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    Rebel : pourquoi les réalisateurs de Bad Boys 3 ont-ils fait un film sur Daech ?
    Laurent Schenck
    Laurent Schenck
    -Journaliste rédacteur base de données
    Passionné par les films qui traitent de la criminalité au sens large, Laurent Schenck travaille sur la base de données cinéma du site. Ses missions sont les suivantes : la rédaction de biographies et secrets de tournage, l'enrichissement de castings/fiches techniques et la revue de presse.

    A l'occasion de la sortie de "Rebel" réalisé par Adil El Arbi et Bilall Fallah ("Bad Boys For Life"), voici cinq choses à savoir sur cette plongée coup de poing dans les arcanes de Daech.

    Rebel de Adil El Arbi, Bilall Fallah

    Avec Aboubakr Bensaihi, Lubna Azabal, Amir El Arbi...

    De quoi ça parle ? Kamal décide de se rendre en Syrie afin de venir en aide aux victimes de la guerre. Mais à son arrivée, il est forcé de rejoindre un groupe armé et se retrouve bloqué à Raqqa. Son jeune frère Nassim, qui rêve de le rejoindre, devient une proie facile pour les recruteurs du djihad. Leïla, leur mère, tente alors de protéger son plus jeune fils.

    Un duo prisé à Hollywood...

    Adil El Arbi et Bilall Fallah, à qui l'on doit des films de gangsters esthétiques comme Black et Gangsta, ont aussi réalisé le blockbuster américain Bad Boys For Life, suite de Bad Boys et Bad Boys II de Michael Bay. En mai 2021, après avoir mis en scène deux épisodes de la série Miss Marvel, ils sont choisis pour être aux commandes de Batgirl, la nouvelle mouture DC pour HBO Max. Mais la nouvelle direction de la Warner a finalement décidé d'annuler le film début août 2022... Une annonce qui a déclenché un véritable coup de tonnerre à Hollywood, d'autant plus que le blockbuster à 70 millions de dollars était d’ores et déjà tourné et en phase de postproduction.

    Pourquoi la radicalisation ?

    Adil El Arbi et Bilall Fallah expliquent pourquoi ils ont fait un film sur la radicalisation d’un jeune Belge d’origine marocaine : "En 2012, 2013, des gens de notre âge, la plupart de la même origine que la nôtre, origine marocaine, qui habitaient en Belgique, ont décidé de partir en Syrie. Une chose qu’on n’avait vraiment jamais vue." "Il n’y avait pas eu ce même phénomène lors du conflit en Irak. Il s’agissait de jeunes gens parfois qu’on connaissait, ou des amis d’amis. Tout le monde en Belgique, d’origine maghrébine, connaît quelqu’un qui est parti là-bas, et souvent ces jeunes partaient en groupe. On se demandait ce qu’ils allaient faire en Syrie."

    Références : Audiard, Villeneuve, etc.

    Adil El Arbi et Bilall Fallah et leur directeur de la photographie attitré, Robrecht Heyvaert, avaient pour références les films de Jacques Audiard (pour son sens profond et nerveux de la lumière dure) et ceux de Kore-Eda (pour son sens du récit familial). Les metteurs en scène développent : "On pourrait aussi ajouter Denis Villeneuve pour Incendies. Visuellement, on savait qu’il fallait avoir une différence entre la Belgique et la Syrie, même si, sans même le vouloir, cette différence était automatique tant le soleil et l’environnement entre les deux pays sont totalement différents."

    En Belgique et en Jordanie

    Si la partie syrienne de Rebel a été tournée en Jordanie (l'équipe n'a pas pu poser ses caméras au Maroc compte tenu des restrictions sanitaires propres au pays), les séquences belges se déroulent à Molenbeek, célèbre pour le nombre de ses jeunes partis en Syrie. Cette ville, et proportionnellement la Belgique, a même eu le plus grand pourcentage de gens qui sont partis en Syrie combattre pour l’Etat Islamique. Adil El Arbi et Bilall Fallah expliquent : "Les Belges en Syrie étaient connus pour être ceux qui sont arrivés dès le début du conflit syrien. Personne n’arrive à expliquer vraiment clairement pourquoi la Belgique possède ce pourcentage aussi élevé, deux fois, trois fois la norme des autres pays."

    Acteur fétiche

    Avec Rebel, Adil El Arbi et Bilall Fallah retrouvent Aboubakr Bensaihi, qui était l'un des deux jeunes acteurs principaux de Black (2016). "Il vient de Molenbeek, il connaît des gens qui sont partis. Le sujet lui tient à coeur, donc c’était logique qu’il devienne Kamal", racontent-ils.

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