Dernier film de Mouret qu’il me restait à critiquer jusqu’à ce jour, Changement d’adresse n’est pas son meilleur. C’est un film caractéristique du réalisateur, avec un certain charme, mais trop caricatural, trop gros, et trop versatile pour vraiment convaincre.
Le casting est sympa. On retrouve des habitués du réalisateur comme Frédérique Bel, toujours aussi efficace dans son rôle de superbe jeune femme naïve et sympathique, Dany Brillant, ou Ariane Ascaride dans un petit rôle. On trouve aussi Fanny Valette, pas forcément aussi mémorable qu’on aurait pu l’espérer. Son personnage manque d’attrait, et l’actrice semble avoir un peu de mal à se fondre dans l’univers et le ton singulier de Mouret. Le réalisateur campe aussi un personnage. Sans surprise il est lunaire et maladroit ! Il reste un peu lourd parfois.
Le scénario s’appuie sur le marivaudage amoureux caractéristique du réalisateur. Honnêtement, si le film a quelques belles idées et se laisse suivre sans déplaisir véritable, l’histoire reste assez plan-plan, c’est souvent redondant, et c’est un peu lourd. Ça manque de subtilité pour tout dire. Le cinéma de Mouret supporte mal l’approximation, et là tout ne s’imbrique pas très bien, on sent vite que l’intrigue tourne un peu en rond, et le film finit par lasser trop dans la dernière partie. Dommage.
Visuellement les habitués du réalisateur ne seront pas déçu : couleurs lumineuses, mise en scène sobre (un peu trop quand même ici), décors chics, et là-dessus bande son classique mais efficace. Changement d’adresse ne fait pas de ses qualités formelles des arguments de poids, mais on reste sur du suffisamment qualitatif pour ne pas décevoir.
En sommes voilà un film moyen du réalisateur. On retrouve sa patte, mais moins inspiré que dans Fais-moi plaisir par exemple ou le plus récent Caprice, il délivre un petit film sur l’amour pas désagréable en soi, mais pas assez savoureux. Je lui donne 2.5