'affiche d'un film d'action. Révélée au grand public par Boulevard de la Mort et Scott Pilgrim, la comédienne s'est également fait connaitre pour avoir prêté ses traits à la fille de John McLane dans Die Hard 4: Retour en enfer.

    Ces dernières années, ses excellents choix de carrière lui ont permis d'apparaître dans des films à succès tels que Birds of Prey et 10 Cloverfield Lane, mais également dans la troisième saison de Fargo face à Ewan McGregor.

    Netflix

    La distribution de Kate voit également Woody Harrelson camper Varrick, le mentor et partenaire de l'héroïne. Le casting japonais du long métrage réunit par ailleurs plusieurs visages bien connus des cinéphiles, notamment Tadanobu Asano (Ichi the Killer, Zatoichi) et Jun Kunimura (Kill Bill: volume 1).

    C'est le cinéaste français Cédric Nicolas-Troyan qui a réalisé le film. Spécialisé dans les effets spéciaux, ce dernier a fait ses grands débuts à la mise en scène en 2016 avec Le Chasseur et la Reine des Glaces, porté par Charlize Theron et Chris Hemsworth. Kate est donc son second long métrage en tant que réalisateur.

    Ça vaut le coup d’œil ?

    Une nouvelle héroïne d'action est-elle née ? Il y a avec Kate, nouvelle production originale Netflix, le sentiment ambigu d'avoir regardé deux films en un. Tout d'abord il y a la première demi-heure, récit d'action mené tambour battant. Cette intrigue à la croisée d'Hyper Tension et de Ghost in the Shell nous présente une tueuse à gages dans une course contre la montre pour se venger de l'empoisonnement dont elle a été victime.

    Les scènes de bastons et fusillades s'enchaînent avec un grand plaisir, et on n'a pas besoin d'attendre pour en prendre plein les yeux. Seulement, après un premier acte plus que réjouissant, l'impression que le film a déjà tout donné commence à naître à nous. Pire, l'arrivée d'une sidekick insupportable (Ani, incarnée par l'actricé débutante Miku Martineau) va plomber le film et nous faire ressentir nos premières réserves.

    Netflix

    La suite du long métrage ne changera malheureusement pas cette impression : la faute à un scénario trop convenu et à des rebondissements peu surprenants, jamais Kate ne parviendra à nous sauver de l'ennui, tandis que les scènes d'action ne suffiront plus à susciter notre intérêt.

    Dommage, car le début du film relevait amplement le défi du long métrage décomplexé et jouissif.

    Des stéréotypes qui finissent par déranger

    Le gros point noir du film se situe dans son usage absusif de stéréotypes à l'encontre du Japon. La faute à une série d'hommages sincères envers la culture nippone, ces nombreux clichés finissent par générer un sentiment de malaise, tant est si bien que le film va sombrer de nombreuses fois bien malgré lui dans la parodie involontaire.

    Parmi les fautes de goûts recensées, des yakusas qui mangent de sushis accompagnés de geishas, un combat au katana avec mention de l'esprit samouraï (sic), des t-shirts kawaïs, le tout bercé par une playlist de chansons J-Pop utilisées plus ou moins à bon escient. Jamais vous n'auriez rêvé de regarder une scène de combat au couteau accompagné d'une chanson pop japonaise ? Kate l'a tout de même fait !

    On ne pourra au final que regretter que le film ne soit pas allé au bout de ses promesses. Avec un potentiel certain, il ne fait aucun doute que Kate aurait pu ouvrir la voie à une sympathique franchise d'action, d'autant que Mary Elizabeth Winstead se révèle parfaitement à l'aise dans ce rôle de tueuse à gages bad-ass.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    • Scott Pilgrim a 10 ans : le film d'Edgar Wright était-il en avance sur son temps ?
    • Deauville 2021 : on a vu Benoît Poelvoorde dans la tourmente, Mary Elizabeth Winstead héroïne d'action mortelle…
    Commentaires
    Back to Top