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    Ô Jérusalem
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Ô Jérusalem" et de son tournage !

    Adaptation d'un roman référence

    Ô Jérusalem avant d'être un film est un "best-seller", lu par 50 millions de lecteurs, oeuvre référence sur l'histoire de la création de l'Etat d'Israël. Ce livre a été écrit à quatre mains par Dominique Lapierre et Larry Collins en 1972. Les deux hommes y évoquent le sort de la Palestine en 1948, "page essentielle de l'Histoire du monde contemporain" selon Dominique Lapierre. Leur découverte de Jérusalem, "une ville unique au monde où l'on a vraiment l'impression d'être au plus près du ciel", les a également inspirer pour relater l'influence spirituelle et le rôle stratégique de cette ville, les origines d'un conflit qui perdure encore.

    Une adaptation longue et difficile

    Elie Chouraqui est réussi a venir à terme de ce projet d'adaptation d'Ô Jérusalem, sur lequel de nombreux réalisateurs se sont cassés les dents. Sorti en 1971, ce livre a vu se succèder des réalisateurs et des scénaristes prestigieux. Ainsi, Dominique Lapierre a rencontré Costa-Gavras et l'auteur espagnol Georges Semprun et leurs a fait visiter Jérusalem. Emballés au départ, le duo a du abandonner face à un tel sujet, Costa-Gavras craignant ne pas pouvoir rester impartial. Le scénariste de Gandhi, John Briley, ainsi que William Friedkin ont essayé avant de se rétracter face à un sujet brûlant d'actualité. Comme le dit l'auteur : "le contexte politique en a découragé plus d'un. Dans mes archives, la rangée des divers scénarios élaborés autour de ce projet s'étale sur plus de trois mètres !".

    Deux écrivains qui ont inspiré le cinéma

    Les travaux du tandem Dominique Lapierre/Larry Collins a servi de matériau de base au septième art puisqu'en 1966, René Clément s'est inspiré de leur livre Paris brûle-t-il? pour réaliser le film éponyme avec un casting haut de gamme (Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Yves Montand, Simone Signoret, Gert Frobe...). Leur livre, Cette nuit, la liberté, a inspiré le Gandhi de Richard Attenborough.De son côté, Roland Joffé a adapté La Cite de la joie, le livre écrit en solo par Dominique Lapierre.

    Jérusalem, cristallisation des haines et des passions

    Ô Jérusalem, le titre du livre et du film fait référence à trois évocations (juive, chrétienne et musulmane) rendant hommage à la ville sainte. Comme l'explique Dominique Lapierre, l'auteur du roman, "Quel autre lieu au monde réunit autant de sites historiques et religieux? Pour les Chrétiens, le Saint Sépulcre symbolise le Golgotha où Jésus est mort sur la croix. Pour les Juifs, le Mur des Lamentations, seul vestige de l'Ancien Temple d'Hérode, est le lieu le plus saint du judaïsme. Pour les Musulmans, Jérusalem est la troisième ville de l'Islam.". Ces sites sont distants de quelques centaines de mètres.

    Un glossaire

    Le film se penche sur plusieurs sujets et notions qui méritent des éclaircissements.

    La Ligue arabe : Le 22 mai 1945 au Caire, l'Egypte s'oppose au projet des Britanniques de créer d'une fédération des Etats arabes sous leur contrôle, et propose un contre-projet, la Ligue arabe. Composée à l'époque de sept nations : l'Egypte, l'Irak, l'Arabie Saoudite, la Syrie, le Yémen, le Liban et la Transjordanie, la Ligue arabe compte aujourd'hui 22 pays membres.

    La Légion arabe : Corps d'élite des forces armées du roi Abdullah de Transjordanie.

    L'Agence juive : Organisation juive, essentiellement sioniste, créée en 1929 pour être l'exécutif de la communauté juive en Palestine mandataire. A partir des années 30, l'agence juive devient le gouvernement de fait de la population juive palestinienne, et sera la matrice du gouvernement israélien proclamé en 1948.

    Un glossaire (bis)

    La Haganah : L'armée secrète de la communauté juive de Palestine fondée par Isaac Sadeh. La Haganah a constitué l'embryon de Tsahal, l'armée israélienne d'aujourd'hui. Cette organisation entretenait des liens avec le groupe Stern et l'Irgoun Zvai Leumi.

    L'Irgoun et le groupe Stern : Organisations terrorsites juives responsables d'attentats désavoués par une majorité de la communauté juive. Leur emblème était un fusil brandi par un poing serré avec la devise : "Par cela seulement".

    Latroun : Le site de Latroun, situé sur l'emplacement d'un monastère trappiste crée en 1860, domine la vallée d'Ayalon, à environ 15 km de Jérusalem. Ce lieu stratégique victorieusement défendu à trois reprises par les forces de la Légion arabe était déjà le site de plusieurs batailles depuis Josué aux Croisades.

    Castel : Bastion stratégique contrôlant la route de Jérusalem, pris d'assaut par les soldats israéliens de la brigade Harel du Palmach.

    Le Palmach : Corps d'élite de La Haganah.

    La bataille entre la Haganah et la Légion arabe au monastère de Latroun

    Le monastère trappiste de Latroun a été le théâtre de l'affrontement entre les soldats de la Haganah et les bédouins de la Légion arabe du roi Abdallâh. Ce monastère était juste au dessus dun labyrinthe de caves que les moines avaient fait visiter à Dominique Lapierre et Larry Collins. "A la date du 15 mai 1948, les chais du monastère de Latroun contenaient 78 000 litres de Pommard et de Chablis, 26 000 litres de Cognac... Si jamais les combattants avaient découvert ce trésor, ils auraient pu se réconcilier dans une ivresse collective, et tomber dans les bras les uns des autres !", s'amuse à penser Dominique Lapierre.

    Le lieu de tournage

    A sujet épineux, tournage difficile... Devant l'impossibilité de tourner à Jérusalem, dans un pays arabe ou en Israël, en raison du contexte actuel et pour des raisons de sécurité, le réalisateur a dû abandonner l'idée malgré "des contacts et des soutiens au plus haut niveau". La solution est venue par un décorateur israélien qui lui a proposé de tourner à Rhodes. Comme l'explique le metteur en scène, "la vieille ville a été construite sur le principe de celle de Jérusalem, on appelle d'ailleurs la ville de Rhodes, la Petite Jérusalem. L'île de Rhodes ressemble à la Palestine de l'époque...". L'équipe du film a pu y reconstituer Jérusalem telle qu'elle était en 1948.

    Le massacre de Deir Yassin

    Le film revient sur cet événement tragique. Elie Chouraqui déclare à ce sujet : "Il était impossible de ne pas évoquer cette erreur stratégique que les extrémistes juifs ont fait payer cher à leur peuple". Deir Yassin est un village situé à l'extérieur de la zone assignée par les Nations Unies à l'Etat Juif. Le 9 avril 1948, les commandos de l'Irgoun (l'organisation dirigée par Menachem Begin, futur Premier Ministre d'Israël) et le groupe Stern attaquent Deir Yassin. Plus de deux cents hommes, femmes et enfants sont assassinés. La nouvelle de ce massacre, entretenue par la propagande arabe, sera l'une des raisons qui pousseront les Palestiniens à fuir leur village pour aller se réfugier dans des camps en Cisjordanie et à Gaza.

    L'enjeu de la route de Birmanie

    L'action du film se concentre sur cette route. De son contrôle dépend la survie des 150 000 combattants juifs réfugiés à Jérusalem. Sur cette route, la seule qui relie Jérusalem au reste de la Palestine, "les convois de camions sandwichs" (on les appelait ainsi car ils avaient été renforcés par des plaques de taule) devaient traverser des villages arabes et ils étaient régulièrement attaqués. Jérusalem est le coeur de l'âme juive, d'où l'obligation d'assurer le ravitaillement de cette ville pour que les Juifs continuent à vivre et à se défendre. Cette création israélienne porte le nom de "Birman road" en souvenir des 1668 km de route construits par les ingénieurs américains et les coolies chinois à travers les jungles et les montagnes de Birmanie pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Le coran d'Abdel Kader

    Dans le film, lors de la mort d'Abdel Kader joué par Peter Polycarpou, Bobby interprété par JJ Feild retrouve dans sa poche un petit exemplaire du Coran. Cette scène est inspiré de faits réels, "dans le film, comme dans le livre, tous les détails sont rigoureusement exacts", précise Dominique Lapierre. Lui et Larry Collins ont retrouvé au Caire, la veuve d'Abdel Kader qui avait placé elle-même ce petit coran dans la poche de son mari en lui disant, "il te protègera, ce sera ton talisman".

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