Anecdotes du film Tous les hommes sont des romans

Tous les hommes sont des romans

Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Tous les hommes sont des romans" et de son tournage !

Avant-propos du cinéaste

La parole à Alain Riou : "Marcel Pagnol estimait que de Sophocle à nos jours, la totalité des oeuvres dramatiques pouvaient se résumer à cette question : baiseront-ils ? Le fait est que de la mère d'Oedipe à la La Femme du boulanger — et aux héros d'Eric Rohmer, l'intérêt pour l'amour des autres, c'est-à-dire pour nous-mêmes, est la curiosité qui nous motive le plus. Supposons une bibliothécaire fascinée par les livres au point d'en oublier son corps. Et une call-girl fascinée par son corps au point d'en oublier les livres. Mélangeons-les. Proposons-leur des hommes qu'elles n'auraient pas à priori croisées sur leur route. Rendons ces hommes assez aveugles et assez tendres pour se prêter à leurs jeux. On obtient une comédie de paradoxe, où la logique du hasard finit par créer deux femmes complètes au lieu de deux moitiés inachevées."

Riou / Pollès : deuxième !

Tous les hommes sont des romans n'est pas le premier film que co-signent Alain Riou et Renan Pollès. On leur doit en 2004 la comédie Elle critique tout !, dans lequel jouait déjà Elisabeth Quin. C'était en outre le premier film d'Alain Riou en tant que réalisateur; ce dernier étant plus connu comme journaliste au sein de la rédaction du Nouvel observateur. On lui doit aussi quelques scénarios, dont celui de Pétain. Alain Riou disait alors : "Il me semble que tous les journalistes de cinéma -enfin, beaucoup d'entre eux- doivent avoir quelque part une espèce de syndrome François Truffaut, un petit désir de filmer eux aussi, ne serait-ce que pour mieux connaître de dont ils parlent".

A propos de la photographie du film...

La photographie principale du film est signée par Renan Pollès, également co-réalisateur du film. Ce dernier a collaboré avec des cinéastes tels que Jacques Doillon, Alain Resnais, ou encore Romain Goupil, sur le tournage de La Java des ombres. Plus récemment, on lui doit la photo du Crime est notre affaire de Pascal Thomas, sorti en novembre 2008 et qui a attiré plus de 1,1 millions de spectateurs.

Le choix des acteurs

Alain Riou a choisi ses acteurs et actrices de manière éclectique et venant d'horizons artistiques divers. "Je les ai rencontrés sur les scènes de théâtre, au cinéma, dans les séries télé ou dans le feu de ces one-woman-show qui ne mentent jamais" explique le cinéaste. Il ajoute : "Alice, la bibliothécaire, c'est Margot Abascal. on l'a vue chez Diane Kurys ou Thierry Jousse, dans des films grand public ou plus avant gardistes. Margot est ravissante et semble ignorer sa beauté. Comme Alice, elle est de ces femmes sérieuses et rares dont les résolutions durent toute l'année. Barbara, la call girl, était forcément Charlotte des Georges exquise clownesse dont les shows charment. Charlotte a le physique d'une panthère et l'esprit d'une dompteuse. Son jeu est si finement stylisé qu'elle en devient une sorte de Cary Grant au féminin. Dans le rôle du présentateur télé saisi par la culture, Thierry Godard habitué des séries, apporte son univers totalement personnel, sa chaleur, sa poésie, sa façon de jouer à l'opposé de la tradition, et tellement convaincante qu'elle en devient la vraie réalité. Pour Frédéric, que le goût de la marine à voile transforme en courant d'air, au point que sa femme le plaque alors qu'il franchit le Cap Horn, il fallait un interprète inattendu, décalé, rêveur comme les brumes du large. Bruno Chiche, le réalisateur de Hell et de Barnie et ses petites contrariétés, a l'habitude de faire jouer les autres, et n'en sait que mieux jouer lui-même."